Le terme grands patrons est utilisé [Où ?] [Quand ?] pour désigner les dirigeants (patrons) de sociétés multinationales ou de sociétés très importantes économiquement pour un pays, réputés particulièrement bien payés[1]. Leurs responsabilités, salaires et statuts sont périodiquement (re)mis en question, dont par exemple à l'occasion de la crise financière de 2008[2].

On parle notamment des patrons du CAC 40[3].

Grands patrons et politique modifier

Au XXe siècle et plus encore au début du XXIe siècle (dont en France)[4], ils contribuent de plus en plus à orienter les politiques publiques et financières aux échelles locales à internationales, en finançant les partis politiques, certaines institutions (l'OMS, au sein de l'ONU reçoit par exemple des fonds importants de la fondation Bill-et-Melinda-Gates) ou des candidats aux présidentielles, via certains lobbys industriels et financiers, via le pantouflage et par des participations croisées dans les conseils d’administration de grandes entreprises privées et/ou publiques, en influençant la réflexion politique (via des fondations, instituts, think tanks, écoles, groupes de discussion politique, publications)[5],[6].

Ils se légitiment en cela par leur statut (symbole de réussite socioéconomique) et leurs réseaux (notamment appuyés sur les grandes écoles (en France : École normale supérieure, École nationale d’administration, Polytechnique, Mines, Ponts, Centrale, École nationale supérieure des télécommunications, HEC, École supérieure de commerce de Paris, Essec, Institut européen d’administration des affaires (Insead), Sciences-Po et Supelec... source d'une certaine endogamie)[7]. Selon la sociologue Catherine Comet[5], dans les années 2000 l'espace des organisations de réflexion politique tend à s'autonomiser vis-à-vis de la sphère publique, ce qui renforce la capacité d'influence des grands patrons vis-à-vis du monde politique, non sans controverses au sein des instances consultatives qu'ils influencent, dans les domaines de l’éducation et de la formation, de la dette publique/privée ou des politiques et réglementations climatiques et environnementales par exemple[5].

Des années 1980 à la crise de 2008, ils ont en France beaucoup contribué aux mouvements de privatisation et de mondialisation de l'économie[8],[9]

En France modifier

En France la notion de « grands patrons » désigne tout particulièrement les patrons des sociétés du CAC 40[3].

Au cinéma modifier

Plusieurs films mettent en scène des grands patrons :

  • Un grand patron, un film français réalisé par Yves Ciampi en 1951, d'après un scénario de Pierre Véry,
  • L'Héritier, un film de Philippe Labro sorti en 1973 mettant en scène un « grand patron » de la presse et ses descendants.

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. « Stagnation en 2011 des salaires des grands patrons américains », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  2. François-Xavier Dudouet et Éric Grémont, « Les grands patrons français et la crise financière », Savoir/Agir, vol. 10, no 4,‎ , p. 43 (ISSN 1958-7856 et 1958-5535, DOI 10.3917/sava.010.0043, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Comet, Finez et Dudouet, « Patrons du CAC40 », Dictionnaire sociologique de l’entrepreneuriat, Paris, Les Presses de Sciences Po, centre Lillois d'Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (CLERSE) - UMR 8019,‎ , p. 431-447 (résumé)
  4. François-Xavier Dudouet et Eric Grémont, « Les grands patrons et l'Etat en France: 1981-2007 », Sociétés contemporaines, vol. 68, no 4,‎ , p. 105 (ISSN 1150-1944 et 1950-6899, DOI 10.3917/soco.065.0105, lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c Comet, « L’activité politique des dirigeants de grandes entreprises. Une sociologie des cercles dirigeants » [« The political activity of the directors of large companies. A sociology of inner circles »] (Thèse (Habilitation à diriger des recherches)), Centre Lillois d'Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (CLERSE) - UMR 8019, ENS Paris-Saclay ; CNRS Université de Lille,‎ (résumé)
  6. (en) Catherine Comet, « How does the inner circle shape the policy-planning network in France? », Socio-Economic Review, vol. 17, no 4,‎ , p. 1021–1041 (ISSN 1475-1461 et 1475-147X, DOI 10.1093/ser/mwx051, lire en ligne, consulté le )
  7. Hervé Joly, « Grands patrons, grandes écoles : la fin de l'endogamie ? », Étude sur le recrutement des comités exécutifs des entreprises du CAC 40,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Dudouet F-X & Grémont E (2010) Les grands patrons en France. Des privatisations à la mondialisation, Paris, Lignes de repères.
  9. F.-X. Dudouet, É. Grémont, « Les grands patrons et l’État en France », Sociétés contemporaines, 68, 2007

Bibliographie modifier

  • Découvrez les avions des grands patrons français Sur le site challenges.fr
  • Michel Bauer, « Grands patrons, capital, État et entreprise « les 200 » révèlent... », Sociologie du Travail, vol. 30, no 4,‎ , p. 567–585 (ISSN 0038-0296, lire en ligne, consulté le )
  • Bourdieu P & de Saint-Martin M (1977) « Le Patronat », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 20-21,