Police française de Changaï

La Police française de Changaï est la force de police associée à la concession française de Shanghai. Créée en 1862, elle est dissoute en 1943.

Police française de Changaï
Sceau de la concession française, repris comme emblème de la police.
Histoire
Fondation

(Garde municipale)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dissolution
Cadre
Type
Siège
Pays

Historique modifier

La police est créée en 1856 par le consul Benoît Edan, après les troubles générés par l'insurrection de la Société des Petites Épées, avec 25 hommes[1]. En 1862, la police est recréée quand la concession française quitte l'autorité de la concession internationale de Shanghai[2]. Elle prend le nom de Garde municipale en 1866[3].

 
Automitrailleuses White de la police de Changaï lors d'un défilé dans les années 1930.

Dans les années 1920, la police, dirigée par Étienne Fiori, se corrompt avec les trafiquants d'opium[4]. Elle collabore également dans le massacre de Shanghai le . C'est pour l'épurer et la réorganiser qu'est nommé le colonel Louis Fabre en 1932[1]. Celui-ci transforme la police en la dotant d'unités quasiment militaires, dont une section d'automitrailleuses (d'abord des White TBC rachetées à l'Armée française[5], renforcées d'au moins six automitrailleuses construites localement vers 1933[6]).

En juillet 1943, la police se fond dans la police collaboratrice chinoise (Jessfield 76 (de)), qu'une partie des agents français rejoint[7]. Les Vietnamiens et le reste des cadres français passent sous le commandement des troupes françaises en Chine et forment le bataillon supplétif tonkinois[8].

Recrutement modifier

 
Gardes vietnamiens de la police de Changaï, vers 1908.

À l'origine, la police est constituée avec des marins ou des soldats des troupes de la Marine, vétérans ou déserteurs[2].

La police compte à partir de 1866 des agents chinois[9].

En 1907, la police incorpore 52 Vietnamiens. Les nombreux Vietnamiens sont d'anciens tirailleurs indochinois ou miliciens (gardes indigènes, Linh Coetc.). Ils sont considérés comme plus loyaux que les Chinois. Les Chinois servent comme agents de circulation mais également comme détectives, mission où ils sont considérés comme très efficaces tandis que les Vietnamiens agissent comme gardes[2].

À partir de 1923, la police recrute également des Russes blancs, qui encadrent les policiers chinois et sont chargés des relations avec la communauté russe de Shanghai[2].

Effectifs par année[10]
1856 1862 1867 1880 1900 1907 1917 1924 1925 1930 1937
Français 25[1] 21[11] 47 39 45 44 44 53[4] ? 184 158[12]
Russes blancs 9[4] ? 173[12]
Chinois 5[11] 20 33 106 141 401 297[4] ? 1013 1434[12]
Vietnamiens 51 230 268[2] à 280[4] 433[2] 509[2] 470[12]

Références modifier

  1. a b et c Société lyonnaise d’histoire de la police, « La police de la concession française de Shanghai (1847-1946) », sur slhp-raa.fr,
  2. a b c d e f et g Christine Cornet, « Shanghai « indigènisée » : les Vietnamiens dans la police de la Concession française, 1907-1946: », Revue historique des Armées, vol. 3, no 306,‎ , p. 75–86 (ISSN 0035-3299, DOI 10.3917/rha.306.0075, lire en ligne, consulté le )
  3. Maybon et Fredet 1929, p. 1866.
  4. a b c d et e Glaise 2005, p. 123.
  5. Pierre Touzin, Les véhicules blindés français, 1900-1944, Paris, E.P.A., , 256 p. (ISBN 2-85120-094-1), p. 248-249
  6. François Vauvillier, « Automitrailleuse de la concession française : Police (Shanghaï) », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 100 « Tous les blindés de l'Armée française 1914-1940 »,‎ , p. 70
  7. Marie-Claire Bergère, « L'épuration à Shanghai (1945-1946) l'affaire Sarly et la fin de la concession française », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 53, no 1,‎ , p. 25–41 (DOI 10.3406/xxs.1997.3593, lire en ligne, consulté le )
  8. Nicole Bensacq-Tixier, « Chapitre VI. De la rétrocession des concessions à la rupture des relations diplomatiques 1943-1944 », dans La France en Chine de Sun Yat-sen à Mao Zedong, 1918-1953, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 403–424 p. (ISBN 978-2-7535-5952-3, lire en ligne)
  9. Glaise 2005, p. 65.
  10. Glaise 2005, p. 67.
  11. a et b Glaise 2005, p. 66.
  12. a b c et d Jacques Sicard, « L'Armée française en Chine, 1900-1946 (2e partie) », Armes Militaria Magazine, no 96,‎ , p. 63-67

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Charles Maybon et Jean Fredet, Histoire de la concession française de Changhai, Plon, (lire en ligne).
  • Anne-Frédérique Glaise, L'évolution sanitaire et médicale de la concession française de Shanghai entre 1850 et 1950, , 440 p. (lire en ligne).

Articles connexes modifier