Godefroid Munongo
Godefroid Munongo Mwenda M’Siri, né le à Bunkeya et mort le à Kinshasa, est l'un des leaders de la sécession katangaise qui plongea la République démocratique du Congo dans la guerre civile[1].
Biographie
modifierEnfance et études
modifierMunongo est descendant du roi Msiri, le commerçant Nyamwezi fondateur de l’État de Garenganze au XIXe siècle; son oncle, qui assurait son éducation, le garda à la cour royale afin qu'il apprenne les traditions Yeke[2].
En 1936, il alla à l'école primaire de Bunkeya et continua à l'école Saint-Boniface à Elisabethville avant de finir ses humanités à la mission catholique de Kapiri. Ceci fait, de 1947 à 1949, il étudia la philosophie au séminaire de Baudouinville[2].
En 1954 il étudia l'administration publique à l'Université de Lovanium[2].
Emplois
modifierAprès avoir obtenu son diplôme, Munongo entra dans la fonction publique et occupa des postes au Katanga ; il fut ainsi greffier au tribunal d'Elisabethville et président de l'Office des pensions pour les indigènes[2].
Carrière politique
modifierKatanga et Congo belge
modifierParallèlement à ses activités de fonctionnaire, Munongo s'engaga en politique afin de demander pour le Katanga plus d'autonomie et plus de contrôle sur ses richesses minières. Avec Tschombé, il fonda la CONAKAT mais dut en abandonner la présidence, qui était incompatible avec son statut de fonctionnaire[2].
Il devint membre du Conseil exécutif sous le gouverneur du Katanga avant d’être élu député provincial d'Elisabethville[2].
État du Katanga
modifierEn 1960, c'est le deuxième homme de la CONAKAT, au côté de Moïse Tshombe. Il est l'un des principaux responsables, avec Tshombe, de l'assassinat de Patrice Lumumba, le premier ministre du Congo. Il avait affirmé : « Ce sera Lumumba ou moi. S'il me tombe entre les mains, je le tuerai[3]. »
Cependant, après l'assassinat de Lumumba, il affirma, à un journaliste sceptique à propos de la these officielle avancée par le gouvernement sécessionniste : « On nous accusera de l’avoir fait tuer. Prouvez-le[3]. »
Il a été président par intérim du Katanga indépendant du 26 avril au avant de devenir ministre de l'intérieur jusqu’à la fin, et est à l’origine du nettoyage ethnique de 1960 à 1962 au nord du Katanga contre les Baluba[4].
Retour au sein du Congo
modifierIl fut ministre de l’Intérieur et des travaux publics de 1964 à 1965 sous Tschombé puis président de la province du Katanga oriental du au et, à la suite de la fusion du Katanga oriental avec le Lualaba, gouverneur de la province du Sud-Katanga jusqu’au . Il est remplacé par Massiala Kinkela Kulu Kangala et détenu par Mobutu à Boula Bumba jusqu'au .
Sous Mobutu
modifierMunongo redevint un haut fonctionnaire, travaillant dans des domaines tels que les transports et le raffinage pétrolier[2]. Parallèlement, le , à la suite de son frère, il devint le 5e successeur au trône de Nsiri[2].
Il est le père de Dominique Munongo.
Conférence nationale
modifierEn tant que chef traditionnel important, il fut invité à participer à la Conférence nationale souveraine en 1990. Après avoir été attaqué au sujet de la mort de Lumumba, il annonça qu'il ferait des révélations à ce sujet le à 17 h mais il meurt d'une attaque cardiaque à 12 h 30[2].
Liens externes
modifierRéférences
modifier- Voir biographie de l'intéressé sur site internet lui étant dédié
- « King Pictures and Bios », sur www.kingmsiri.com (consulté le )
- Max Clos (préf. Bernard Michal), Les Grandes Énigmes de la Guerre froide, t. I, F. Beauval Editeur, , 251 p., « La ténébreuse mort africaine de monsieur H », p. 24-25
- La dynamique des conflits en Afrique centrale, Georges Nzongola-Ntalaja, Centre de Gouvernance du PNUD, 2003. [PDF]