Lunargent
Univers de fiction
Présent dans lʼœuvre
Donjons et Dragons, Advanced Dungeons & Dragons (1st edition) (d), Forgotten Realms Campaign Set (d) et Eauprofonde et le Nord (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Créateur
Caractéristiques
Localisation
Marches d'Argent ou Luruar
Population
26,000 (en 1369 CV), 40,000 (en 1479 CV)[1],[2]
Dirigeant(e)
Dame Alustriel (Haute Dame des Marches d'Argent) - Taern Lamecornue (Gouverneur de la cité)
Blasonnement
D'azur à croissant de lune versé à dextre et étoile l'un sur l'autre

Lunargent est une cité des Royaumes oubliés, un monde imaginaire créé par Ed Greenwood pour le jeu de rôle Donjons et Dragons. C'est la capitale des Marches d'Argent, région du Nord de Féérune. Aussi appelée « Joyau du Nord », il s'agit de la cité la plus riche et la plus importante du Nord après Eauprofonde[3], et du premier centre de savoir et de culture du Nord[4].

Situation modifier

Lunargent est située au cœur des Marches d'Argent, à quelques kilomètres à l'ouest des Montagnes Nétheres, et fait face au Bois d'Argent qui s'étend au sud-ouest[5]. Elle est traversée par la rivière Rauvin, dite "route des Marches"[6]. Lunargent est reliée à Sundabar par une route qui traverse les Montagnes Nétheres par la Passe de Lunargent.

Description modifier

Les murailles qui protègent Lunargent sont percées de trois portes : la Porte de la Lande à l'ouest, la Porte du Chasseur au nord, et la Porte de Sundabar à l'est[7]. Mais ce sont surtout des protections magiques extrêmement puissantes qui confèrent à ses habitants un vrai sentiment d'impunité : elles sont au nombre de deux, l'une qui s'étend jusqu'à 900 mètres à partir des murs de la cité, et l'autre, plus efficace encore, centrée sur le Grand Palais. Le secret est bien entretenu quant aux effets de ces protections, mais il se murmure qu'elles déclencheraient des alarmes, empêcheraient l'accès de l'enceinte à certaines créatures, voire altèreraient ou annuleraient les effets des sorts. Certaines sources évoquent même la présence d'un mythal (effet magique)[8].

La cité est dominée par de grands arbres, et la nature y est omniprésente : herbe sur les clôtures, plantes que les habitants font pousser dans de grands vases sculptés, chemins herbeux traversant les habitations et menant à des tonnelles, etc. Elle est approvisionnée d'eau fraîche par un réseau de citernes, pompes et tuyaux assemblé par les nains. La plupart de ses bâtiments s'étalent sur plusieurs étages, mais ils sont peu intimidants, du fait de l'omniprésence de la végétation. Les balcons et les escaliers en colimaçon sont nombreux, à Lunargent[4].

Lunargent abrite des parcs, des marchés à ciel ouvert, des bibliothèques rivalisant à elles toutes avec celle de Château-Suif[9], des temples et des sanctuaires. Tous s'accordent à dire qu'il s'agit d'une ville d'une rare beauté, qui ressemble plus à une suite de jardins et de clairières qu'à une cité de pierre.

Les édifices les plus importants de Lunargent sont les suivants[10] :

