Ghetto de Bugaj
Le ghetto de Bugaj, nommé par les Allemands Jüdische Kolonie Bugitten und Neuhagen, est un ghetto juif rural polonais, créé par les nazis en dans le Reichsgau Wartheland, sur le territoire de Bugaj et de Nowiny Brdowskie. Des Juifs de Koło et de Babiak y sont transférés et y résident jusqu'à la liquidation du ghetto, en , lorsqu'ils sont déportés par camion au centre d'extermination de Chełmno, où la quasi-totalité d'entre eux est assassinée.
Ghetto de Bugaj | ||
Présentation | ||
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Nom local | Jüdische Kolonie Bugitten und Neuhagen | |
Type | Ghetto rural | |
Gestion | ||
Date de création | octobre 1940 | |
Date de fermeture | janvier 1942 | |
Victimes | ||
Type de détenus | Juifs polonais | |
Nombre de détenus | 600 à 800 | |
Morts | 600 à 800 | |
Géographie | ||
Pays | Pologne | |
Région | Voïvodie de Grande-Pologne (alors Reichsgau Wartheland) |
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Localité | Bełchatów | |
Coordonnées | 52° 19′ 59,999″ nord, 18° 45′ 00″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Pologne
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Histoire
modifierAprès l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie en , les villages Bugaj et Nowiny Brdowskie, auparavant inclus dans la voïvodie de Łódź, font partie du Reichsgau Wartheland, territoire polonais annexé au Troisième Reich.
Le de la même année, l'occupant crée sur le territoire des deux villages un ghetto juif rural, qui s'étend sur environ 3 km2. Les Juifs du village voisin de Babiak (240 personnes environ) y sont déplacés par les nazis à cette date. Ils sont rejoints par une partie de la communauté juive de Koło (150 à 200 familles)[1],[2].
La population juive du ghetto rural ainsi constitué effectue des travaux agricoles dans les environs, et subsiste tant bien que mal en vendant une partie de ses biens à d'autres Polonais non-Juifs[1],[2].
Les 6 et , une quinzaine de Juifs bien portants sont envoyés effectuer des travaux forcés au centre d'extermination de Chełmno, où certains d'entre eux doivent creuser les charniers. La totalité des habitants du ghetto, soit entre 600 et 800 personnes, est déportée à Chełmno par camion quelques jours plus tard, le , où elle est assassinée par les nazis[1],[3].
L'un des seuls Juifs — si ce n'est le seul[2] — du ghetto à avoir survécu à la Shoah, Mordechaï Podchlebnik, fait partie des Juifs envoyés au centre d'extermination dès le le . Après l'extermination des Juifs du ghetto, il parvient à s'évader et à gagner le ghetto de Varsovie[1],[3]. Il y relate qu'à Chełmno, lors du déchargement d'une camionnette remplie des corps des Juifs devant être enterrés, il a découvert les corps de sa femme et de ses deux enfants (un garçon de 7 ans et une fille de 4 ans). Il a alors voulu qu'on l'abatte, mais un SS l'a frappé et l'a obligé à continuer à travailler[4].
Références
modifier- Megargee et Dean 2012.
- Miron et Shulhani.
- (en) « Chelmno », United States Holocaust Memorial Museum (consulté le ).
- (en) « Transport from Bugaj, Ghetto, Poland to Chelmno, Extermination Camp, Poland on 13/01/1942 », sur collections.yadvashem.org, Yad Vashem (consulté le ).
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Evelyn Zegenhagen, Geoffrey P. Megargee (dir.) et Martin Dean (dir.), The United States Holocaust Memorial Museum Encyclopedia of Camps and Ghettos, 1933–1945 : Ghettos in German-Occupied Eastern Europe, vol. II, Indiana University Press, (ISBN 9780253355997, lire en ligne), p. 47-48.
- (en) Guy Miron (dir.) et Shlomit Shulhani (dir.), The Yad Vashem Encyclopedia of the Ghettos During the Holocaust, vol. 1, Yad Vashem, (ISBN 978-965-308-345-5), p. 95.