Le Spectateur de la Gironde

Le Spectateur de la Gironde, sous titré Journal littéraire, industriel et scientifique, est publié du au à Bordeaux et sur la Gironde. Cet hebdomadaire parait le dimanche. Il vise essentiellement le lectorat bordelais et médocain. Les difficultés financières sont la cause de sa disparition. Seuls les deux premiers et les deux derniers numéros de la série ont été conservés[1].

Le spectateur de la Gironde
Image illustrative de l’article Le Spectateur de la Gironde
Le Spectateur de la Gironde, premier numéro, 13 mai 1838

Pays France
Zone de diffusion Bordeaux, Médoc, Gironde
Langue Français
Périodicité hebdomadaire
Genre Magazine
Date de fondation 1838

Histoire modifier

Le journal est lancé le dimanche à Bordeaux. Victor Stouvenel[2], juriste bordelais, poète, érudit, « révolutionnaire assagi »[3] selon son ami Alphonse Esquiros, en est le directeur, associé à Démogeat, avec le concours d'Alphonse Esquiros, « rédacteur correspondant à Paris ».

Les abonnements sont proposés à Bordeaux chez Lawalle, libraire, 20 allée de Tourny, chez Balarac, 8 rue des Trois-Conils et au Cercle de la Maison-Daurade, 3 rue Piliers-des-Tutelles. S'y ajoute, pour le dernier numéro, le cabinet de lecture du 42 rue St Remy (Saint-Remi).

Contenu modifier

Inspiré par la naissance de l'industrie (électricité, chemin de fer) et les idées saint-simoniennes, un éditorial signé D. (Démogeat ?) définit l'ambition du journal. Au moment où sont recréées, à Bordeaux, des Facultés des sciences et des lettres, la presse doit diffuser l'enseignement oral des professeurs : « La voix du professeur est nécessairement renfermée dans une étroite enceinte, la presse peut étendre ses enseignements à un nombre indéfini d'auditeurs (…) La presse est le chemin de fer des idées ».

Cette ambition de démocratisation de l'enseignement supérieur se double de l'intention de fonder « l'exposition théorique d'une doctrine littéraire (…) à la hauteur des connaissances modernes (…) La critique est un juge, la théorie est un code. Supprimez le code, que deviendra le juge ? ».

L'éditorialiste annonce aussi « un résumé critique des meilleurs articles de toutes les revues françaises et étrangères ».

La réalisation n'est pas à la hauteur des ambitions. Si Victor Stouvenel propose régulièrement une rubrique mathématiques et sciences, la première est rapidement abandonnée et la seconde limitée à une fonction de vulgarisation.

L'essentiel du journal est constitué de faits divers (accidents, chronique judiciaire), de critiques de théâtre, de musique ou d'opéras donnés à Bordeaux, ou d'expositions de la société philomatique[4].

On trouve aussi quelques articles pittoresques, comme l'invention d'un navire propulsé à réaction pour la traversée en trente minutes du détroit de Calais[5], la fabrication du sucre de citrouille[6], ou bien encore l'invention de bateaux à vapeur à plans inclinés pour la navigation sur la Garonne[7].

Le no  13 parait en retard, du fait de difficultés financières, prétendument surmontées[4], mais en réalité fatales au Spectateur de la Gironde qui disparait avec la parution du numéro suivant, le .

Bibliographie modifier

  • Catalogue de l'Histoire de France, Paris, Firmin Didot Frères, (lire en ligne), p. 484
  • (en) Anthony Zielonka, Alphonse Esquiros, 1812-1876, A study of his works, Paris - Genève, Champion - Slatkine, (lire en ligne), p. 279

Notes et références modifier

  1. Les numéros 1-2 et 13-14 (13-20 mai et 12-19 août 1838) sont conservés sur le site de la bibliothèque François-Mitterrand, bibliothèque de recherches, cote JO-508 A1.
  2. Victor Stouvenel, est l'auteur de L’Aveugle (préface d'Hippolyte Minier, 1857), Lettre sur l'exposition de Bordeaux (1854), Notice sur la liqueur Gache (1855) et d'une célèbre traduction depuis le latin de L’Utopie de Thomas More (1842). Alphonse Esquiros indique que Stouvenel a été de 1832 à 1834 "un très ardent conspirateur plusieurs fois compromis et incarcéré", et "qu'il se livre maintenant à des travaux plus calmes et plus utiles".
  3. Anthony Zielonka, Alphonse Esquiros 1812 - 1876, Choix de lettres (textes réunis, présentés et annotés par Anthony Zielonka), Paris - Genève, Champion - Slatkine, (lire en ligne), p. 12.
  4. a et b no  13 p.  1 [ici].
  5. no  14 p.  4 [ici].
  6. no  13 p.  3 ici.
  7. no  13 p.  3 ici.

Articles connexes modifier

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