Emi Koyama
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Biographie
Naissance
Nationalité
États-Unis
Activité
militante, écrivaine, blogueuse
Autres informations
Blog officiel
Œuvres principales
Le manifeste transféministe

Emi Koyama (née en 1975) est une activiste, artiste et chercheuse indépendante nippo-américaine.

Le travail de Koyama aborde les questions du féminisme, des droits des personnes trans, des droits des personnes intersexes, de la violence domestique et du travail du sexe, entre autres.

Koyama est surtout connue pour un essai paru en 2000, « Le manifeste transféministe », qui a été republié dans de nombreuses anthologies et revues d'études trans. Elle est la fondatrice de l'Intersex Initiative, le groupe de défense des droits intersexes.

Activisme modifier

En 2001, Koyama travaille en tant qu'assistante programmatrice pour l'Intersex Society of North America, avant de fonder son propre groupe de défense des droits intersexes, l'Intersex Initiative Portland (ipdx)[1]. L'organisation propose des cours, des ateliers et des conférencies pour discuter des problèmes sociaux, culturels et médicaux rencontrés par les personnes intersexes[2].

 
Journée de la visibilité intersexe à la conférence de l'International Lesbian and Gay Association en 2018.

Koyama et sa collègue militante intersexe Betsy Driver ont également contribué à la création de la Journée de la visibilité intersexe en 2003, commémorant la première manifestation officielle de militants intersexués en Amérique du Nord[3],[4].

Koyama s'inscrit dans la troisième vague féministe et plus spécifiquement dans le mouvement transféministe. Son « Manifeste transféministe » (2000) est considéré l'une des premières utilisations du terme[5]. Tel qu'elle le définit, le transféminisme est « un mouvement par et pour les femmes trans qui considèrent leur libération comme intrinsèquement liée à la libération de toutes les femmes et au-delà »[6]. Avec Diana Courvant, membre du Survivor Project, Koyama a créé le site web transfeminism.org. Aujourd'hui disparu, le site web a été créé à l'origine pour promouvoir un projet d'anthologie du transféminisme, qui visait à créer la première anthologie centrée sur les perspectives intersexes et transféministes ; le site a finalement servi de forum pour les discussions transféministes dans le monde universitaire et l'activisme[7].

Koyama se bat pour la dépénalisation du travail du sexe. Elle est actuellement membre de la Coalition pour les droits et la sécurité des personnes travaillant dans le commerce du sexe située à Seattle[8],[9]. Koyama était auparavant également membre du conseil d'administration du Survival Project, une organisation aujourd'hui disparue au service des survivants intersexes et transgenres d'abus sexuels et de violence domestique[10].

 
Marche féministe à Los Angeles en 2019.

En 2001, Koyama a contribué à la création du Third Wave Feminisms Interest Group [groupe d'intérêt sur les féminismes de la troisième vague] au sein de la National Women's Studies Association [NWSA, association états-unienne pour les études féministes][11],[12]. Le groupe visait à « faire avancer la discussion sur les féminismes de la troisième vague en éloignant l'attention de la politique générationnelle ou du groupe identitaire et en se concentrant sur les changements épistémologiques et ontologiques rendus possibles par l'adoption de l'étiquette troisième vague ».

Koyama a régulièrement participé en tant que conférencière à la NWSA, et elle a également été particulièrement critique à l'égard de l'organisation. En 2008, elle a publié un article de blog intitulé « Ceci n'est pas un hommage à Audre Lorde », critiquant le traitement qui lui était réservé ainsi qu'à d'autres femmes racisées au cours de la conférence[13].Depuis 2000, Koyama s'est prononcé contre la politique tristement célèbre des « femmes nées femmes » au Michigan Womyn's Music Festival. Son article « À qui appartient le féminisme de toute façon ? Le racisme tacite dans le débat sur l'inclusion des personnes trans » a critiqué les organisateurs du festival pour une politique qui « essentialise, polarise et dichotomise les genres »[14],[15].

Koyama a également participé à une table ronde en 2002 publiée dans le magazine Bitch axée sur le festival, écrivant que « les espaces réservés aux femmes ne sont pas aussi sûrs ou gratuits qu'ils croient l'être… ils regorgent du même vieux racisme, de classisme, de capacitisme et même d'un sexisme intériorisé exercé par les femmes contre d'autres femmes[16]. » Koyama a plutôt plaidé pour une politique de l'ambiguïté où l'expression « réservée aux femmes » n'institue ni n'impose une définition spécifique des femmes[17]. Le blog eminism.org de Koyama présente une archive qui résume le débat et compile les documents historiques liés au festival[18].

Vie privée modifier

Koyama réside à Portland, Oregon avec ses deux chiens[19],[20]. Elle écrit sur les questions de justice sociale sur son blog, eminism.org, et possède une boutique en ligne où elle vend des boutons, des zines et des vêtements conçus par elle-même et par d'autres militantes[21].