  • Le Grand Palais : château de pierre épaisse habillé de marbre blanc, aux créneaux sculptés en têtes de licorne, dont l'intérieur est orné de nombreux bas-reliefs, le grand palais est composé de quatre grandes tours (armurerie, quartiers de la Haute Garde, et deux quartiers d'habitation) et de douze niveaux souterrains sont creusés sous le palais (garde-manger, cave à vin, cachots, armurerie, bibliothèque d'Elénaril, entrepôts, puis plus en profondeur crypte des Hauts Mages, et Voûte du Haut Mage, qui abrite de fabuleux trésors).
  • La Cour Étoilée : édifice de deux étages en forme de couronne royale, la cour étoilée accueille l'administration de la cité.
  • Le Pont de Lune : une gigantesque construction magique qui culmine à 18 mètres au-dessus de la rivière, édifiée à l'endroit exact où s'élevait l'ancien pont du Gué de Lunargent, contrôlable à volonté par les dirigeants de la cité.
  • Le Conclave de Lunargent : cette université ne se limite pas à un seul édifice, mais est constituée de plusieurs sections dispersées dans toute la cité. Le conclave de Lunargent comporte l'Invocatorium d'Arkhen, école d'ensorceleurs ; l'École de Thaumaturgie de Miresk, une école spécialisée de mages ; le Manoir de l’Éternel Crépuscule, temple elfe abritant de nombreux registres et manuscrits de généalogie, de poésie et de philosophie elfiques ; le Collège de la Dame, cœur du conclave, école de magie et d'histoire ; la Maison des Cartes, imposant bâtiment de trois étages où sont conservés de nombreuses cartes, registres de généalogie, documents héraldiques, etc. ; le Conservatoire de Musique d'Utrumm, collection archivée de musique écrite et de "parchemins de chansons", qui comprend plus de quarante chambres d'étude où les musiciens et chanteurs peuvent répéter ; la Voûte des Sages, construction en forme de fer à cheval de quatre étages et comprenant quatre niveaux souterrains, qui rassemble autant de connaissances que Château-Suif n'archive de savoir manuscrit, en la personne d'un comité de sages émérites, gardiens d'une bibliothèque prodigieuse.
  • La Maison de la Harpe : autrefois connue sous le nom de Collège Foclucan la célèbre école de bardes du Nord était fermée depuis le siège orc de l'Année de la Horde Noire (1235 CV). Dame Alustriel n'avait pu se résoudre à raser ce bâtiment situé juste au sud du Collège de la Dame. Grâce à ses efforts, cette école a pu rouvrir en 1372.
  • La Maison Invincible : temple de Heaume. Lunargent est d'ailleurs un des rares endroits où le culte heaumien n'a pas décliné après le Temps des Troubles.
  • La Tour de l'Équilibre : temple de Mystra.
  • Le Temple des Étoiles d'Argent : temple de Séluné.
  • La Maison de la Danseuse de l'Aube : temple de Sunie.

Les vieux quartiers de Lunargent se trouvent à Rivenord, tandis que la ville neuve, en expansion, est dénommée Rivesud[11]. La partie la plus récente de la ville est principalement constituée d'entrepôts, et de bâtiments ayant un rapport avec le commerce par caravanes[12].

Population modifier

La ville de Lunargent comptait 37 000 habitants en 1372 CV[3] principalement des humains, puis des elfes et des demi-elfes, des nains d'écu, des halfelins pieds-légers et des gnomes[3],[12]. En 1479 CV, elle compte 40 000 habitants[2]. Les races y vivent en harmonie, grâce à l'influence des puissants mages locaux et des Ménestrels.

Les Lunargentins apprécient la mondanité cultivée, la vie dans l'art, la connaissance, la culture, les bons mots, les poèmes et les histoires. Ils participent régulièrement à des festivités, des danses et des célébrations privées.

Politique modifier

Lunargent est la première cité de l'alliance confédératrice des Marches d'Argent.

La cité est placée sous l'autorité de la douce et diplomate mage dame Alustriel, surnommée « Dame Espoir » par les Lunargentins, tandis que le Haut Mage Taern Lamecornue occupe le rôle de gouverneur. Alustriel gouverne de manière éclairée, en s'appuyant sur un réseau d'agents privés[4]. Le pouvoir de la dame est limité par son conseil, ce qui laisse supposer que la ville fonctionne comme une démocratie, bien que les romans en parlant soient peu clairs sur ce point.

Les chevaliers d'Argent patrouillent la ville et les terres qui l'environnent.

