Projet:Les Mille Pages/Hester A. Davis

Les Mille Pages/Hester A. Davis
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Hester A. Davis' ( - ) est une archéologue américaine. Première archéologue d'État de l'Arkansas, elle a contribué à la création d'une politique publique nationale et de normes de conservation pour la préservation culturelle, ainsi qu'à l'élaboration de normes professionnelles et éthiques pour les archéologues. Elle reçoit de nombreux prix et distinctions, dont deux prix pour services distingués et l'intronisation au Temple de la renommée des femmes de l'Arkansas.

Enfance et formation modifier

Hester Ashmead Davis est née le 4 juin 1930 à Ayer, dans le Massachusetts[1], de Dorothy Canning (née Thomas) et Edward Mott Davis. Son grand-père était William Morris Davis, un géographe et géomorphologue renommé, et son arrière-arrière-grand-mère était Lucretia Mott, abolitionniste quaker et militante des droits des femmes. Davis était la plus jeune de cinq frères et sœurs et grandit en passant les étés dans la ferme de pommes de ses parents à Shirley, dans le Massachusetts, et les hivers à Winter Park, en Floride, où leur père enseignait l'histoire naturelle au Rollins College.[2][3] Le père de Hester Davis décède lorsqu'elle avait douze ans et ce décès a un fort impact sur elle. Malheureuse et ayant de mauvais résultats scolaires à Winter Park, lorsqu'elle échoue en algèbre en première année de lycée, elle est inscrite à la Northfield School for Girls[3].

Un voyage d'été après l'obtention de son diplôme a stimulé l'intérêt de Hester Davis pour l'histoire et l'archéologie, l'incitant à s'inscrire pour étudier l'histoire et l'anthropologie au Rollins College. À cette époque, le frère de Hester Davis, Mott, travaillait comme archéologue à l'université du Nebraska et sa sœur Penny, qui avait travaillé au Peabody Museum of Archaeology and Ethnology de l'université Harvard, a suggéré le Peabody comme employeur potentiel. Davis leur écrit et est acceptée pour l'expédition Upper Gila en 1950[4]. Ses principales tâches consistaient à dessiner des artefacts et à tenir des registres. De retour à Rollins à l'automne, Davis mène une protestation réussie contre les administrateurs de l'université pour des irrégularités budgétaires[5]. Elle retourne à l'expédition Gila l'été suivant et travaille à l'organisation du laboratoire et à la tenue des dossiers[6], avant d'obtenir son Bachelor of Arts en histoire[1] en 1952, gagnant le Algernon Sydney Sullivan Medallion pour son leadership et ses réalisations académiques[6].

Le travail d'été suivant de Hester Davis, avant d'entamer des études supérieures, est effectué dans le cadre des River Basin Surveys de la Smithsonian Institution[6], puis elle passe les deux années suivantes à étudier l'anthropologie physique et culturelle à l'université de l'Oregon sous la direction de Homer Barnett, en tant qu'assistante de recherche de Bill Laughlin[7]. Elle est allée en Oregon parce que John Otis Brew, qui dirige l'expédition Gila, l'avait avertie qu'il y avait peu d'opportunités pour les femmes en archéologie. Luther Cressman, qui dirigeait le programme de l'Oregon, est une rare exception, permettant aux femmes de faire du travail de terrain. Bien qu'elle soit allée à Oregon à cause de Cressman, elle n'a jamais étudié avec lui[8]. En 1954, Davis s'est inscrite au Haverford College et obtient une maîtrise en assistance sociale et technique l'année suivante, avant de passer à l'Université de Caroline du Nord pour obtenir une maîtrise en anthropologie en 1957.[9]

Carrière modifier

Le premier poste que Hester Davis a occupé après avoir terminé ses études était celui d'anthropologue culturel travaillant à l'Université de l'Iowa pour l'Institut de médecine agricole. L'observation d'une communauté et de familles agricoles s'est déroulée sur les treize mois suivants et est financée par la Fondation Kellogg. Après avoir fait son premier rapport de découverte à l'American Anthropological Association sur ses découvertes dans l'Iowa, Davis déménage en Arkansas pour accepter un poste au milieu de l'année 1959 en tant qu'assistante de recherche pour le tout nouveau musée archéologique de l'université de l'Arkansas[8]. L'année suivante, elle commence à enseigner l'anthropologie et un cours de méthodes muséales[10] et participe à l'organisation de l'Arkansas Archaeological Society pour aider à freiner le pillage et la destruction des sites archéologiques. Entre 1959 et 1966, l'université, ainsi que la Société, tentent en vain de faire adopter une loi sur les antiquités pour protéger les sites sur les terres de l'État, mais lorsque Winthrop Rockefeller est élu gouverneur, il soutient la législation visant à créer l'Arkansas Archaeological Survey et le poste d'archéologue d'État. Davis est nommé premier archéologue d'État de l'Arkansas[11].

