Fūryū
Le terme de fūryū (風流 , littéralement « souffle du vent » ou « cours du vent ») est une doctrine philosophique japonaise qui cherche à marquer une idée de style, de finesse, d'élégance ou de beauté[1]. Cette idée, employée par Bashō Matsuo, traverse et se retrouve notamment dans la cérémonie du thé, la peinture japonaise, l'ikebana, les haïkus ou l'ukiyo-e.
Fūryū désigne dans le bushido l'une des bases de l'éducation du samouraï de l'époque des shoguns Tokugawa (1603-1868) sur la notion du confucianisme chinois qui voulait que l'éducation du sage et celle du guerrier se rejoignent et que la formation du corps ne pouvait aller sans celle de l'esprit. Cette notion de fūryū fut reprise par le bouddhisme zen (zen-shu) et reposait sur une trilogie : la simplicité intérieure (sabi), l'attention aux choses simples de la vie (wabi) et la sensibilisation à ce qui se trouve derrière le superficiel (yūgen). Cette trilogie était le cadre à l'intérieur duquel le samouraï devait découvrir la pureté de la pensée (sei), la valeur du calme (jaku), l'harmonie intérieure (wa), la sagesse (juju) et l'humilité, c'est-à-dire les critères d'une véritable éducation morale.
Notes et références
modifier- Vincent Brochard et Pascale Senk, L'Art du haïku, pour une philosophie de l'instant, Belfond, coll. « L'esprit d'ouverture », p. 114.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Gabrielle Habersetzer et Roland Habersetzer, Encyclopédie des arts martiaux, Amphora, , 850 p. (ISBN 978-2-85180-660-4, lire en ligne).
- Moïse Tsayem Demaze, Géopolitique du développement durable. Les États face aux problèmes environnementaux internationaux, Rennes, PU Rennes, coll. « Didact Géographie », , 228 p. (ISBN 978-2-7535-1422-5), « La nature sanctifiée et sacrifiée, les Japonais et le développement durable ».
- Donald Richie (trad. de l'anglais par Laurent Strim), Traité d'esthétique japonaise [« A Tractate on Japanese Aesthetics »], Vannes, Sully, coll. « Le Prunier », , 109 p. (ISBN 978-2-35432-301-1 et 2-35432-301-8, OCLC 953454246).