Le Mort-Homme

Champ de bataille de la Première Guerre mondiale
Le Mort-Homme
Description de cette image, également commentée ci-après
"Kelly's Corner" ou "Strafen's Bend" sur la route d'Esnes. Le Mort-Homme et les tranchées allemandes de première ligne sont visibles au loin. Une volée d'obus explose dans le champ de droite.
Informations générales

Coordonnées 49° 13′ 57″ nord, 5° 16′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Meuse
(Voir situation sur carte : Meuse)
Le Mort-Homme
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Le Mort-Homme

Les hauteurs du Mort-Homme (en allemand : Toter Mann) se trouvent sur la commune française de Cumières-le-Mort-Homme, à environ 10 kilomètres au nord-ouest de la ville de Verdun. Pendant la Première Guerre mondiale la colline a été le lieu de nombreux combats lors de la bataille de Verdun.

Situation modifier

La colline possède deux sommets qui portent le nom de leur hauteur en mètres : la crête nord est la Cote 265, celle du sud, la Cote 295. Ces noms n'étaient pas utilisés à l'époque, et de plus les relevés modernes ont établi leur hauteur respective à 287 et 281 mètres. Elle surplombe Béthincourt au nord-ouest, le Bois des corbeaux et Cumières à l'est, et Esnes au sud. La colline est située à 1,55 kilomètres au nord du village de Chattancourt[1]. C'était un superbe point de vue : le champ de vision dans toutes les directions était remarquable[2].

Histoire modifier

Fin février 1916, à la suite des attaques allemandes sur la rive droite de la Meuse lors de la bataille de Verdun, les Français avaient établi des batteries d'artillerie sur les collines de la rive gauche commandant la rive droite opposée. L'artillerie française a fait tellement de victimes que les Allemands ont décidé d'attaquer simultanément vers le sud le long de la rive gauche du fleuve pour prendre le Mort-Homme et ses collines voisines. Au cours des mois suivants, les Allemands lancent des attaques répétées, pilonnant les lignes françaises, se précipitant sur leurs positions et éjectant les Français de leurs tranchées détruites. L'artillerie française réduira alors les Allemands, et des contre-attaques les chasseront de nouveau, l'infanterie française réoccupant les trous d'obus où se trouvaient les systèmes de tranchées[3].

Malgré le coût, les Allemands ont compris dès mars 1916 que la clé pour prendre le Mort-Homme était la Cote 304, qui en dominait l'approche et pouvait tirer sur les Allemands attaquant la colline. Des attaques allemandes sur la Cote 304 avaient commencé le 23 mars mais les Français la défendirent obstinément, et en repoussèrent de nombreuses. Le 9 avril, les Allemands lancent un deuxième assaut sur les deux collines ; une fois de plus, les Français tiennent bon et l'attaque échoue. Ce n'est que le 6 mai que la Cote 304 tombe, à la suite d'un bombardement de 36 heures ayant commencé le 3 mai et après d'âpres combats au corps à corps. Le 24 mai, les Allemands remportent le deuxième sommet, la Cote 295[3]. La Cote 265 était marquée sur les cartes allemandes, mais pas sur les françaises, comme le Toter Mann. Après trois mois d'âpres combats, le Mort-Homme était aux mains des Allemands.

Les collines seront reprises par les Français le [4].

Un siècle après modifier

 
Le Mort-Homme : monument élevé à la mémoire des soldats de la 69e division (Froment-Meurice, 1922).

Le Mort-Homme est accessible par la route à 1,55 kilomètres au nord du village de Chattancourt. Au sommet se trouve un site mémorial comprenant plusieurs monuments, dominé depuis 1922 par la sculpture de Jacques Froment-Meurice représentant un squelette, qui commémore la 69e division française, et sur le socle de laquelle est gravée l'inscription « Ils n'ont pas passé ». Sur le flanc nord de la colline se trouvent les vestiges du tunnel allemand du Kronprinz (faisant partie du complexe de tunnels de Gallwitz)[5].

Notes et références modifier

  1. Colby, Frank Moore. The New International Year Book. 1917.
  2. Horne, Alistair. The Price of Glory: Verdun 1916. London: Penguin, 2007.
  3. a et b Klekowski, Ed and Libby Klekowski. Eyewitnesses to the Great War. Jefferson: McFarland, 2012. pp. 68-71. (ISBN 978-0-7864-6348-0).
  4. La bataille de Verdun (1914-1918), Clermont-Ferrand, Michelin et Cie, coll. « Guides illustrés Michelin des champs de bataille », , 112 p. (OCLC 461436775, lire en ligne), « Le Mort-Homme », p. 95-97.
  5. (de) « Rabenwald » [« Bois des Corbeaux »], sur www.verdunbilder.de (consulté le ).

Liens externes modifier

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