Français : Voici une photo du Fanion du 115e Régiment d'Artillerie Lourde, offert à mon arrière-grand-père Philippe JULLIEN (1882-1965), Lieutenant d'artillerie en 1918, puis conservé dans famille comme souvenir de la Grande Guerre. En 1914, mon AGP était sous-officier dans une unité d'artillerie basé au Niger (colonne de Tibesti). Fin 1918, apprenant le début du conflit opposant la France à l’Allemagne, il quitte son régiment pour rejoindre la France. Dès le 3 novembre 1915, il intègre une unité de l’artillerie française et participe aux combats dans l'Aisne (bois des buttes mars 1916). Promu sous-lieutenant à titre temporaire le 30 novembre 1916, Philippe Jullien se révèle, par la suite, être un excellent et ingénieux officier dans l’artillerie de tranchée puis dans l’artillerie lourde. Il participe par la suite à la bataille du chemin des Dames (avril 1917) et finit la guerre dans une unité d’artillerie lourde avec le grade de Lieutenant. Au cours de cette guerre, il est décoré de la Médaille Militaire le 1er aout 1916, de la Croix de Guerre 14-18 avec six citations dont deux à l'ordre de l'armée (palme de bronze) et de la Légion d'Honneur le 10 juillet 1918.

Photo du Fanion du « VIe GROUPE, 115e R.A.L., 9 juin – 6 Novembre 1918 » «

Compiègne – Moreuil – Roye – St Quentin – Sambre et Oise » décoré de la croix de guerre 14-18. Les fanions, dont la création restait à l'initiative des chefs de corps, se généralisèrent au cours de la Grande Guerre. C'est d'ailleurs durant cette période que le fanion se répandit dans toute l'Armée et prit une importance grandissante du fait qu'à chaque citation collective attribuée à une unité, la Croix de Guerre était solennellement accrochée au fanion sur le front des troupes. Ce groupe possède bien deux citations à l'ordre de l'Armée mais la citation à l'ordre de l'Armée belge n'est pas prise en compte pour l'attribution de la croix de guerre. Celle-ci n’ait donc pas d’origine mais a du y être accrochée par un vétéran à titre de souvenir. Il y a de fortes possibilités que ce fanion soit un "don" ou une "récupération" datant du C.O.A. de 1919. En effet, les fanions ne sont pas des emblèmes "officiels". Dans ces conditions, il est fort possible qu'un officier supérieur ait donné à mon AGP ce fanion provenant d'une unité dissoute si aucun autre officier ne souhaitait le conserver.