Dans une interview accordée à Source Weekly en 2014, Koyama se décrit comme ayant été une « adolescente fugueuse ». À l'âge adulte, parallèlement à son parcours militant, elle s'est engagée dans le travail du sexe[22].

Koyama utilise les pronoms she/her (elle), mais ne s'identifie à aucun genre particulier, déclarant sur son blog qu'elle « pense qu'avoir une identité, en particulier une identité de genre, est un peu bizarre : la façon dont une personne se perçoit dépend des relations et des interactions humaines qui l'entourent, plutôt que de découler d'un sentiment intrinsèque de soi[23]. »

Koyama est bilingue et publie des articles en anglais et en japonais[24].

Bibliographie sélective modifier

En français modifier

  • « Le manifeste transféministe » [« (en) « The Transfeminist Manifesto », eminism.org,‎  »], L'espace des Potates,‎ (lire en ligne)

En anglais modifier

  • (en) « Whose feminism is it anyway? The unspoken racism of the trans inclusion debate », dans The Transgender Studies Reader (Susan Stryker, dir.), New York, Routledge, (ISBN 978-0-415-94709-1, lire en ligne)
  • (en) « Disloyal to feminism: Abuse of survivors within the domestic violence shelter system », dans The Color of Violence: INCITE! Anthology (A. Smith, B. E. Richie et J. Sudbury, dir.), Cambridge, Mass, South End Press, (ISBN 978-0-8223-6295-1, lire en ligne)
  • (en) « A new fat-positive feminism: Why the old fat-positive feminism (often) sucks and how to re-invent it. », dans The Women's Movement Today: An Encyclopedia of Third-Wave Feminism (L. Heywood, dir.), Westport, CT, Greenwood Press, (ISBN 978-0-313-33133-6, lire en ligne).
  • (en) « The transfeminist manifesto », dans Catching a Wave: Reclaiming Feminism for the 21st Century (Dicker R et Piepmeier A, dir.), Boston, Northeastern University Press, (ISBN 978-1-55553-570-4, lire en ligne).
  • (en) « From social construction to social justice: Transforming how we teach about intersexuality » (co-authored with Lisa Weasel), Women's Studies Quarterly, vol. 30, nos 3/4,‎ fall/winter 2002 (lire en ligne)

Références modifier

  1. « Intersex Initiative: Portland State University Vanguard, 04/01/2003 », www.intersexinitiative.org (consulté le )
  2. « Intersex Initiative », www.intersexinitiative.org (consulté le )
  3. (en) Austin, « Today In Gay History: First Public Demonstration By Intersex People In North America », Out Magazine, (consulté le )
  4. Driver, « The origins of Intersex Awareness Day - Intersex Day » [archive du ], (consulté le )
  5. Shari J. Stenberg et Charlotte Hogg, Persuasive Acts, University of Pittsburgh Press, (ISBN 978-0-8229-8751-2, DOI 10.2307/j.ctvwrm691, S2CID 216278951, lire en ligne)
  6. Emi Koyama, Catching a Wave: Reclaiming Feminism for the 21st Century, Northwestern University Press, , 244–259 p., « The Transfeminist Manifesto »
  7. « Transfeminism.org » [archive du ], (consulté le )
  8. (en-US) Cassell, « In Portland, An Annual Exhibition by and for Sex Workers », Hyperallergic, (consulté le )
  9. (en-US) « Coalition for Rights and Safety », Coalition for Rights and Safety (consulté le )
  10. « Survivor Project: Welcome! » [archive du ], Survivor Project, (consulté le )
  11. Koyama, « Third Wave Feminism: Two Proposals for Consideration », Eminism.org, (consulté le )
  12. « Constituency Groups- National Women's Studies Association », National Women's Studies Association,
  13. Koyama, « This Is Not a Tribute to Audre Lorde: Racist Feminism at NWSA 2008 », eminism.org, (consulté le )
  14. Emi Koyama, Transgender Studies Reader, Routledge, , « Whose Feminism is it Anyway? The Unspoken Racism of the Trans Inclusion Debate »
  15. (en) Williams, « How TERF violence inspired Camp Trans », TransAdvocate, (consulté le )
  16. Koyama, « Michigan Debate in Bitch Magazine: Politics of Safety in Women-Only Spaces », eminism.org, (consulté le )
  17. Koyama, « Leave 'Women-Only' Rule Ambiguous », eminism.org, (consulté le )
  18. « eminism.org - Michigan/Trans Archive », eminism.org (consulté le )
  19. « Portland Police's "Human Trafficking" Arrests Aren't What They Seem »,
  20. « Emi Koyama | Intersex Society of North America »
  21. « Stuff by Emi & Co. », store.eminism.org (consulté le )
  22. (en) Rook, « Activist Emi Koyama on Addressing the Roots of Youth Exploitation », The Source Weekly - Bend, (consulté le )
  23. « eminism.org - FAQ: Basic Information », eminism.org (consulté le )
  24. « eminism.org - Publications », eminism.org (consulté le )

Liens externes modifier