Jean-Jacques de La Huppe de Larturière

militaire français
Jean-Jacques de La Huppe de Larturière
Bellavidès vers 1860, arborant la croix de Saint-Louis.
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Bellavides
Nationalité
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Arme
Distinction

Jean-Jacques de La Huppe de Larturière, dit Bellavides, né le à Avranches mort le au Petit-Celland[1], est un chef chouan normand dans l'Armée catholique et royale de Normandie pendant la Révolution française.

Biographie modifier

Issu de la famille de La Huppe, de souche avranchinaise[Note 1], il est le petit-neveu de l'abbé de Péronne, aumônier de Louis XVI.

Dès le début de la Révolution, sa famille, suspecte aux yeux des Jacobins, se retire à Granville où elle se lie d’amitié avec les Destouches dont le fils Jacques s’illustrera lui aussi dans la chouannerie [2].

Jeune officier de marine, il interrompt très vite ses cours à l’École de navigation pour se mettre au service du Trône et de l’Autel sous les ordres du comte de Ruays qui lui confie le commandement de la division d’Avranches. Sous le sobriquet de « Bellavidès », Jean-Jacques de Larturière prend part à tous les combats de l’armée catholique et royale du comte de Frotté.

D'après un de ses biographes « C'est le plus fin des chasseurs du roi, il est d'une audace incroyable. Il prétend que les balles s'écartent de lui parce qu'il porte sur son cœur une petite boîte d'argent contenant une parcelle de la Vraie Croix. C'est un mystique, mais il dépourvu de toute sensiblerie[2]

La chouannerie normande modifier

Bellavidès sera l'un des chefs de la chouannerie normande les plus populaires du sud de la Manche. Sa bonhomie autant que sa brutalité lui valent l'attachement des masses paysannes. En 1795 et 1796, il est chef du canton d'Avranches dans l'Armée catholique et royale de Normandie commandée par Louis de Frotté.

Sa célébrité grandit encore en 1797 quand il tombe entre les mains des « patauds ». Enfermé à Fort-Colin, à Coutances, et promis à une exécution rapide, Bellavidès réussit à séduire la belle-fille du gardien de la prison qui l'aide à s'évader. Il arrive à se cacher dans une ferme de Saint-Pair et à échapper à toutes les recherches des républicains[2].

Il est trois fois condamné à mort, mais il réussit toujours à s’évader.

Réhabilitation sous la Restauration modifier

Sous la seconde Restauration, il devient maire de Brécey de 1818 à 1824. Il reçoit le titre de chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en . Il passe sa vieillesse dans son manoir de La Doittée au Petit-Celland, réputé pour sa piété et son grand souci des pauvres, il meurt à 93 ans. Il est inhumé dans le cimetière du Petit-Celland.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. L'origine de la famille de La Huppe semble se situer à Brécey ou aux environs soit dans Le Grand soit dans le Petit-Celland, jadis paroisses de Saint-Médard et de Saint-Ouen-de-Celland. La famille occupait un rang très honorable dans la région. En 1642, un Jean de la Huppe épouse Suzanne de Brécey. En 1661, Gabriel de la Huppe sieur de Larturière, écuyer, est nommé garde du corps du roi. En 1665, Richard de la Huppe sieur de la Moussardière (ce lieu est situé dans Le Grand-Celland), écuyer, conseiller du roi, époux de dame Christine Turquetil de l'Isle, figure comme témoin pour l’élection en baronnie des fiefs de Brécey en faveur du sieur de Vassy. Richard de la Huppe eut pour fils Gabriel de la Huppe de Larturière écuyer, garde du corps, lequel épousa dame Françoise Le Comte et acheta l'office de conseiller du roy, lieutenant civil et criminel du bailliage d’Avranches en 1701. À son décès, un conseil de famille composé de Gabriel de la Robichonnière, prêtre (fondateur du séminaire de la Garlière, en la paroisse de Saint-Laurent-de-Cuves), de Claude-François de La Huppe, avocat, de François de Brécey, de François de Bréhier et du sieur de la Bodinière nommait sa veuve, Françoise Le Comte, tutrice de ses enfants. En 1720 intervint un partage entre les deux fils : l’aîné, Jean-Baptiste de la Huppe, eut dans son lot les terres de la Moussardière et de Larturière ; le second, Claude-François Angélique eut les terres de Notre-Dame-de-Livoye et de Malaize et se fit appeler sieur de Malaize. En 1723, l’aîné, sieur de la Moussardière, écuyer, qui tenait de son père la charge de lieutenant civil et criminel, épousa Françoise Lethimonnier fille de Gabriel Lethimonnier garde de la porte sous Louis XV, et de Françoise de Brécey, qui lui apporta en dot La Doittée, petite gentilhommière en Le Petit-Celland, ainsi que le manoir de Servon. Dès lors, Jean-Baptiste de Larturière fit sa résidence de campagne à la Doittée. Il décéda en laissant quatre enfants dont un fils et trois filles mortes sans postérité. Jean-Jacques, chouan, est son petit-fils.

Références modifier

  1. Acte 20 du registre d'état civil de la commune du Petit-Celland pour l'année 1865.
  2. a b et c Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Éditions Eurocibles, Marigny, 2001, (ISBN 2914541090).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Alain Landurant, Bellavidès. Le chouan de l'Avranchin, éditions Cheminements, 2006. (ISBN 9782844785077),texte en ligne.
  • Alfred Chauderge, La Chouannerie normande, édition Fernand Lanore, Paris, 1982.
  • Léon de la Sicotière, Louis de Frotté et les insurrections normandes, 1793-1832, édition Plon, 1889 (réédité en 1989 et Hachette 2012).
  • Félix Jourdan, La chouannerie dans l'Avranchin, 2e partie, , texte en ligne.

Source modifier

  • Le texte de cet article est en partie recopié de Bellavidès sur le site Wikimanche.fr licence GNU-FDL. Liste des auteurs [1] consultée le 17-08-2016.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier