Un mors à aiguilles est un mors dont le canon, généralement fin et brisé, possède deux grandes tiges latérales à ses extrémités, de manière que ces deux grandes tiges encadrent chaque côté de la bouche du cheval ou du poney qui le porte.

Mors à aiguilles.

Il augmente la précision des actions de main des cavaliers, lorsqu'ils utilisent leurs rênes.

Description modifier

 
Mors à aiguilles mis en place dans la bouche d'un cheval et monté sur un filet.

Le mors à aiguilles se maintient en place dans la bouche grâce à la présence des aiguilles, et évite donc que le mors sorte de la bouche du cheval, par exemple s'il tourne très mal ou s'il a tendance à embarquer[1],[2],[3]. C'est un mors plus sévère que le mors simple, aussi il ne correspond pas aux chevaux qui ne supporteraient pas de se sentir coincés ou canalisés par les aiguilles[1]. De plus, il n'incite pas le cheval à la décontraction en venant se poser sur le mors[1].

Il a le défaut de pouvoir se coincer au niveau des aiguilles en cas de mouvement brusque de la tête du cheval, par exemple dans un vêtement lors de travail à pieds[4].

Usages modifier

Il est parfois utilisé pour le débourrage des jeunes chevaux[4]. Il peut aussi être utilisé lors de travail à la longe[5],[6], et plus largement pour du travail à pieds, tel que l'apprentissage du coucher[7].

Histoire modifier

 
Mors brisé en bronze, avec les montants latéraux perforés, datant de l'Âge du fer.

D'après J. Werner, les mors à aiguilles ont existé de la protohistoire jusqu'à nos jours[8]. Le mors à aiguilles est connu de la cavalerie romaine d'Orient à partir de la moitié du Ve siècle, car la grande majorité des mors découverts sur le site archéologique de Caricin Grad en sont[9]. Les proto-byzantins améliorent ce mors au cours du siècle suivant[9]. Les Khazars l'utilisent, d'après une tombe du IXe siècle[10]. Le mors à aiguilles est aussi présent au Tibet au XVIIe siècle[11].

C'est au début du XXIe siècle l'un des mors les plus couramment rencontrés en équitation à l'anglaise[12].

Notes et références modifier

  1. a b et c Guillaume Henry, Réussir ses galops 5 à 7, Vigot, (ISBN 978-2-7114-5139-5, lire en ligne).
  2. Sallie Walrond et Jean-Claude Racinet, Chevaux à problèmes, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-18712-7, lire en ligne).
  3. Guillaume Henry, L'encyclopédie du cheval et de l'équitation: Se perfectionner - Soigner - Communiquer, VIGOT, (ISBN 978-2-7114-5179-1, lire en ligne), p. 123.
  4. a et b Bertrand Collinot, Un pas vers le langage du cheval, VIGOT, (ISBN 978-2-7114-5176-0, lire en ligne).
  5. Laurence Grard Guénard, Les fondamentaux de l'attelage: Galops 1 à 7, Editions Amphora, (ISBN 978-2-85180-738-0, lire en ligne), p. 125.
  6. Jean-Claude Racinet, De la légèreté avant toute chose: De la pertinence d'un homme de cheval impertinent, Actes Sud Nature, (ISBN 978-2-330-13810-3, lire en ligne)
  7. Claude Lux, 50 jeux et activités pour éduquer votre cheval, VIGOT, (ISBN 978-2-7114-5128-9, lire en ligne), p. 84.
  8. Katalin Escher, Genèse et évolution du deuxième royaume burgonde (443-534): les témoins archéologiques, Archaeopress, (ISBN 978-1-84171-842-2, lire en ligne).
  9. a et b Danièle Alexandre-Bidon, Le cheval au Moyen Âge, Presses universitaires François-Rabelais, (ISBN 978-2-86906-637-3, lire en ligne), p. 25.
  10. Jacques Piatigorsky et Jacques Sapir, L'empire khazar: VIIe – XIe siècle, l'énigme d'un peuple cavalier, Autrement, (ISBN 978-2-7467-0633-0, lire en ligne).
  11. de La Boisselière et de La Boisselière 2005, p. 133-134.
  12. Audrey Pavia et Shanon Sand, L'Equitation Pour les Nuls, edi8, (ISBN 978-2-7540-4258-1, lire en ligne).

Annexes modifier

Article connexe modifier

Bibliographie modifier

  • [de La Boisselière et de La Boisselière 2005] Eliane de La Boisselière et Guy de La Boisselière, Eperonnerie et parure du cheval: de l'Antiquité à nos jours, Lannoo Uitgeverij, (ISBN 978-2-87386-391-3, lire en ligne)