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Description

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Gargilesse-Dampierre (Indre).

Eglise Notre-Dame.

Gisant de Guillaume de Naillac.

Tomb of Lord Guillaume de Naillac in Gargilesse Guillaume de Naillac, Seigneur de Gargilesse was born circa 1210. He married Marguerite circa 1238. Guillaume de Naillac, Seigneur de Gargilesse died after October 1266.

Guillaume de Naillac, fils du chevalier Hugues de Naillac seigneur de Gargilesse, est vassal de Guillaume de Chauvigny seigneur de Châteauroux en 1229. En 1254, il participe à la chevauchée du comte d’Anjou en Hainaut avec son seigneur. En 1261, avec Pierre, son fils, lui aussi chevalier, il se déclare homme-lige de l’archevêque de Bourges, qui avait des droits sur Gargilesse.

Cette dalle funéraire, réalisée dans la seconde moitié du XIIIe siècle, ferme la tombe du seigneur du lieu, ancien croisé*, décédé le 7 novembre 1266. Le gisant est significatif de la noblesse rurale de l'époque : il est représenté les pieds posés sur un chien, tête nue et longue chevelure, en robe de chevalier ceinte et fermée par une grande fibule. Son épée, au pommeau crucifère et à la poignée de corde, repose à son coté gauche, dans son fourreau. Une aumônière pend à sa ceinture. (D'après Olivier Trotignon, médiéviste)

L’épitaphe en latin n’a pas été sculptée à plat, mais verticalement sur le rebord extérieur de la dalle. Le lapicide, même s’il exécute un travail soigné, fait une faute dans la titulature de Guillaume en le qualifiant de “milles”, ce qui peut indiquer qu’il a obéit à une commande orale ou que celui qui lui a dessiné le modèle n’avait qu’une connaissance approximative du latin.

George Sand dans "Promenades autour d'un village" (Librairie Nouvelle - Paris 1866), décrit le tombeau : "Le tombeau de Guillaume de Naillac, seigneur du lieu au XIIIe siècle, représente un personnage couché, vêtu d'une longue robe, l'aumônière au flanc, la tête appuyée sur un coussin que soutiennent deux angelots. Sa colossale épée repose près de lui; à ses pieds est le léopard passant de son blason. Il y a trente ans, ce sévère personnage était encore en grande vénération, sous le nom grotesque et la renommée cynique d'un certain saint que l'on ne doit pas nommer en bonne compagnie. Je ne sais quel honnête curé a trouvé moyen de détruire cette superstition et de conserver le sire de Naillac en bonne odeur auprès des dévots de sa paroisse, en faisant de lui (à tort, il est vrai) le fondateur de l'église; si bien qu'aujourd'hui on vous montre l'ancien saint sous ce titre prosaïque: l'entrepreneur de bâtiment. Son nez et sa bouche sont entaillés de coupures qui l'ont un peu défiguré. L'usage était encore, il y a trente ans, de gratter ainsi au couteau certaines statues, et même certaines pierres. La poudre qu'on en retirait était mêlée à un verre d'eau que s'administraient les femmes stériles*."


  • Dès le début du XIIe siècle, saint Bernard avait entrepris de mettre la chevalerie au service de Dieu et de la croisade, de faire des chevaliers des guerriers au service du Christ : il rédige lui-même les statuts de l’ordre du Temple. L’idéologie de la croisade résonne dans la littérature des XIIe et XIIIe siècles, en particulier dans les chansons de croisade, qui exhortent les chevaliers à prendre la croix. Mais peu à peu au cours du XIIIe siècle, parallèlement à l’effritement des conquêtes et des espérances, se font entendre des voix discordantes qui témoignent du développement de valeurs différentes. On continue à chanter la gloire du croisé qui abandonne femme, enfants, château pour le service de Dieu. Mais on voit aussi surgir une nouvelle figure, celle du «décroisé», qui revendique le droit de rester chez lui et de faire son salut autrement qu’en allant massacrer les Sarrasins. Le terme apparaît dès 1221, dans un poème où Huon de Saint-Quentin accuse Rome de laisser les croisés se «descroiser» contre de l’argent :

"Rome, on set bien a escient Que tu descroises por argent Ciax qui por Deu erent croisé".

Quant à Rutebeuf il constate la perte de l'idéal :Il attaque également les «décroisés», ces chevaliers qui, sous l’empire du vin, se voient déjà renouveler les exploits d’Ogier le Danois, mais qui, dégrisés, sont beaucoup moins enthousiastes pour prendre la croix. "Quant la teste est bien avinee, Au feu, deleiz la cheminee, Si vos croiziez sens sermoneir; Donc verriez granz coulz doneir Seur le sozdant et seur sa gent; Forment les aleiz damagent. Quant vos vos leveiz au matin S’aveiz changié votre latin, Que gari sunt tuit li blecié Et li abatu redrecié. Li un vont au lievres chacier, Et li autre vont porchacier S’il panront un mallart ou deux, Car de combatre n’est pas geux."

( Voir Rutebeuf chantre de la croisade ? La Disputaison du croisé et du décroisé - Laurence Harf-Lancner - Sorbonne nouvelle – Paris III- Synergies Inde n° 2 - 2007 pp. 19-28).

  • En réalité, le gisant de guillaume de Naillac fut un substitut d'une statue enlevée par le curé pour des raisons morales:

A Gargilesse, une des dernière statue ithyphalique de France, représentant Saint-Greluchon, était censée rendre la fécodité aux femmes qui raclaient la cheville plantée en son ventre pour en boire la poudre diluée dans du vin; le curé, en 1830,estima "pas bien" ces "manières là" et fit disparaître la statue. Mal lui en pris; la dévotion se reporta sur la seule statue qui restait dans l'église : le gisant de Guillaume de Naillac. En 1890, soixante ans de dévotion avaient creusé dans le gisant, "au point précis que seul un anatomiste pourrait désigner sans ambages", un trou profond que le curé faisait régulièrement reboucher avec du plâtre. Pour épargner le tombeau, la statue reparut apparemment sans cheville puisqu'on se mit à lui gratter le ventreet le nez. Les miracles se multipliant, il fallut utiliser les grands moyens : Saint-Greluchon fut muré dans l'escalier de la crypte et Guillaume de Naillac enfermé derrière une grille. Les dévôts désormais grattent le rejointoyage du mur autour de la statue et jettent leur obole entre les pieds du gisant." (Cité dans : Aux sources du fonctionnement psychique -Par Anne Decerf)

Grâce à la présidente de l'office de tourisme, une nouvelle statuette de saint-Greluchon a de nouveau retrouvé sa place dans la crypte de l’église Notre-Dame de Gargilesse. Statuette signée de l'artiste Nadaud-Gilloton, nichée en bas de l'escalier à gauche menant à la fabuleuse crypte de Notre-Dame.
Date Prise le 24 avril 2015, 11:31
Source Gargilesse-Dampierre (Indre)
Auteur Daniel Jolivet
Lieu de la prise de vue46° 30′ 45,32″ N, 1° 35′ 47,45″ E Kartographer map based on OpenStreetMap.Voir cet endroit et d’autres images sur : OpenStreetMapinfo

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28 novembre 2017

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46°30'45.320"N, 1°35'47.454"E

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actuel28 novembre 2017 à 10:38Vignette pour la version du 28 novembre 2017 à 10:383 264 × 4 928 (7,63 Mio)Thesupermat2Transferred from Flickr via Flickr2Commons

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