Manuel Roergas Serviez

militaire français
Manuel Roergas Serviez
Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activité

Emmanuel Roërgas de Serviez, connu sous le nom hispanisé de Manuel Roergas Serviez, né le au château de Cutry (Meurthe-et-Moselle), et mort le au Venezuela, est un militaire et aventurier français qui participa à la décolonisation de l'Amérique du Sud.

Biographie modifier

Origines familiales modifier

Baptisé le à Longwy[1], il est issu d'une lignée de la petite noblesse militaire du côté de son père Emmanuel-Gervais Roergas de Serviez, alors lieutenant au Régiment Royal-Roussillon. En épousant Marie-Henriette de Trelliard le à Cutry (Meurthe-et-Moselle), ce dernier s'est allié à un lignage investi dans l'industrie et les affaires publiques : son beau-père, François de Trelliard, se qualifie dans cet acte de « noble patrice de Parme, secrétaire du cabinet avec exercice de Son Altesse Royale Monseigneur l'infant duc de Parme, et ancien intendant de l'agriculture et du commerce dans les États de sa dite Altesse Royale ». Parmi les témoins de la cérémonie, figure le futur général Anne-François-Charles Trelliard, frère de la mariée[2].

Révolution française et Empire modifier

Emmanuel Roergas Serviez s'enrôle comme volontaire dans les armées de la Révolution française au temps du Directoire. Il sert comme sous-lieutenant au 2e régiment de chasseurs à cheval puis devient lieutenant aide de camp de son oncle maternel le général Anne-François-Charles Trelliard. Il combat en Italie, en Allemagne et en Espagne. En , il déserte pour s'enfuir « clandestinement avec la femme d'un général » et s'embarque pour l'Angleterre[3], puis l'Amérique.

En Amérique modifier

En 1811, Manuel Roergas Serviez se rend au Venezuela où il devient colonel de cavalerie et aide de camp de Francisco de Miranda. En 1812, après la chute de la Première République du Venezuela, il émigre en Nouvelle-Grenade et arrive à Carthagène des Indes en 1813. Instructeur à Popayán, il participe à la campagne de Nariño dans le sud. Fin 1814, il participe au siège de Bogotá sous le commandement de Simón Bolívar. En 1816, il est promu commandant de l'armée et obtient le grade de général.

Après la reconquête espagnole de la Nouvelle-Grenade, il se retire dans les llanos du Casanare. Il se trouve au commandement de la troisième brigade de cavalerie, en Apure, lorsqu'il est assassiné par des soldats de José Antonio Páez.

Famille modifier

Emmanuel Roërgas de Serviez avait épousé Joséphine-Eugénie Teissier de Marguerittes le  à Paris. Leur divorce fut prononcé le . Le couple avait eu deux fils.

Le cadet, Alfred Emmanuel Roërgas de Serviez (né à Paris le  et mort dans la capitale le ), fit carrière comme commis au Ministère de la Marine. S'adonnant à la littérature durant ses loisirs, il publia cinq romans historiques sous le pseudonyme de Maurice de Viarz :
  • L'Aide de camp, ou l'Auteur inconnu, souvenirs des deux mondes, Paris, Dufey et Vezard, 1832, VIII-404 p. Ce livre est inspiré de la destinée de son géniteur.
  • Neuf jours d'hymen, ou La cour en 1610, Paris, C. Lachapelle, 1834, 2 volumes.
  • Le Démon du midi, chronique espagnole, Paris, C. Lachapelle, 1836, 2 volumes.
  • Histoire de Colbert, Paris, Debécourt, 1842, XII-428 p.
  • Histoire du brave Crillon, Paris, Debécourt, 1843, 531 p.

Notes et références modifier

  1. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, état-civil numérisé de la commune de Longwy, BM 1770-1792, vue 486/1214. L'acte confirme que l'enfant est né le 16 mai précédent.
  2. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, état-civil numérisé de la commune de Cutry (Meurthe-et-Moselle), BMS 1667-1792, vue 347/428.
  3. Ernest d'Hauterive continué par Jean Grassion, La Police secrète du Premier Empire, Bulletins quotidiens adressés par Fouché à l'Empereur, nouvelle série, tome IV, 1808-1809, Paris, Clavreuil, 1963, p. 517, bulletin du vendredi 27 janvier 1809, article 1027 : « Serviez, aide de camp du général Treilliard, parti clandestinement avec la femme d'un général. Lui sous le nom de François, elle sous celui de Mme Kervelegand, avec le domestique Lapierre, ont vu à Guérande Rivière père, que l'on arrête. Ils se sont embarqués sur le bateau de Mignan. »

Annexes modifier

Liens externes modifier