Contraception masculine

La contraception masculine vise les spermatozoïdes, leur production (par une atteinte à la spermatogenèse (par voie hormonale, chimique ou thermique[2]) ou leur acheminement (par voie chirurgicale : la vasectomie, obstruction mécanique : le préservatif, ou encore comportemental : la méthode du retrait).

Anneau contraceptif testiculaire Andro-switch
Anneau contraceptif testiculaire Andro-switch
Le préservatif, le mode contraceptif masculin le plus connu[1].

Il reste que la diversité des contraceptions masculines est mal connue, même des praticiens prescripteurs[1].

L'usage de la contraception dans les pays en développement a, selon les estimations, réduit les « morts maternelles » de 40 % (près de 270 000 morts évitées en 2008) et pourrait prévenir 70 % des morts si la demande pour le contrôle des naissances était totalement pourvue[3],[4].

Ceci souligne l'importance d'une contraception accessible pour les deux sexes.

Méthodes barrières modifier

Préservatif modifier

Indice de Pearl en utilisation optimale : 3

Indice de Pearl en pratique courante : 14[5]

Dans le cadre de la prévention des infections sexuellement transmissibles, le préservatif masculin est le seul moyen contraceptif également efficace pour lutter contre la transmission des infections sexuellement transmissibles.

Gel contraceptif (RISUG : Reversible Inhibition of Sperm Under Guidance) modifier

Le RISUG est un polymère d'anhydride maléique de styrène dissous dans du diméthylsulfoxyde qu'on injecte dans les canaux déférents. Le gel tapisse la paroi interne et se solidifie en quelques minutes. Ainsi, lorsque les spermatozoides passent dans le canal au moment de l'éjaculation, ils entrent en contact avec le gel qui leur fait perdre leur capacité à être mobile et donc de féconder l'ovocyte[6]. Pour réverser cette méthode, on injecte du bicarbonate de soude qui va venir dissoudre le gel[7]. On retrouve cette contraception aux Etats-Unis sous le nom de Vasalgel, qui utilise un autre composant : de l'acide styrène-alt-maléique (essais sur des animaux pour l'instant)[8].

L’interrupteur à sperme modifier

Un moyen de contraception en cours de développement, couramment dénommé « interrupteur à sperme », consiste en un dispositif implanté sur les canaux déférents permettant au porteur d'en obstruer ou d'en libérer la circulation. Comme pour une vasectomie, l'efficacité après chaque activation de la position d'obstruction devrait être contrôlée par spermogrammes trois à six mois après la modification. Cet outil serait en cours de test auprès d'une première cohorte de 25 utilisateurs[9], après avoir été conçu et produit par la société suisse PES Innovation AG, sous la marque Bimek SLV, du nom du concepteur de l'objet Clemens Bimek[10]. La société semble donc être en cours d'essai clinique, leur validation permettant de la certification européenne et de l'enregistrement du brevet, elle serait en 2021 encore prête à recevoir de nouveaux candidats au test clinique[11].

Méthode hormonale modifier

Méthode de stérilisation modifier

Vasectomie modifier

Indice de Pearl en utilisation optimale : 0,1

Indice de Pearl en pratique courante : 0,15[5]

La vasectomie[12] ou ligature des canaux déférents[13] est une opération chirurgicale utilisée comme méthode de stérilisation ou de contraception (réversibilité). Elle consiste à sectionner ou bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes chez des individus mâles.

Méthodes dites « naturelles » modifier

Contraception testiculaire thermique modifier

Indice de Pearl en utilisation optimale : 0,6

Indice de Pearl en pratique courante : 0,8[réf. nécessaire]

Elle est actuellement utilisée par plus d'un millier d'hommes en France.

La méthode thermique consiste à augmenter légèrement la température des testicules grâce à la chaleur corporelle à l’aide d’un sous-vêtement adapté[14],[15].

Depuis 2007, il a été défini le seuil contraceptif masculin. Que ce soit pour une méthode thermique ou hormonale, il est de 1 million de spermatozoïdes/millilitre par éjaculat[16],[17],[18]. En effet, sur les 50 couples suivis durant 537 cycles de grossesse, une seule a été constatée à la suite d'une mauvaise utilisation de la technique[18]. L'indice de Pearl serait donc inférieur à 0,5 et cette contraception peut être considérée comme efficace selon les normes de l'OMS.

