La classification des fréquences des canaux de télévision fait l'objet d'une normalisation internationale. Depuis les années 1950, la gestion du spectre hertzien relatif à la télévision a fait l'objet d'évolutions et de mises à jour conforme aux spécifications internationales fixées par l'Union internationale des télécommunications. Ces canaux doivent être conformes aux caractéristiques des signaux télédiffusés dans chaque pays ou région du monde, les systèmes ou normes de télédiffusion. L'attribution des canaux et la normalisation des normes marque une étape importante dans l'Histoire des techniques de télévision. Avant d'introduire la télédiffusion analogique en couleur entre les années 1950 et les années 1980 selon les pays, la retransmission d'images en noir et blanc est généralement exploitée, conformément aux normes régionales ou nationales symbolisées par une lettre de l'alphabet, de « A » à « N ».
Historiquement, la télédiffusion terrestre occupe différents segments du spectre hertzien. Depuis les années 1940, les diffuseurs exploitent tout ou partie des deux ou trois segments des gammes I à III VHF situées entre 35 et 280 MHz puis les deux segments IV et V en bande UHF allant de 350 à 900 MHz. La télédiffusion numérique tend à réduire voire à supprimer certains canaux de télévision antérieurement exploités par l'analogique. On note que certains pays exploitent une partie de la VHF bande II, dévolue globalement à la radiodiffusion en modulation de fréquence ou dite « bande FM », allant de 65 à 108 MHz.
Alors que la télévision analogique est transmise en modulation infradyne dans toute l'Europe, la France et quelques autres pays exploitent la diffusion supradyne, ce qui nécessite une transposition de fréquence pour le démodulateur des téléviseurs analogiques multinormes (B/G, E, F, L/L', systèmes OIRT...).
Dans de nombreux pays, la bande VHF est scindée en trois sous-bandes dont la sous-bande centrale, large d’environ 100 MHz, a été réservée pour des transmissions militaires ou de sécurité civile, ou d’autres applications de télédiffusion). Seuls certains pays utilisent la sous-bande centrale pour la télévision dans une bande unique quasi-continue, d’autres n’utilisent que la sous-bande haute (au-delà de 175 MHz).
Pour des raisons historiques (cette bande ayant été la première utilisée pour la télévision mais aussi des transmissions radio longue distance sur des zones de couverture très étendue), la répartition des fréquences utilisée est très variable d’un pays à l’autre, de même que les largeurs de canaux (5, 7 ou 8 MHz), et la position relative des porteuses audio.
Indépendamment des plans de fréquences établis nationalement, certains canaux VHF peuvent être utilisés régionalement pour d’autres applications que la télévision ou rester réservés pour compatibilité avec les besoins de pays voisins, car cette précieuse bande métrique peut couvrir des zones très étendues et permet la réception dans de bonnes conditions dans des zones à plus fort relief ou la réception portable dans les bâtiments ou les postes mobiles avec un nombre peu élevé d’émetteurs.
7 MHz maximum par canal de base ; canaux répartis sur deux sous-bandes (sous-bande centrale réservée entre les canaux 4–5) ; pas de canal 1 (réservé) et le canal 2A, si utilisé, remplace le canal 2 avec un décalage de +0,5 Mhz, mais bloque le canal 3 pour la télévision (ce dernier peut être affecté à une autre application).
8 MHz maximum par canal de base, plus intervalles variables ; canaux répartis sur deux sous-bandes (sous-bande centrale réservée entre les canaux C–D) ; les canaux H–H2 dans la sous-bande haute sont restreints à 7 MHz maximum par canal, mais peuvent être étendus à 8 MHz (pour le transport de services audio ou numériques) si ces canaux ne sont pas adjacents.
7 MHz maximum par canal de base ; canaux répartis dans une bande quasi-continue (mais avec intervalles réservés ou étendus entre les canaux 0–1, 2–3, 5–5A et 5A–6).
