Houéran
Le Houéran (/we.ʁɑ̃/ Écouter) est une créature légendaire originaire des Vosges, en Lorraine, de type géant. Protecteur des forêts, il effraie les braconniers qui pillent le bois.
Groupe | Folklore populaire |
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Sous-groupe | Géant |
Habitat | Forêts |
Proches | Diable |
Origines | Folklore lorrain |
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Région | Vosges |
Selon la légende, ce monstre se rencontre principalement sur la montagne du Haut-Roc[1], qui surplombe le bassin de la Moselotte[2]. Selon certaines variantes, il serait aussi présent près de Rochesson[1].
Origine du nom modifier
D'après le Vocabulaire du patois de La Bresse de Jean Hingre, en vosgien de La Bresse, l'adjectif houeran signifie « criard, braillard »[3].
Description modifier
Le Houéran est décrit comme un géant[4]. Il possède des jambes de bouc[2],[5]. Son postérieur est une tête de bouc, dont les cornes lui permettent de s'assoir près du feu[5],[4]. Il a des yeux perçants, une barbe hirsute et arbore un grand chapeau noir aux bords rabattus[6]. Selon certains récits, il pourrait se saisir de tisons ardents sans se brûler[2],[4]. Il est reconnaissable à son cri « Houe ! Houe ! » qui, selon les différents récits, a la réputation de glacer le sang de ceux qui viendraient à l'entendre[6]. Il est parfois considéré comme le cousin du diable[5].
Légende modifier
Cette créature est propre au folklore lorrain[4].
Le Houéran aurait pour tâche de veiller sur les forêts vosgiennes et de les protéger des voleurs de bois[1],[7]. Ainsi, malgré son apparence diabolique, elle revêt un aspect protecteur[4].
Grâce à ses yeux perçants, le Houéran repère, à la nuit tombée, les feux allumés par les voleurs pour s'éclairer[1]. Ainsi guidé par la lumière, il s'approche en poussant des cris, qualifiés de lugubres, effrayant ainsi les fauteurs de troubles[5]. Son apparence effrayante provoquerait la terreur chez les braconniers[4].
Origine de la légende modifier
L'historiographe Xavier Thiriat fait mention du Houéran et des légendes qui y sont rattachées dans la monographie qu'il consacre à la vallée de Cleurie. Il en situe la naissance au début du dix-neuvième siècle et lui attribue une origine rationnelle : « un garde bien avisé qui se travestissait pour épouvanter les délinquants[8]. » Ce mythe aurait pu être propagé par les autorités afin de protéger les bois du vol et du braconnage[1],[6],[9].
Dans la culture populaire modifier
Le nom de cette légende locale est régulièrement repris, par exemple, pour nommer des chalets[1], et dans des chansons ou des contes[10].
En 2017, un jeu de société portant sur le folklore vosgien est créé. Il inclut, entre autres, le Houéran[11]. En 2017 également, dans le cadre du Festival de sculpture Camille Claudel, une œuvre en pierre nommé Le Houéran, est réalisée par Charles Marchand[12].
Notes et références modifier
- « La légende du Houéran », sur Chalet Houéran,
- « Fées, monstres et autres légendes des Vosges », sur JDS, .
- Jean Hingre, « Vocabulaire du patois de La Bresse : G-K », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, , p. 53 (lire en ligne )
- Rager 2003, p. 471.
- Cécile Jacquot, « Légendes : contez-moi les Vosges ! », sur 100 % Vosges, .
- Gravier 1985, p. 55.
- Virginie Desormeaux, Rémi Neret et Gwladys Daumont, « Gérardmer, Festival de films fantastiques » [PDF], sur ICAN
- Xavier Thiriat, La Vallée de Cleurie : statistique, topographie, histoire, mœurs et idiomes des communes du Syndicat de St-Amé, de Laforge, de Cleurie et de quelques localités voisines, canton de Remiremont (Vosges), Mirecourt, Humbert, , 456 p. (lire en ligne), p. 355-356
- « Houéran », sur johannvonheckel.fr (consulté le )
- « Bar-sur-Aube : des légendes d’Alsace mises en musique à la Maison pour Tous », L'Est-Éclair, (lire en ligne)
- Delphine Lahonde, « Gare à la Bête : le jeu de cartes 100% vosgien », sur France 3 Grand Est,
- « 26e festival de sculpture Camille Claudel | Dossier de présentation » [PDF], sur Festival de sculpture Camille Claudel,
Voir aussi modifier
Articles connexes modifier
Bibliographie modifier
- [Gravier 1985] Gabriel Gravier (préf. Albert Ronsin), Légendes des Vosges, vol. 1, Belfort, coll. « Collection du mouton bleu », , 238 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
- [Rager 2003] Catherine Rager, Dictionnaire des fées et du peuple invisible dans l'occident païen, Brepols, , 471 p. (ISBN 2-503-51105-8), p. 1048