Le retrait modifier

  • Indice de Pearl en utilisation optimale : 1 à 9
  • Indice de Pearl en pratique courante : 20[5]

Notes et références modifier

  1. a et b Amouroux et al..
  2. (en) Jean-Claude Soufir, « Hormonal, chemical and thermal inhibition of spermatogenesis: contribution of French teams to international data with the aim of developing male contraception in France », Basic and Clinical Andrology, vol. 27, no 1,‎ , p. 3 (PMID 28101363, PMCID 5237323, DOI 10.1186/s12610-016-0047-2)
  3. (en) John Cleland, Agustin Conde-Agudelo, Herbert Peterson et John Ross, « Contraception and health », The Lancet, vol. 380, no 9837,‎ , p. 149–156 (ISSN 0140-6736 et 1474-547X, PMID 22784533, DOI 10.1016/S0140-6736(12)60609-6)
  4. (en) Saifuddin Ahmed, Qingfeng Li, Li Liu et Amy O. Tsui, « Maternal deaths averted by contraceptive use: an analysis of 172 countries », The Lancet, vol. 380, no 9837,‎ , p. 111–125 (ISSN 0140-6736 et 1474-547X, PMID 22784531, DOI 10.1016/S0140-6736(12)60478-4)
  5. a b et c « Efficacité des moyens contraceptifs », sur ameli.fr (consulté le )
  6. Huhtaniemi & Mieusset, Le futur de la contraception masculine, Springer, (lire en ligne), pp 113-126
  7. Khilwani,, Badar et Ansari, « RISUG as a male contraceptive : journey from bench to bedside. », Basic Clinical Andrologie, vol. 2,‎ , p. 30 (lire en ligne)
  8. (en) Thirumalai, « Recent Developments in Male Contraception », Drugs, no 79,‎ , p. 11-20 (lire en ligne)
  9. Cécile De Sèze, « Contraception masculine : un bouton on/off pour contrôler son éjaculation », sur RTL, (consulté le )
  10. (en) Elyse Wanshel, « Implant That Controls Sperm With On/Off Switch Could Become A Thing », sur Huffington post, (consulté le )
  11. (en) PES Innovation AG, « "Science and research" FAQ », sur Bimek, (consulté le )
  12. Association pour la recherche et le développement contraception masculine (ARDECOM), « La vasectomie », sur www.contraceptionmasculine.fr (consulté le ).
  13. « Vasectomie et chirurgies contraceptives déférentielles :aspects légaux et techniques | Urofrance », sur www.urofrance.org (consulté le )
  14. M. Brossard et R. Reverdy, « Slip chauffant, vasectomie : ils militent pour la contraception masculine », sur www.lci.fr, (consulté le )
  15. « La CMT | » (consulté le )
  16. (en) « Contraceptive efficacy of testosterone-induced azoospermia in normal men. World Health Organization Task Force on Methods for the Regu- lation of Male Fertility », Lancet, no 336,‎ , p. 955-9 (PMID 1977002).
  17. « Contraception masculine : l'avenir est dans le slip... chauffant », LA DEPECHE,‎ (lire en ligne)
  18. a et b Jean-Claude Soufir, « Hormonal, chemical and thermal inhibition of spermatogenesis: contribution of French teams to international data with the aim of developing male contraception in France », Basic and Clinical Andrology, vol. 27,‎ , p. 3 (ISSN 2051-4190, DOI 10.1186/s12610-016-0047-2, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Claude Soufir et Roger Mieusset, La contraception masculine, Springer, (ISBN 978-2-8178-0345-6)
  • Éric Huygues, Joe Nohra, Delphine Vezzosi, Antoine Bennet, Philippe Caron, Roger Mieusset, Louis Bujan et Pierre Plante, « Contraceptions masculines non déférentielles : revue de la littérature », Progrès en Urologie, no 17,‎ .
  • (en) Andrew R. Davidson, Kye Choon Ahn, Subhas Chandra, Rogelio Diaz-Guerro, D. C. Dubey et Amir Mehryar « Contraceptive choices for men: Existing and potential male methods » (26-29 août 1985)
    Seminar on Determinants of Contraceptive Method Choice
  • « Société d’Andrologie de Langue Française », Andrologie, vol. 17, no 4,‎ , p. 353–354 (ISSN 1166-2654 et 1760-5377, DOI 10.1007/bf03040371)
  • Guillaume Daudin, Stéphane Jourdain et Caroline Lee, Les Contraceptés, enquête sur le dernier tabou, Steinkis, (ISBN 9782368464304, présentation en ligne)
  • (en) Marie Amouroux, Roger Mieusset, Raoul Desbriere et Pierre Opinel, « Are men ready to use thermal male contraception? Acceptability in two French populations: New fathers and new providers », PLOS ONE, vol. 13, no 5,‎ , e0195824 (ISSN 1932-6203, PMID 29813095, PMCID PMC5973589, DOI 10.1371/journal.pone.0195824)

Liens externes modifier