Fu Hao

femme politique du XIIIe siècle AEC

Fu Hao (chinois simplifié : 妇好 ; chinois traditionnel : 婦好 ; pinyin : Fù Hǎo)((zh))[note 1] était l'une des femmes les plus influentes durant le règne du roi Wu Ding des Shang, dont elle fut la seconde épouse. On estime qu'elle vécut vers 1250-1200 avant notre ère. Elle reçut comme nom posthume Mu Xin (chinois : 母辛 ; litt. « Mère Xin »). Elle grimpa rapidement les échelons de la hiérarchie et devint générale en chef des armées[2] et grande prêtresse. C'est elle qui mena les troupes Shang à la victoire dans la campagne contre les tribus Yi, Ba et Qiang. Elle mena aussi la guerre contre le Tufang, qu'elle gagna. Elle était la cheffe militaire la plus crainte et la plus influente de la cour.

Fu Hao
Biographie
Décès
Sépulture
Activités
Consort, cheffe militaire, femme politiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Tombe de Fu Hao à Yin Xu.

Biographie modifier

Le roi Wu Ding a obtenu l'allégeance des tribus voisines en épousant une femme de chacune d'elles. Fu Hao, que l'on croyait être l'une des 64 épouses du roi, entre dans la maison royale grâce à un tel mariage et profite de la société esclavagiste semi-matriarcale pour gravir les échelons[3] et devenir l'une des trois épouses du roi Wu Ding avec Fu Jing (婦妌) et Fu Shi (婦嬕). Fu Jing était la reine principale tandis que Fu Hao portait le titre de reine secondaire. Fu Hao était également la mère du prince Zu Ji (祖己). Les inscriptions sur os d'oracle montrent le souci de son bien-être au moment de la naissance.

Fu Hao, une fois générale en chef des armées, commande jusqu'à 13 000 soldats et gagne la plupart de ses batailles. Elle n'était pas la seule femme à servir dans l'armée durant la dynastie Shang: environ 600 femmes luttèrent avec elle[4].

Inhumation modifier

La tombe de la dame Fu Hao, découverte en 1976[5] par l’archéologue chinoise Zheng Zhenxiang et son équipe dans le cimetière de Xibeigang (aux alentours de la ville d'Anyang), demeure à ce jour l'unique tombe royale Shang retrouvée intacte[5]. Sa typologie diffère totalement de celles des autres tombes royales. Elle possède un riche mobilier d'une grande qualité.

Typologie de la tombe modifier

La particularité de sa tombe réside en l'absence de rampes d'accès. Elle est composée d'une fosse rectangulaire en bois de 4 × 5 m et de 7,5 m de profondeur, recouverte d'un tumulus. En dessous du cercueil de la reine se trouvait une deuxième fosse, où étaient inhumés six chiens sacrifiés. On note la présence certaine de cercueils en bois laqué ayant aujourd'hui disparus - ils étaient destinés aux servants et servantes de la reine, dont on retrouvera les seize squelettes à l'emplacement même du lieu.

Mobilier funéraire modifier

Le mobilier funéraire est d'une qualité exceptionnelle, avec environ 468 bronzes pour une masse totale de 1,6 t, et des traces de textile indiquant qu'ils étaient enveloppés, un ensemble de 755 jades[5], trois coupes d'ivoire, dont deux incrustées de turquoises, près de 500 épingles à cheveux[5] en os ou en jade, vingt pointes de flèche en os, onze poteries et 6 900 cauris[5].

On note sur la majorité des bronzes de cette tombe l'inscription du nom posthume de la reine, Si Mu Xin. Parmi les objets les plus importants, un fang ding[6] en bronze et un vase zoomorphe tripode « Zun » en forme de chouette.

Les vases sont marqués par une riche ornementation faite de leiwen et de masques, en accord avec le goût des Shang à la fin de cette période.

Bibliographie modifier

  • Danielle Elisseeff, La Femme au temps des empereurs de Chine, 1988, Stock, « Le Livre de poche » (« Le parangon de la femme totale : Fu Hao, reine de l'âge du bronze », p. 31-37)
  • Marie-Ève Sténuit, Femmes en armes - Les guerrières de l'Histoire, Paris, Éditions du Trésor, (ISBN 979-10-91534-44-4)

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Several scholars (Childs-Johnson (2003), Zhang Zhenglang (1983;1986), Chung, 1985; etc.) propose that her name should be read as Fu Zi ((zh), interpreting the graph 好 as a phono-semantic compound with phonetic 子 and radical 女, which was used "as a heraldic and function and gender classifier" to distinguish women's surnames from men's.[1]

Références modifier

  1. Childs-Johnson, Elizabeth. (2003) "Fu Zi: The Shang Woman Warrior" in The Fourth International Conference on Chinese Paleography [ICCP] Proceedings. Hong Kong: Chinese University of Hong Kong. p. 620 of 619-651.)
  2. Patricia Ebrey, The Cambridge Illustrated History of China, Cambridge University Press, , 26–27 (ISBN 978-0-521-43519-2, lire en ligne  )
  3. « Woman General Fu Hao » [archive du ], All China Women's Federation (consulté le ).
  4. (en-GB) « Who was Fu Hao? », BBC Bitesize (consulté le )
  5. a b c d et e Ivan Bel, « Fu Hao : aux origines de l’histoire martiale »  , sur Fudoshinkan, 1e janvier 2015 (consulté le )
  6. « Fang ding »

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