Latai Taumoepeau est une artiste punake connue principalement pour ses œuvres sur le dérèglement climatique dans le contexte océanien.

Latai Taumoepeau
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Biographie modifier

Taumoepeau a grandi en Australie tout en gardant un lien fort avec les îles Tonga[1]. Sa situation au sein d'une diaspora du Pacifique dans un pays aborigène colonisé est un aspect crucial de son œuvre et de sa réflexion[2].

Pratique artistique modifier

Taumoepeau pratique la faivā, qui ressemble à une performance artistique et est un médium fondé sur le mouvement[3]. Cet art s'enracine dans la culture des Tonga[4]. Taumoepeau s'adresse intentionnellement aux blancs à travers sa pratique artistique[1].

Œuvre modifier

En 2012, Taumoepeau performe pour la première fois, avec son œuvre i-Land X-isle au Museum of Contemporary Art and Performance Space de Sydney au cours de laquelle elle se suspend quatre heures par jour à des blocs de glace qui fondent, vêtue d'un gilet de sauvetage orange fluo[2]. En 2016 et 2017, Taumoepeau participe au projet Refuge, en courant en rond et en organisant un jeu de rôle où les participants doivent gérer et négocier le froid et le chaud qui leur sont infligés[5].

Thèmes modifier

Depuis 2007 et sa participation au sommet des Nations unies sur le climat, Taumoepeau interroge et dénonce les atteintes au climat et à l'environnement[6]. Pour cela, elle met en scène le deuil écologique (en) et l'extractivisme, et elle invite à revêtir les cultures et épistémologies océaniennes pour répondre aux pressants enjeux climatiques, dont notamment la montée des océans[2].

Taumoepeau utilise son propre corps dans sa pratique artistique comme une représentation de l'Océanie elle-même[1]. Dans le même temps, elle remet en cause les processus de racialisation et de sexualisation qui produisent la figure de l'Océanienne dans les imaginaires[2]. Son œuvre utilise beaucoup l'eau, comme symbole et enjeu des mondes océaniens[1].

But modifier

Taumoepeau entend à travers son art travailler à ce que les voix des peuples océaniens soient entendues et prises en compte[3]. Ainsi, elle lutte contre l'apathie des Australiens blancs vis-à-vis des épreuves infligées aux peuples autochtones d'Océanie par le réchauffement climatique[2].

Références modifier

  1. a b c et d Lara Stevens, « Sink or Swim: Performing the Iniquities of the Climate Crisis », Critical Stages/Scènes critiques, no 26,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d et e Talei Luscia Mangioni, « Confronting Australian Apathy: Latai Taumoepeau and the Politics of Performance in Pacific Climate Stewardship », The Contemporary Pacific, vol. 33, no 1,‎ , p. 32–62 (ISSN 1527-9464, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Erin Brannigan, « Latai Taumoepeau—Dancing Moana, Working with Urgency », dans The Persistence of Dance, University of Michigan Press, coll. « Choreography as Concept and Material in Contemporary Art », , 218–229 p. (ISBN 978-0-472-07648-2, JSTOR 10.3998/mpub.12347133.27)
  4. Katerina Teaiwa, « About the Artist: Latai Taumoepeau », The Contemporary Pacific, vol. 33, no 1,‎ (ISSN 1527-9464, lire en ligne, consulté le )
  5. Hannah Reich, « Years before COVID-19, this performance artist was exploring how we respond to emergencies », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Tongan artist highlights mining exploitation of Banaba and Nauru, (lire en ligne)

Liens externes modifier