7 MHz maximum par canal de base ; canaux répartis sur deux sous-bandes (avec intervalle réservé entre les canaux 1–2 en sous-bande basse) ; sous-bande centrale réservée entre les canaux 3–4.
7 MHz maximum par canal de base, canaux dans deux sous-bandes (avec intervalle réservé en sous-bande basse entre les canaux 1A–2) ; sous-bande centrale réservée entre les canaux 3–4.
La norme C est un ancien système exploité en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas et au Luxembourg pour combiner à la fois certaines spécifications des normes E à 819 lignes (abandonnée) puis L et B à 625 Lignes mais uniquement en bande VHF, pour la télédiffusion analogique.
Spécifications du système C
Fréquence
Trame
Ligne
Ligne/trame
Fréquence Ligne
Noir et blanc
Mod. vidéo
Préaccentuation
Mod. audio
Décalage audio
Canal n&b
Gamma natif
Standard couleur
25
2/1
50
625
15625 Mhz
5 MHz.
Positive
50 μs
AM
+5.5 MHz.
7 MHz.
2.0
aucun
Les canaux TV sont classés conformément à la numérotation ci-après:
8 MHz maximum par canal de base ; canaux répartis dans deux sous-bandes (avec intervalle réservé en sous-bande basse entre les canaux 1–2 et 2–3) ; sous-bande centrale réservée entre les canaux 5–6.
8 MHz maximum par canal de base ; canaux répartis dans deux sous-bandes (avec intervalle réservé en sous-bande basse entre les canaux 3–4) ; sous-bande centrale réservée entre les canaux 5–6.
Signal noir et blanc en 819 lignes, modulation video positive et son AM.
Exception : au début des années 1970, la chaîne Télé Monte-Carlo conserve certaines spécififités de la norme E mais exploite la diffusion en 625 lignes noir et blanc puis au standard couleur Sécam à partir de décembre 1973 sur le canal F10 pair en Bande III supradyne, sur 199,70 MHz. Cette formule permet aux possesseurs de téléviseurs nooir et blanc très anciens uniquement compatibles avec la norme E, de continuer à recevoir et afficher la chaîne monégasque, en ajustant le balayage de leur appareil pour le 625 lignes.
Canaux de largeur 13,15 MHz répartis sur deux sous-bandes, avec en bande III des canaux pairs/impairs "tête-bêche" exclusifs l'un de l'autre car partageant la même bande de fréquence ; sous-bandes centrale réservées entre les canaux 4–5 ; le canal alternatif 8A bloque le canal 8 (qu’il décale de -1,3 MHz) ainsi que le canal 7.
Ce canal 8A "hors plan" est le premier canal historique du 819 lignes, utilisé à Paris et Lille avant que le plan de fréquence du standard E ne soit défini.
Le système F est une ancienne norme adoptée en Belgique de 1953 à 1968 et au Luxembourg de 1955 à 1971. L'objectif consiste à exploiter certaines caractéristiques de la norme française E à 819 lignes, notamment en divisant environ la bande passante vidéo par deux et en réduisant également le décalage de la sous-porteuse audio. Au lieu des 15 MHz nécessaires pour chaque canal TV diffusé à la norme E haute définition à 819 lignes, la norme F exploite des canaux réduits à 7 MHz en VHF au détriment de la qualité de l'image, perdant une grande partie de sa résolution horizontale native.
La norme J est assez proche de la norme M. Toutefois, le codage du signal audio stéréo modulé en FM pour la norme J est diffèrent de celui du système M.
De plus, les canaux hertziens exploités au Japon ne correspondent pas à ceux de la norme M.
En VHF, si l'espacement des fréquences pour chaque canal s'élève à 6 MHz comme en Amérique du Nord, Amérique du Sud, Caraïbes, Corée du Sud, Taïwan, Birmanie (Myanmar) et Philippines, la répartition des canaux 7 et 8 se chevauchent. Les canaux historiques 1 à 3 sont réaffectés pour l'expansion de la bande FM japonaise.