Histoire[13] modifier

À l'origine, Lunargent n'était qu'un lieu de culte consacré à Lurue la Licorne et à Mailikki, terre de rencontres et de pèlerinage pour les tribus environnantes. Un pont de corde y enjambait la Rauvin, remplacé par la suite par un pont de pierre édifié conjointement en 403 CV par les humains et les nains. L'endroit est baptisé Gué de Lunargent (Lunargent étant un des nombreux noms de Lurue). En 447 CV, Gareth Aumakyl y édifie le premier bâtiment permanent, l'Auberge d'Arbrelune. Le Gué de Lunargent devient le Village d'Argent quand bûcherons, trappeurs et pêcheurs s'installent autour de l'auberge. L'arrivée en 627 CV (Année des Cristaux de Sang) d'Ecamane Justargent et de ses neuf apprentis va profondément changer les choses. Premier humain à accéder au savoir nétherisse (et à y survivre!), Ecamane avait quitté Myth Drannor avec l'espoir de réparer les dégâts causés par les archimages nétherisses. Il s'installe donc à Lunargent pour y fonder une école de magie basée sur l'enseignement elfique. Il éduque la population locale, érige les premières défenses du village, et débarrasse la région d'une tribu orc particulièrement agressive. Dix ans plus tard, les premiers murs de ma ville sont bâtis, Lunargent devient officiellement une ville et apparaît sur les cartes de l'époque. Ecamane Justargent est alors élu à la tête de cette communauté florissante sous le titre de Haut Mage. Lui et les Hauts Mages qui lui ont succédé cherchèrent à en faire « le Myth Drannor du Nord », un refuge commun à toutes les races vivant en harmonie. La chute de Myth Drannor en 714 CV eut des conséquences sur Lunargent : de nobles magiciens et héros sauvèrent quelques dirigeants de Myth Drannor. L'avidité de certains Lunargentins qui cherchèrent à dépouilles les ruines de Myth Drannor amena diables et démons dans la cité, qui furent repoussés par Aglanthol, successeur de Justargent, mort en 712 CV, qui mourut lui-même pour la cause. Ederan Nharimlur lui succéda et prit pour femme la princesse elfe Elénaril, rescapée de Myth Drannor ; sous son règne long et paisible, la ville doubla de taille.

Elué Dualen (Alustriel, alors inconnue), fut proclamée Haut Mage de la cité en 857 CV. En 876 CV, elle quitta la cité, et le gouverneur militaire Lashtor s'empara du pouvoir, massacra les magiciens dans la rue et incendia les bibliothèques de magie. La mage Tanalanthara, « Dame Louve », le destitua un an plus tard et rendit le pouvoir au Haut Mage. Cette dernière tomba lors d'une invasion orque en 882 CV. À la suite de cet assaut, on reconstruisit les défenses de la ville.

En 1150 CV, une épidémie décima la moitié de la population.

En 1230 CV, le départ du Haut Mage en fonction laissa vacante l'autorité de la cité, et provoqua un conflit de succession entre les magiciens locaux. Les Lunargentins élurent un maire, appelé Mairargent.

En 1235, les orques tinrent un siège sur la cité livrée une nouvelle fois aux intrigues politiques : le Mairargent venait d'être renversé par le gouverneur militaire Khallos Brisécu. Pour la première fois dans l'histoire de la cité, des ennemis pénétrèrent dans l'enceinte de la ville. Une armée d'elfes et de Ménestrels les mit en déroute, et la paix fut rétablie et une juste autorité fut ramenée sur la cité.

Alustriel devint alors le premier Haut Mage de Lunargent, choisie unanimement par ses concitoyens. Sous son règne, la ville prospéra grandement et devint un lieu magnifique. En 1369 CV, Alustriel attribua à Taern Lamecornue le poste de haut Mage de Lunargent et s'attela à la création des Marches d'Argent. L'avènement de la confédération renforça Lunargent dans son rôle de base de l'entreprise de conquête du Nord.

Références modifier

  1. Slade (1996) "The North" (ISBN 0-7869-0391-0), livre 2 p.45
  2. a et b Bruce R. Cordell, Ed Greenwood, Chris Sims (Septembre 2008) Encyclopédie des Royaumes Oubliés (ISBN 978-2-35783-008-0), p. 143.
  3. a b et c Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4), p. 56
  4. a b et c Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4),p. 57
  5. Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4), carte
  6. Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4),p.19
  7. The North, Slade, TSR, 1996, (ISBN 0-7869-0391-0),book 2 p.45
  8. Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4),p.59
  9. Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4), p.61
  10. Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4), p.61-66
  11. Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4), p.58
  12. a et b Volo's Guide to the North, Ed Greenwood, (ISBN 1-5607-6678-6), p.170
  13. Cormanthyr, Steven E. Schend et Kevin Melka, TSR, 1998, (ISBN 0-7869-0761-4), p.41-42; The North, Slade, TSR, 1996, (ISBN 0-7869-0391-0), livre 2 p.46-51; Les Marches d'Argent, Ed Greenwood et Jason Carl, Spellbooks, 2003, (ISBN 2-84785-024-4), p.58-59