Le mat de Dilaram est un célèbre problème d'échecs datant de l'ère arabe du jeu. Il tire son nom de celui d'une jeune esclave, Dilaram, qui était l'enjeu d'une partie fictive, qui aide son maître à remporter la victoire.

Origine du nom modifier

Les premiers problèmes d'échecs arabes étaient présentés sous la forme d'histoire, qui incluaient la façon de résoudre le problème. L'histoire du mat de Dilaram ne déroge pas à la règle. Elle porte sur une partie à enjeu : le maître de Dilaram pariant son esclave, son adversaire un lingot d'or. La partie tourne mal pour le seigneur (qui joue les Blancs), sous pression et exposé à un mat en un coup. C'est alors que son esclave, qui suivait la partie et ne voulait pas changer de maître, lui dit « Oh ! mon seigneur, que la joie rentre dans votre âme, sacrifiez vos deux rocs (tours) plutôt que moi, avancez hardiment votre al-fil (fou), poussez votre pion et votre cavalier donnera le mat ! »[1]

Même s'il ne comprend pas tout de suite où veut elle veut en venir, il suit ses conseils, mate en six coups, et peut garder son esclave.

Solution du problème modifier

Le problème date d'une époque où les règles du jeu étaient différentes des actuelles : l'Alfil, ancêtre du Fou, se déplaçait de deux cases en diagonale, et pouvait « sauter » par-dessus une autre pièce.

         
         
         
         
         
Déplacement de l'Alfil
abcdefgh
8
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Les Blancs jouent et font mat en 6 coups (le "Fou" Blanc est en fait un Alfil).

La solution du problème est :

1. Th8+ Rxh8
2. Alfil f5+ Th2
3. Txh2+ Rg8
4. Th8+ Rxh8
5. g7+ Rg8
6. Ch6#.

Bibliographie modifier

  • Nicolas Giffard, Alain Biénabe, Le guide des échecs : Traité complet, éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, 1993, ISBN 9-782221-059135, p. 336.
  • Jérôme Maufras, Le jeu d'échecs, Que sais-je? n° 1592, 2005, ISBN 9-782130-543862, pp. 10-11.

Notes et références modifier

  1. « Le jeu d'échecs en Perse », sur classes.bnf.fr (consulté le )