La graphopédagogie (en grec ancien : γράφειν : « écrire », παιδαγωγία, « éducation des enfants ») est une méthode de rééducation de l'écriture manuscrite. Elle est pratiquée par des professionnels spécialisés dans la rééducation de l’écriture manuscrite selon une méthode qui prend en compte l'écriture dans son ensemble, sans jamais séparer la composante motrice (le geste) de la composante symbolique (le son) et de la composante sémantique (le sens).

Historique modifier

Au Canada modifier

C'est Graziella Pettinati[1] qui utilise la première dans le pays le terme de graphopédagogie. Codirectrice de l’IGC (International Graphological Colloquium) et vice-présidente de l’AGQ (Association des graphologues du Québec), elle a étudié et analysé le geste graphique et s'est intéressée plus particulièrement à la rééducation de l’écriture. 

En France modifier

Dans les années 1960, les travaux de Julian de Ajuriaguerra[2] (neuropsychiatre spécialiste de la psychiatrie de l’enfant) ont permis d’établir une définition de la dysgraphie ainsi qu’une échelle permettant de diagnostiquer un enfant dysgraphique. Dans la même équipe, Marguerite Auzias[3] a également travaillé de manière approfondie sur l'écriture manuscrite et son apprentissage, et en particulier sur le rôle de la latéralisation. Elle a mis au point un test permettant de déterminer la latéralité d'un enfant.

Cette échelle est aujourd’hui tombée en désuétude et est généralement remplacée par le BHK[Quoi ?] ou Échelle d’évaluation rapide de l’écriture de l’enfant (2003) et de l’adolescent (2013), élaborée par Charles M, R.Soppelsa et J-M. Albaret[4].

C'est Celia Cheynel qui invente en 2011 le terme de graphopédagogie (dont elle est dépositaire du terme) après une bataille juridique de plusieurs années.[réf. nécessaire] Elle co-fonde deux écoles de graphopédagogie : la première à Paris, la seconde à Rennes. La graphopédagogie est une méthode de rééducation de l'écriture manuscrite qui s’appuie sur les travaux de Danièle Dumont[5] et sa modélisation des formes de base de l'écriture, sur ceux de Jean-Pierre Bleton[6] (kinésithérapeute à l'hôpital Rotschild, Paris) qui aborde les dystonies, sur les apports de chercheurs en neurosciences (Jean-Luc Velay[7], Marieke Longcamp[8], Denis Alamargot[9]) et sur les recherches concernant l'impact sur l'écriture des réflexes archaïques.

La méthode s’adresse aux enfants, adolescents et adultes qui peuvent présenter un ou plusieurs des signes suivants : illisibilité, lenteur et/ou douleur lors de l’écriture, doutes sur la latéralité, dystonie fonctionnelle de la main (« crampe de l’écrivain »), rééducation après un accident, etc.

Formation modifier

Plusieurs formations pour devenir graphopédagogue sont organisées en France par différents organismes de formation.

La graphopédagogie n’étant pas une profession paramédicale, la graphopédagogue n’établit pas un bilan de prise en charge. Elle n'établit pas de diagnostic.

Notes et références modifier

  1. « biographie Graziella Pettinati »
  2. Ajuriaguerra JD,Auzias M, Coumes I, Lavondes-Monod V, Perron R. & Stambak M., L’écriture de l’enfant : vol. 1. L’évolution de l’écriture et ses difficultés : vol. 2, Paris, Delachaux et Niestlé., .
  3. Marguerite Auzias, Enfants gauchers Enfants droitiers Une épreuve de latéralité usuelle, Delachaux et Niestlé, .
  4. Charles M, Soppelsa R. & Albaret J-M. (2003) BHK – Échelle d’évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant, BHK – Échelle d’évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant, Paris, éditions et Applications Psychologiques., .
  5. DUMONT D., « Le système d’écriture des minuscules latines manuscrites en usage dans les écoles françaises : intérêt de la prise en compte de ce système pour l’enseignement de l’écriture manuscrite. », .
  6. BLETON J.P , La rééducation de la crampe de l'écrivain, Solal Editeurs, .
  7. « Jean-Luc Velay - Apprendre à écrire demain », sur AMUpod (consulté le ).
  8. Sarah Palmis, Elie Fabiani, Marieke Longcamp, « Bases cérébrales de l’écriture : orthographe et contrôle moteur de la production », Revue de neuropsychologie,‎ (Bases cérébrales de l’écriture : orthographe et contrôle moteur de la production  ).
  9. Laurence Pierson, Bien écrire et aimer écrire, éd. MDI, , Préface de Denis Alamargot, p.10..

Voir aussi modifier