Métral

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Étymologiquement, Métral est un dérivé de maître. Il vient du mot du latin mestre (magister) ou de l'ancien occitan maestral.

Noms communs modifier

  • Un métral est un fonctionnaire qui a la charge d'une mestralie ou métralie (subdivision de la châtellerie).
  • Un métral est la personne qui avait la charge de soigner les vignes du propriétaire et de recruter le personnel nécessaire dans les grands domaines. En Suisse, en particulier en Valais, le nom perdure aujourd'hui encore comme fonction et désigne celui qui cultive la vigne pour le compte d'un propriétaire.

Patronyme modifier

  • Le patronyme METRAL est peu répandu comme l'atteste le total des naissances entre 1891 et 1990 : 
    • 1891 - 1915 : 482
    • 1916 - 1940 : 650
    • 1941 - 1965 : 816
    • 1966 - 1990 : 643
  • D'après les données de l'INSEE, le patronyme Metral est classé au 2940e rang avec 2591 naissances sur le siècle (1890-1990) dans 72 départements français.

Le patronyme Metral ou Métral est un nom typique de la Savoie. Aujourd'hui, les porteurs du nom de famille Métral se trouvent principalement en Haute-Savoie et dans les cantons suisses voisins de Genève et du Valais. Le patronyme Mestral en est une variante. On trouve également le nom de famille Métrallet ou Mestrallet. Il est probable que les personnes portant ce nom le tienne d'un de leur ascendant qui a exercé la charge de Métral[réf. nécessaire].

Sous la forme Métral
  • Maurice Métral (1929-2001), écrivain valaisan
  • Jean Métral (1933-2002), universitaire français spécialiste en sciences sociales du monde arabe.
Sous la forme Mettral

Historique modifier

En l'an 1381, nous retrouvons la trace du Métral le plus ancien à ce jour. Le châtelain de Thonon perçoit sur Mermet Mestral, mercier de Coponay, une amende de 40 sous, au prétexte que ce dernier avait prélevé de son propre chef une amende de 10 sous auprès de l'épouse du juif Aquinet sur le marché de Thonon. Soi-disant au nom du comte de Savoie, mais en réalité pour son propre intérêt (archives camérales).

Les métraux relevaient directement du comte. Ils étaient nommés et révoqués par lui. Cette charge prenait souvent le caractère d'un office inféodé par le comte et héréditaire. Beaucoup de métraux étaient des personnages importants ou nobles qui prêtaient hommage. Cela pourrait indiquer que la charge était importante avant l'institution des châtelains. Quand ces derniers vont accaparer les pouvoirs locaux, les métraux deviendront surtout des agents fiscaux, par exemple en levant des amendes (banna). En contribution de la levée des amendes, ils gardaient un tiers des profits dans la limite de 100 sous.

En fonction des châtellenies, le métral avait également d'autres fonctions : la levée de la taille (métraux d'Annecy, notamment de Chilly), la garde des criminels (métral d'Alby)[1]. Ainsi la métralie est un instrument de contrôle territorial.

Les métralies furent progressivement englobées dans les châtellenies. Le métral, vassal du comte et possesseur de sa charge, ne pouvait être supprimé d’un trait de plume. Il fut d’abord subordonné au châtelain. Les comtes parvinrent petit à petit à racheter la plupart des métralies héréditaires pour les faire disparaître, en sorte qu’au XVe siècle, le terme de "métral" est le plus souvent synonyme de "missilier" et désigne alors un agent subalterne[2].

Toponymie modifier

La toponymie des pays de Savoie garde la mémoire du Métral.

  • Lieu-dit : Le massif du Crêt d'Eau dominant Bellegarde sur Valserine, à l'extrême sud du Haut Jura : à la sortie du village de Ballon, monter à droite par une petite route à l’entrée d’une carrière en direction du lieu-dit Métral.

Références modifier

  1. Memoires et Documents Publies par la Societe D'Histoire et D'Arceologie, Librairie Droz (ISBN 978-2-600-05014-2, lire en ligne)
  2. « Les institutions locales en Savoie (Xe – XVIe siècles) », sur famille.metral.free.fr (consulté le )