L’installation Les Boules roses, conçue par l'architecte paysagiste Claude Cormier, est un ruban ininterrompu de 1km de long composé de 170 000 boules roses flottant dans les airs au-dessus de la rue Sainte-Catherine Est, dans le Village gai de Montréal. Cette portion de la rue Sainte-Catherine est rendue piétonne durant la période estivale. De trois grosseurs et formant un camaïeu de cinq teintes, les boules en résine sont suspendues à différentes hauteurs et au travers des arbres à l’aide de fils tenseurs aussi visible des rues transversales et du pont Jacques-Cartier, porte d’entrée importante de la ville. Outre l’impression visuelle insolite et joyeuse qui s’en dégage, cette frondaison artificielle module la lumière au gré de la déambulation, de jour comme de nuit.

En intégrant la communauté au projet dès sa première édition en 2011, Les Boules roses ont été un moteur de développement pour ce quartier aux prises avec des problèmes sociaux et économiques importants. D’années en années, cela s’est traduit par des gestes concrets d’amélioration du cadre de vie physique et social du quartier. Cela a augmenté entres autres son attractivité, tant locale que touristique.

Depuis son existence, le projet a de nombreuses retombées. On assiste entres-autres à une augmentation de l'achalandage et du chiffre d'affaires des commerçants, diversifiant l’offre commerciale et la clientèle. En délimitant physiquement les limites du Village, l'installation en a créé une image de marque forte et l'écho médiatique international qu’il reçoit augmente l’afflux touristique et sa réputation. Les Boules roses font maintenant partie du circuit de l’autobus touristique à deux étages du Tour de ville.

Les Boules roses est aussi le fil conducteur d’autres manifestations, d’art ou de design. Chaque été, le travail de l’architecte-paysagiste est la trame de fond d’actions nouvelles propulsant le projet dans de nouvelles directions et de nouvelles formes aux retombées tout aussi structurantes.

Les Boules roses propose une expérience de couleur positive au cœur du Village. Son montage s’est fait à l’intérieur d’un échéancier très court de 7 jours en début d’été alors que déambulaient les premiers piétons. L’installation montre comment l’architecte-paysagiste, avec persuasion et un concept novateur répondant de façon créative aux normes régissant le domaine public (sécurité, pompiers, usages, etc.), peut contribuer à réactiver le destin de communautés urbaines en leur redonnant, entres-autres, un pouvoir sur l’issu de leur développement.