8 MHz maximum par canal de base (sauf le canal 5 réduit à 7 MHz car décalé de +1 MHz) ; canaux répartis la sous-bande haute uniquement ; sous-bandes basse et centrale réservées avant le canal 4.
8 MHz par canal de base ; canaux répartis dans deux sous-bandes (en sous-bande basse, le canal 3, si utilisé, remplace les canaux 2 et 4) ; sous-bande centrale réservée entre les canaux 4–5. Le canal 1 défini sur le tableau, n' a jamais été utilisé en émission TV, en France, à cause des interférences sur ces fréquences, pour le 4e réseau TDF (Canal+ analogique)
Codage couleur PAL-M (colorimétrie YUV du PAL standard) au Brésil avec sous-porteuse à 3,575611 MHz pour tenir dans le canal de 6 MHz.
Voir système N.
La présence de deux normes différentes au standard PAL (PAL-M et PAL-N) en Amérique du Sud résulte notamment de la différence des fréquences du courant secteur : 60 Hz au Brésil contre 50 Hz en Argentine.
6 MHz par canal de base ; canaux répartis dans deux sous-bandes ; sous-bande centrale réservée entre les canaux 3–4 ; dans la sous-bande haute, un seul des deux canaux 7 ou 8 peut être utilisé pour la télévision.
625 lignes sur deux demi-trames à 50 Hz (comme PAL B/G et SECAM).
Codage couleur PAL-N: (colorimétrie YUV du PAL standard mais sous porteuse à 3,582056 MHz au lieu de 4,433619 MHz pour rester conforme au canal réduit à 6 MHz de largeur de bande).
La présence de deux normes différentes au standard PAL (PAL-M et PAL-N) en Amérique du Sud résulte notamment de la différence des fréquences du courant secteur : 60 Hz au Brésil contre 50 Hz en Argentine.
Voir système M.
Cette bande est allouée de façon beaucoup plus régulière lors de son introduction; elle offre aussi plus de compacité et permet une meilleure réutilisation des ressources transfrontalières, mais elle supporte de moins grandes distances de couverture et nécessite une visibilité plus directe, et même si la réception portable est possible, cette bande supporte moins bien la réception mobile.
Une grande partie de cette bande est allouée à la télévision numérique terrestre en complément puis en remplacement de la bande VHF dans la plupart des pays qui sera réaffectée à d'autres applications. Néanmoins, les extrémités de la bande UHF font aussi l’objet de réattribution pour la téléphonie mobile et les réseaux de données mobiles dans certains pays.
Voir VHF, système C. La norme C est un ancien système exploité en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas et au Luxembourg pour combiner à la fois certaines spécifications des deux normes L et B mais uniquement en bande VHF, pour la télédiffusion analogique.
Les caractéristiques de la modulation des signaux sont conformes à la norme B qui exploite des canaux de 7.0 MHz de largeur de bande dans la gamme VHF. La différence de la norme H concerne la bande latérale fixée à 500 kHz soit supérieure de 1.25 MHz par rapport à la norme B. De ce fait et de la bande plus large allouée en UHF, l'intervalle de garde en bande entre chaque canal est fixé à 650 kHz, notamment pour garantir la retransmission correcte de signaux audio numériques optionnels de type Nicam.
La norme J est similaire à la norme M. Toutefois, le codage du signal audio stéréo modulé en FM pour la norme J est diffèrent de celui de la norme M.
De plus, les canaux hertziens exploités au Japon ne correspondent pas à ceux de la norme M. En bande UHF, l'espacement des fréquences pour chaque canal à la norme du Japon est identique à la norme M, mais la numérotation des canaux est décalée d'une unité en dessous de ceux de la norme M. Ainsi, par exemple, le canal 13 à la norme J est sur la même fréquence que le canal 14 de la norme M. Les canaux 13 à 62 sont exploités en analogique ainsi qu'en télédiffusion numérique.
Codage couleur SECAM (variante L obsolète : synchro sur trame uniquement en France uniquement ; variante L’ : synchro sur trame et ligne ou sur ligne uniquement)