Forêts pluviales des basses terres des îles de l'Amirauté

écorégion terrestre définie par le Fonds mondial pour la nature (WWF)

Les forêts pluviales des basses terres des îles de l'Amirauté est une écorégion terrestre définie par le fonds mondial pour la Nature (WWF), qui lui attribue le code AA0101. Elle fait partie de l'écozone australasienne et du biome des forêts décidues humides tropicales et subtropicales. Elle recouvre l’intégralité des îles de l'Amirauté, au nord de la la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Forêts pluviales des basses terres des îles de l'amirauté
Écorégion terrestre - Code AA0101
Description de cette image, également commentée ci-après
Habitation au cœur de la forêt de l'île Baluan
Classification
Écozone : Australasien
Biome : Forêts décidues humides
tropicales et subtropicales
Géographie et climat
Superficie :
2 100 km2
Conservation
Statut:
Critique / En danger
Aires protégées :
14,3 %
Ressources web :

Localisation

Description de l'image Manus in Papua New Guinea.svg.

Géographie modifier

Localisation et géologie modifier

L’écorégion, d’une superficie proche de 2 100 kilomètres carrés, recouvre l’archipel des îles de l'Amirauté (qui appartient à l’archipel Bismarck) au nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée dans le sud-ouest de l’Océan Pacifique. Administrativement, elle correspond à la province de Manus, la plus petite et moins peuplée (32 712 habitants) des provinces de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle appartient à l’écozone australasienne, à la biorégion de Papouasie et au biome des forêts décidues humides tropicales et subtropicales[1].

La principale île de l’archipel, Manus, culmine à plus 700 mètres, mais cette altitude n’a pas de réelle influence sur sa biodiversité. C’est une île volcanique ayant émergé à la fin du Miocène, entre 8 et 10 millions d’années avant notre ère. Le sol de l’île est principalement d’origine volcanique mais aussi corallienne. L’archipel n’a jamais été relié à une masse continentale[1],[2].

Climat modifier

La température de l’écorchions varie peu tout au long de l’année, atteignant des maxima de 30 à 32 °c le jour et de 20 à 24 °c la nuit. Les précipitations moyennes annuelles sont de 3 382 millimètres, avec des pics de juin à août[1],[2]. Selon la classification de Köppen-Geiger, l’écorégion est couverte d’un climat tropical[3].

Moyennes dans l’écorégion sur la période 1901-2009
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc.
Température minimale moyenne (°C) 22,6 22,5 22,4 22,3 22,7 22,4 22,1 21,2 21,9 22,1 22,1 21,2
Température moyenne (°C) 26,6 26,4 26,3 26,4 25,4 26,3 25,9 25,9 25,9 26,2 26,2 26,2
Température maximale moyenne (°C) 30,7 30,5 30,3 30,5 28,3 30,1 29,8 29,8 30,1 30,2 30,4 30,3
Nombre de jours avec gel 4,7 1,9 1,2 5,3 3,3 3,4 3,3 1,5 3,1 1,5 2,4 5,5
Précipitations (mm) 279 254 333 312 246 257 290 244 213 249 272 320
Nombre de jours avec précipitations 26,5 28 29,3 27,4 29,3 22,7 23,7 20,4 24,6 29,4 20,2 26,2
Source : « Admiralty Islands lowland rain forests : climate », sur World Species


Biodiversité modifier

Flore modifier

La végétation de l’écorégion est peu étudiée, notamment dans le centre de Manus. Elle est typique des forêts tropicales de basse altitude. Une grande partie de la flore de l’archipel est endémique du fait de son isolement. Le nombre d’espèces végétales endémique à Manus est estimé à 1 500[1]. Les arbres les plus caractéristiques et communs dans l’écorégion sont les membres des genres Calophyllum, Sararanga (en), Pandanus, Barringtonia, and Terminalia. Helicia polyosmoides est un petit arbre endémique et menacé par la déforestation. On peut séparer la végétation de l’archipel en deux zones : une zone herbacée près des côtes et une zone arbustive dans les terres[2].

Faune modifier

 
La Brève superbe est l’espèce porte-drapeau de l’écorégion[2].

L’écorégion compte trois espèces de mammifères quasiment endémiques, les chauve-souris Dobsonia anderseni (en), Pteropus admiralitatum (en) et Emballonura serii (en), ainsi que deux espèces de mammifères endémiques, le Couscous de l'île de l'Amirauté et le muridé Melomys matambuai (en). Elle abrite aussi une espèce de grenouille, quatre espèces de lézards (dont Nactus kunan) et un escargot arboricole (Papustyla pulcherrima) endémiques[1]. Comme dans d’autres petits archipels océaniens, on y trouve nombreux petits mammifères : dix-neuf espèces de chauve-souris (huit frugivores et onze insectivores), deux espèces de Marsupiaux et quatre espèces de rongeurs[2].

Elle possède également une grande diversité d’oiseaux, avec sept espèces presque endémiques, le Mégapode mélanésien, le Ptilope des Salomon, le Carpophage jaunâtre, la Phasianelle de Brown, le Micropsitte de Meek, le Mizomèle noir de Bismarck (en) et Zosterops hypoxanthus (en), ainsi que six espèces endémiques : l’Effraie de Manus, le Ninoxe de l'Amirauté, la Brève superbe, le Monarque de Manus (en), le Riphidure de Manus (en) et le Polochion de Manus (en)[1].

Menaces et protection modifier

Menaces modifier

Quatre cinquièmes de Manus sont couverts de forêts primaire ou secondaire, tandis que beaucoup de petites îles ont été transformées en monocultures de noix de coco[1]. Les principales menaces pour l’écorégion sont la déforestation dans le but de vendre du bois, la destruction des habitats causée par l’agriculture[1],[2], le développement des routes et les projets agroforestiers et miniers[2]. On compte deux importantes exploitations minières sur le sol de l’archipel : l’une cible le cuivre, l’autre l’aluminium. Une espèce de mammifère (Kerivoula myrella (en)) et trois espèces d’oiseaux (le Bécasseau à queue pointue, la Brève superbe et Rhipidura semirubra) y sont en danger d’extinction[4]. L’escargot vert arboricole est menacé car ses coquilles sont récoltées et vendues pour servir de bijoux. C’est le premier escargot terrestre à être placé dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature[2].

Protection modifier

Selon le Centre mondial de surveillance pour la conservation de la nature, 300 kilomètres carrés de l’écorégion sont protégés[a] : 240 kilomètres carrés sur le mont Dremsel (ceb) et 60 kilomètres carrés dans la réserve marine de Ndrolowa[1]. Selon Eric Wikramanayake, les trois priorités pour la conservation de l’écorégion dans les prochaines décennies sont la reconnaissance de l’importance écologique des forêts du centre de Manus ainsi que leur protection, inciter les populations locales à protéger la nature pour qu’ils en bénéficient et mettre en place des plans de conservation de espèces en danger comme l’escargot Papustyla pulcherrima[2].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Soit 14,3 % de la superficie totale de l’écorégion.

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i John Lamoreux, « Admiralty Islands Lowland Rain Forests », sur WWF.
  2. a b c d e f g h et i Eric Wikramanayake, « Admiralty Islands Lowland Rainforests », sur One Earth.
  3. Ryan Jerue, « Köppen–Geiger Climate Classification ».
  4. « Admiralty Islands lowland rain forests », sur World Species.

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier