Exécutions de Kallikrátis

Les exécutions de Kallikrátis, en grec moderne : εκτελέσεις στον Καλλικράτη / ektelésis ston Kallikráti se réfèrent à l'exécution massive, par les forces nazies, pendant la Seconde Guerre mondiale, d'une trentaine de civils, pour la plupart des hommes, de Kallikrátis, en Crète du sud-ouest, le . Kallikrátis a été déclaré village martyr, en [1].

Exécutions de Kallikrátis
εκτελέσεις στον Καλλικράτη
Image illustrative de l’article Exécutions de Kallikrátis
Le mémorial de Kallikrátis (Crète)

Date
Lieu Kallikrátis - Crète
Morts 31 personnes (21 hommes et 10 femmes)[1]
Guerre Seconde Guerre mondiale
Coordonnées 35° 14′ 32″ nord, 24° 15′ 27″ est
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Exécutions de Kallikrátis
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Exécutions de Kallikrátis

Contexte modifier

Pendant les premiers mois de l'occupation de la Crète par l'Axe, l'organisation de résistance AEAK a son siège dans la maison du colonel Andreas Papadakis, à Vourvourés, un endroit situé entre Kallikrátis et Así Goniá. Plus tard, la résistance exploite une station de radio, cachée dans la grotte d'Anemospilios, qui se trouve près de la plaine de Lampronas, entre Kallikratis et Asfendos. Dans son livre The Cretan Runner, Geórgios Psychoundákis rapporte avoir séjourné dans cette grotte, au printemps 1942 et avoir été nourri par des Kallikrátiens[2].

Exécutions modifier

À la suite des massacres perpétrés, à la mi-, par la Wehrmacht à Viannos, le groupe de partisans de Manolis Bandouvas s'enfuit vers l'ouest, poursuivi par les Allemands. Leur intention est d'atteindre la plage de Rodakino, d'où les agents britanniques du SOE prévoient d'évacuer Bandouvas vers l'Égypte.

Au début du mois d', le groupe Bandouvas se cache dans la région du mont Tsilívdikas, situé à la périphérie sud de Lefka Ori. Là, ils sont renforcés par deux groupes de partisans de Kallikrátis, dirigés par Níkos et Andréas Manousélis. Le , les partisans affrontent et éliminent un détachement allemand près de leur cachette[3].

En représailles pour l'aide apportée, par les locaux, à Bandouvas, et de leur participation à la résistance, le commandant allemand de Crète, Bruno Bräuer, ordonne la destruction des villages de Kalí Sykiá (en) et Kallikrátis. Ainsi, le , douze femmes sont brûlées vives à Kalí Sykiá. Peu après, le , de puissantes forces de la Wehrmacht encerclent Kallikrátis après avoir envahi le plateau depuis différentes directions. Les Allemands sont accompagnés par le Jagdkommando Schubert, une unité paramilitaire sous le commandement du Sonderführer Friedrich Schubert, qui doit écraser la résistance crétoise en terrorisant les civils[4]. Les habitants de Kallikrátis sont traînés hors de leurs maisons et conduits à l'église, menacés de mort en cas de désobéissance. Certains hommes sont abattus à l'extérieur de leur maison sous les yeux de leur famille, après avoir refusé d'obéir aux ordres. Une trentaine de civils sont exécutés au total, certains exécutés sporadiquement et la plupart dans une maison abandonnée du quartier nord de Pipilída (Πιπιλίδα)[5],[6],[7]. Néanmoins, plusieurs hommes qui avaient dormi dehors, dans les montagnes entourant le village par précaution, ont réussi à rester en sécurité.

Selon Xan Fielding[8] pendant l'opération, le plateau était entouré de mitrailleuses qui dirigeaient un feu croisé intense au-dessus du niveau de la tête, décourageant toute tentative d'évasion. Des femmes et des enfants ont été détenus puis expulsés du village, dont les maisons ont été pillées puis incendiées[9]. Une vingtaine de femmes sont transférées à la prison d'Agia près de La Canée, où elles restent détenues pendant un mois avant d'être libérées.

Conséquences modifier

En commémoration de ces événements, Kallikrátis est déclaré village martyr, le [10],[11]

Références modifier

  1. a et b (el) George A. Kalogerakis, « Τον Καλλικράτη καίουνε γερμανικά φουσάτα (8-11 Οκτωβρίου 1943) » [« Kallikrátis est brûlé par les Allemands (8-11 octobre 1943) »], patris.gr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) George Psychoundakis, The Cretan Runner : His Story of the German Occupation, John Murray, .
  3. (el) « Καλλικράτης Σφακίων, 8 - 11 Οκτωβρίου 1943, 72 χρόνια μετά » [« Kallikratis Sfakion, 8-11 octobre 1943, 72 ans plus tard »] [PDF], sur le site gavdosfm.gr [lien archivé] (consulté le ).
  4. (el) Thanasis Fotiou, « Η αιματηρή πορεία του Φριτς Σούμπερτ και του ελληνικού "σώματος κυνηγών" στην κατοχική Κρήτη και Μακεδονία [Le parcours sanglant de Fritz Schubert et du «corps de chasseurs» grec en Crète et Macédoine occupées] », dans Η Ναζιστική Τρομοκρατία στην Ελλάδα [Terrorisme nazi en Grèce], Epikentro,‎ , p. 175.
  5. (el) Giorgos Kalogerakis, « Μνήμη των Καλλικρατιανών, θυμάτων των ναζί, Τα Σφακιά [Mémoire des Kallikratiens, victimes des nazis] », Ta Sfakia, vol. 154-155,‎ (www.ensfakia.gr/newspapers/ta%20sfakia%20ver.%20154.pdf [PDF], consulté le ). [www.ensfakia.gr/newspapers/ta%20sfakia%20ver.%20155.pdf 155]
  6. (el) « Μνήμες από το ολοκαύτωμα του Καλλικράτη [Souvenirs de l'holocauste de Kallikrátis] », Haniotika Nea,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Antony Beevor, Crete : The Battle and the Resistance, John Murray Ltd, .
  8. (en) Xan Fielding, Hide and Seek : The Story of a War-Time Agent, Paul Dry Books, (ISBN 1589880846).
  9. (el) Kanakis Geronymakis, « L'holocauste de Kallikrátis », Haniotika Nea,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. décret présidentiel 29, ΦΕΚ Α 54/2.4.2019
  11. (el) « Village officiellement martyr de Kallikratis », Haniotika Nea,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes modifier

Source de la traduction modifier