Hester Davis a immédiatement commencé à travailler pour combattre la politique du Soil Conservation Service qui consistait à niveler de grandes étendues de terre à des fins agricoles, en organisant des conférences pour discuter de la dévastation que cette politique causait aux sites culturels archaïques et mississippiens. Elle a invité John Maxwell Corbett, archéologue en chef du National Park Service, à donner des conférences. À partir de ces discussions et d'autres semblables, un mouvement national commence à pousser et à créer le National Historic Preservation Act, le National Register of Historic Places et l'Archeological and Historic Preservation Act de 1974[12]. Hester Davis devient un leader franc dans le mouvement pour une intendance et une conservation éthiques avec plusieurs publications dont la brochure "These Are the Stewards of the Past" (1970), "Is There a Future for the Past" (1971) et le "Airlie House Report". [13][14],[15]. Elle a contribué à la fondation de la Society of Professional Archaeologists, de l'American Society for Conservation Archaeology, de la National Association of State Archaeologists[16], ainsi qu'à l'établissement des processus de certification pour les professionnels et au développement du Registry of Professional Archaeologists[13]. La contribution de Davis à la politique fédérale dans le domaine de la préservation culturelle et archéologique est largement reconnue[17], y compris son travail en coulisses pour coacher ses collègues masculins dans leurs présentations aux législatures. Don D. Fowler, ancien président de la Society for American Archaeology, a déclaré que les lois obligeant les agences gouvernementales à enquêter pour savoir si un projet de construction peut nuire aux sites archéologiques et à faire appel à des experts avant de creuser n'auraient "pas vu le jour sans Hester", il poursuit en la qualifiant de "trésor national"[18].

À partir de 1965, Hester Davis est rédactrice en chef de The Arkansas Archeologist, poste qu'elle a occupé jusqu'en 2008[8]. De 1974 à 1991, elle enseigne des cours de deuxième cycle sur l'archéologie publique[13] et dirige la logistique, notamment l'organisation des fouilles sur le terrain, le traitement en laboratoire, les séminaires et les relevés de sites, pour le programme de formation des archéologues amateurs de l'Arkansas afin d'enseigner les compétences professionnelles de base aux amateurs. [En 1995, Hester Davis est nommée au Comité consultatif sur les biens culturels par le président Bill Clinton[19] et y a siégé pendant six ans[8]. Elle prend sa retraite en 1999 de l'Université de l'Arkansas en tant que professeure titulaire et crée une dotation, le Davis Internship in Public Archeology, pour aider les étudiants à obtenir des diplômes d'études supérieures en anthropologie[1]. Au cours de sa vie, elle a siégé aux conseils d'administration de nombreuses organisations de préservation et d'archéologie au niveau de l'État, de la région, du pays et international[20].

Hester Davis décède le 30 décembre 2014 à Fayetteville, Arkansas[1].

Prix et distinctions modifier

En 1987, le Rollins College remet à Hester Davis un doctorat honorifique et en 1996, il lui a décerné son Distinguished Alumna Award. En 1994, la Society of Professional Archaeologists lui a décerné le Seiberling Award pour le service public et la Society for American Archaeology lui remet le Distinguished Service Award for Excellence in Cultural Resource Management[21]. Davis et Charles R. McGimsey ont été les premiers lauréats et co-récipiendaires d'un prix nommé en leur honneur par le Register of Professional Archaeologists pour service distingué.[22]. En 2006, elle reçoit, conjointement avec William Lipe et McGimsey, le Conservation and Heritage Management Award de l'Archaeological Institute of America pour leurs contributions nationales et internationales à l'archéologie.[23] À titre posthume, elle est intronisée dans le groupe inaugural des femmes du Arkansas Women's Hall of Fame en 2015.[24]

Notes et références modifier

  1. a b c et d University of Arkansas News 2015.
  2. Knudson 2000, p. 114.
  3. a et b White 1999, p. 207.
  4. White 1999, p. 208.
  5. White 1999, p. 209.
  6. a b et c White 1999, p. 210.
  7. White 1999, p. 211.
  8. a b c et d Little 2009.
  9. White 1999, p. 211-212.
  10. White 1999, p. 214.
  11. White 1999, p. 216-217.
  12. White 1999, p. 217-218.
  13. a b et c White 1999, p. 220.
  14. (en) American Men & Women of Science : A Biographical Directory of Today’s Leaders in Physical, Biological and Related Sciences, (ISBN 978-1-4103-2235-7), p. 6475
  15. (en) « Hilary M. Lips, Ph.D », Radford University (consulté le )
  16. (en) Kelli Vaughn, « Interview with Hilary Lips », sur Psychology’s Feminist Voices, (consulté le )
  17. (en) « Curriculum Vitae », Radford University (consulté le )
  18. (en) Elinor W. Ames, « Review of The Psychology of Sex Differences », Canadian Psychology, Canadian Psychological Association, vol. 20, no 2,‎ , p. 106–107 (DOI 10.1037/h0081499, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) Rhona Steinberg, « Review of Women, men, and the psychology of power », Canadian Psychology, vol. 23, no 2,‎ , p. 109–110 (DOI 10.1037/h0081291, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Joane Norris, « Women, men, and the psychology of power. Hilary M. Lips », Atlantis: Critical Studies in Gender, Culture & Social Justice, vol. 7, no 2,‎ , p. 157–159
  21. (en) B. Gerry Coulter, « Reviewed Work: Sex and Gender: An Introduction by Hilary M. Lips », Teaching Sociology, vol. 29, no 3,‎ , p. 372–373 (DOI 10.2307/1319197, lire en ligne, consulté le )
  22. (en) Caron Gentry, « Review – Gender: The Basics », E-International Relations,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. (en) Kendall Petersen, « Gender: The basics, Hilary M. Lips : book review », Gender Questions, vol. 2, no 1,‎ (ISSN 2309-9704, lire en ligne, consulté le )
  24. (en) « Distinguished Publication », Association for Women in Psychology (consulté le )

Voir aussi modifier

Liens externes modifier