Le Portus Tiberinus est le premier port de la Rome antique, construit au bord du Tibre au pied du Capitole.

Portus Tiberinus
Image illustrative de l’article Portus Tiberinus
Extrait du Plan de Rome de Bigot. Le Portus Tiberinus se situe en amont du pont, à l'arrière-plan.

Lieu de construction Regio XI Circus Maximus
Vélabre
Date de construction À partir du VIe siècle av. J.-C.
Type de bâtiment Port
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Carte de la Rome antique montrant la localisation de Portus Tiberinus.
Portus Tiberinus
Localisation du forum dans la Rome antique (en rouge)

Coordonnées 41° 53′ 23″ nord, 12° 28′ 50″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Sa construction remonte au VIe siècle av. J.-C. mais il devient vite insuffisant. Un autre port, l'Emporium est aménagé plus en aval sur le fleuve à partir du IIe siècle av. J.-C. mais le Portus Tiberinus est remanié sous Trajan et ses horrea reconstruits.

Localisation

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Il se situe sur la rive gauche du Tibre, en aval de la pointe de l'île Tibérine, au pied du Capitole. Il occupe, avec les horrea qui lui sont associés, la partie nord du forum Boarium, en limite du forum Holitorium. Le secteur dans lequel il est implanté est naturellement marécageux mais la construction de la Cloaca Maxima l'assainit progressivement, même s'il reste exposé aux crues du Tibre.

À l'époque moderne, l'emplacement du Portus Tiberinus se situe sous le Lungotevere dei Pierleoni et les anciens entrepôts se trouvent sous les bâtiments administratifs adjacents.

Description

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En l'absence de vestiges mais par analogie avec des équipements équivalents dans d'autres villes, les archéologues restituent un ensemble de débarcadères permettant l'accostage et l'amarrage des bateaux remontant le Tibre depuis Ostie, quel que soit le niveau du fleuve. Ces débarcadères débouchent sur une esplanade en relation avec les entrepôts (horrea) installés en retrait[1]. Ces entrepôts font face, vers le sud, au péribole du temple de Portunus qui s'ouvre de ce côté[2]. Les marchandises arrivent au Portus Tiberinus sur des barges qui remontent le Tibre depuis le port d'Ostie au terme d'un voyage de deux ou trois jours. Ces barges sont halées depuis les rives du Tibre par des bœufs ou des esclaves[3].

Un vaste complexe d'entrepôts destinés à stocker les marchandises débarquées par le port fluvial s'étend du nord au sud du forum Holitorium au temple de Portunus et d'ouest en est du Tibre aux temples à Fortuna et Mater Matuta sur une emprise de 8 000 m2. Cet emplacement permet un accès facile au Forum Romain à travers le Vélabre[4]. Cet ensemble est clos, excepté du côté du fleuve, d'un mur d'enceinte percé de portes étroites pour sécuriser la zone et éviter les pillages[5]. La nature des marchandises stockées dans les entrepôts du port est inconnue. Il s'agit très certainement de grain[4] mais également d'huile d'olive[6] ou d'autres denrées alimentaires comme le sel, voire des matériaux de construction[5].

Histoire

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La construction du port et des entrepôts est probablement contemporaine des premiers sanctuaires du forum, soit vers le VIe siècle av. J.-C.[7]. Une rationalisation de ses aménagements semble être mise en œuvre en avec la construction du pont Æmilius[8]. À l'époque impériale, il devient insuffisant pour assurer seul l'approvisionnement de Rome, mais il est cependant reconstruit[9], peut-être sous Trajan[10]. Les quais sont alors rehaussés pour mieux protéger le port des inondations du Tibre et les horrea sont reconstruits sur un plan géométrique[4]. Dès le début du IIe siècle av. J.-C., toutefois, les quais et les entrepôts de l'Emporium, le nouveau port fluvial aménagé le long des versants sud de l'Aventin, sont construits pour augmenter la capacité de Rome à recevoir et à stocker les marchandises transitant par le Tibre[11].

Références

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  1. Fleury et Madeleine 2016, 34 min 45 s.
  2. Coarelli 1994, p. 221.
  3. (en) Alberto Noli et Leopoldo Franco, « The ancient ports of Rome : New insights from engineers », Archaeologia Maritima Mediterranea, no 6,‎ , p. 190 (ISSN 1825-3881).
  4. a b et c Keay 2012, p. 36.
  5. a et b Fleury et Madeleine 2016, 28 min 30 s.
  6. Keay 2012, p. 58, note no 26.
  7. Keay 2012, p. 34.
  8. (it) Mario Torelli, « Ara Maxima Herculis : storia di un monumento », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, t. 118, no 2,‎ , p. 579 (lire en ligne).
  9. Coarelli 1994, p. 217.
  10. (en) Filippo Coarelli (trad. de l'italien par James J. Clauss et Daniel P. Harmon), Rome and Environs : An Archaeological Guide, Univ of California Press, , 660 p. (ISBN 978-0-520-95780-0, lire en ligne), p. 309.
  11. Coarelli 1994, p. 241.

Bibliographie

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