Pierre d'Alcantara de Querrieu

résistant et aristocrate belge (1907-1944)
Pierre d'Alcantara de Querrieu
Pierre d'Alcantara de Querrieu.
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Pierre Alvar Arnold Marie Joseph François-de-Borgia Grégoire Hubert d'Alcantara
Nationalité
Activité
Famille
D'Alcantara (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Jean d'Alcantara de Querrieu
Mère
Marie-Lucie 't Kint de Roodenbeke
Conjoint
Enfant
Alvar Etienne d'Alcantara di Querrieu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Religion

Pierre Alvar Arnold Marie Joseph François-de-Borgia Grégoire Hubert Comte d'Alcantara de Querrieu (né au château d'Ooidonk, Bachte-Maria-Leerne, en Belgique, le et mort au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen, en Allemagne, le ) est un aristocrate et un résistant belge.

Biographie modifier

Origines familiales modifier

Le nom « d'Alcantara » est d'origine espagnole. Connue à Tournai à partir de 1695, cette famille est reconnue dans la noblesse belge en 1842 et obtient le titre de comte à partir de 1852[1]. Le père de Pierre d'Alcantara, le comte Jean (également appelé Juan) d'Alcantara (1879-1945) est consul de Belgique à Amiens. Un décret du adjoint au patronyme la mention « de Querrieu » (nom de jeune fille de l'arrière-grand-mère de Marie Lucie t'Kint de Roodenbeke, son épouse). Ce décret distingue les descendants de la branche cadette de ceux de la branche aînée, simplement appelée d'Alcantara.

Pierre Alvar d'Alcantara est le fils aîné du comte Jean d'Alcantara de Querrieu et de la baronne Marie-Lucie 't Kint de Roodenbeke (1885-1929)[2]. Le comte Arnold t'Kint de Roodenbeke était son grand-père maternel. Il est donc un descendant de la famille 't Kint de Roodenbeke, propriétaire du château d'Ooidonk depuis 1864.

Carrière et mariage modifier

Pierre d'Alcantara obtient un doctorat en droit et épouse la princesse Stéphanie de Windisch-Graetz le dans la paroisse royale de Saint-Jacques-sur-Coudenberg à Bruxelles[2]. La mariée est la fille du prince Othon de Windisch-Graetz et de l'archiduchesse Élisabeth-Marie d'Autriche et donc une petite-fille de l'archiduc et prince héritier Rodolphe d'Autriche et de Stéphanie de Belgique, faisant d'elle une arrière-petite-fille du roi Léopold II[3].

Descendance modifier

Pierre et Stéphanie ont eu un fils unique : Alvar Étienne d'Alcantara de Querrieu (1935-2019), administrateur de sociétés. Marié en premières noces avec Anita-Christine Damsten (1936-1980), le couple a trois enfants[4] :

  1. Patricia d'Alcantara de Querrieu (1957), mariée à Serge De Backer, dont trois fils ;
  2. Frédéric d'Alcantara de Querrieu (1958), marié à Marie Agnes Toby, dont quatre enfants ;
  3. Véronique d'Alcantara de Querrieu (1960), mariée à François Lebrun.

Résistance chez les grenadiers modifier

Pierre d'Alcantara est membre de la maison royale de Léopold III. Comme son collègue Amaury de Mérode, il était mécontent du second mariage du roi. Le comte d'Alcantara fait partie de ceux qui sont déterminés à résister à l'occupant allemand. Il a soigneusement rédigé ses idées témoignant de son patriotisme.

Il participe à la Campagne des 18 jours en tant que lieutenant de réserve chez les grenadiers. À partir de la fin , il rejoint les officiers de son régiment engagés dans la Résistance. Ce groupe de grenadiers était dirigé par l'officier Robert Kaeckenbeeck. Le comte organise les réunions secrètes mensuelles dans sa maison, rue Ducale à Bruxelles. Progressivement, ce groupe de résistance s'accroît et compte plusieurs centaines de soldats dirigés par quelques officiers nobles. Après un malheureux incendie dans les entrepôts des grenadiers, la Gestapo découvre des irrégularités chez un officier[5].

En , lors d'une perquisition au domicile d'un des officiers, tout l'organigramme est découvert par les Allemands et la plupart des officiers qui y figurent sont arrêtés, dont le comte Pierre d'Alcantara, le comte Charles de Hemptinne, le comte Xavier de Hemricourt de Grunne et Jacques Thibault de Boesinghe. Les officiers arrêtés sont interrogés sans pitié. La Gestapo ordonne que tous soient déportés en Allemagne. Plus de la moitié des 90 détenus auraient survécu aux camps. Le comte d'Alcantara est successivement emprisonné à Bochum, puis à Essen où il est jugé le . Condamné aux travaux forcés, il est ensuite transféré à Sonnenburg avant d'être finalement interné au camp de concentration de Sachsenhausen, où il meurt le . Les témoignages écrits de survivants font l'éloge du comte d'Alcantara qui a rendu son dernier soupir à l'infirmerie de Sachsenhausen où il avait été admis pour soigner un phlegmon à la lèvre[6].

Devenue veuve, Stéphanie de Windisch-Graëtz se remarie en 1945 avec Carl-Axel Björklund (1906-1986)[2].

Le journal de Pierre d'Alcantara accompagné de ses notes a été ajouté aux archives du prince-régent Charles de Belgique, aux archives du palais royal de Bruxelles.

Références modifier

  1. Enache 1999, p. 42.
  2. a b et c Enache 1999, p. 39.
  3. Enache 1999, p. 36-37.
  4. Enache 1999, p. 39-40.
  5. d'Udekem d'Acoz 2002, p. 317.
  6. d'Udekem d'Acoz 2002, p. 320.

Bibliographie modifier

  • Marie-Pierre d'Udekem d'Acoz, Pour le roi et la patrie : La noblesse belge dans la résistance, Bruxelles, Éditions Racine, , 500 p. (ISBN 978-2-87386-287-9).  .
  • Oscar Coomans de Brachène, État présent de la noblesse belge, Bruxelles, .
  • Nicolas Enache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).  .

Liens externes modifier