Earthshock

épisode de Doctor Who

Earthshock
Épisode de Doctor Who
Titre original Earthshock
Numéro d'épisode Saison 19 (1re série)
Épisode 6 (ou 121)
Code de production 6B
Réalisation Peter Grimwade
Scénario Eric Saward
Production John Nathan-Turner
Durée 4 x 25 minutes
Diffusion au sur BBC One
Personnages Docteur :
5e
Compagnons :
Adric
Nyssa
Tegan
Chronologie
Liste des épisodes

Earthshock (Secousse de Terre) est le cent-vingt-et-unième épisode de la première série de la série télévisée britannique de science-fiction Doctor Who. Cet épisode, qui fut originellement diffusé sur la BBC en quatre parties du 8 au 16 mars 1982, marque le retour des Cybermen et le départ d'Adric, incarné par Matthew Waterhouse.

Synopsis modifier

Ayant atterri sur Terre au XXVIe siècle, le Docteur, Adric, Nyssa et Tegan viennent en aide à une patrouille de soldats qui enquêtent sur la disparition d'une équipe de scientifiques dans un réseau de grottes. Le Docteur découvre que les meurtriers sont des androïdes servant les Cybermen.

Distribution modifier

Résumé modifier

Alors que le TARDIS arrive sur la Terre au XXVIe siècle, Adric explique que le Docteur lui accorde moins d'attention et de crédit que Nyssa ou Tegan et qu'il souhaite revenir sur Terradon. Cette planète se trouvant dans un autre univers, le Docteur explique que c'est impossible. Laissant Adric seul, le Docteur et le reste de l'équipe explorent les séries de cavernes à l'intérieur desquelles ils se sont posés. Ils tombent alors sur une expédition menée par le lieutenant Scott et ses hommes, partis à la recherche d'une équipe scientifique disparue. Scott accuse le Docteur d'être à l'origine de leur disparition et alors qu'ils tentent de rechercher les corps, ils se font attaquer par deux androïdes. Le Docteur arrive à les stopper, avec l'aide d'Adric ressorti du TARDIS, mais ceux-ci semblent commandés par une équipe de Cybermen. Ceux-ci reconnaissent le TARDIS et déduisent que son propriétaire n'est autre que le Docteur, leur vieil ennemi, dans une nouvelle régénération.

Alors qu'il fouille dans les murs, le Docteur découvre une bombe surpuissante capable de détruire la planète. Il demande à Nyssa et Tegan de ramener tout le monde en sécurité dans le TARDIS, pendant qu'il réussit à la désactiver avec l'aide d'Adric. Le Docteur réussit aussi à capter un signal envoyé par la bombe, amenant vers un vaisseau spatial situé à l'extérieur du système solaire. Il réussit à faire atterrir le TARDIS à l'intérieur et ordonne que tout le monde reste à l'intérieur pendant qu'il partira en exploration avec Adric. Tous deux se font toutefois capturer par l'équipage du vaisseau et sont soupçonnés du meurtre de deux hommes. Au moment où le Docteur et Adric sont amenés face au Capitaine de ce vaisseau, Briggs, les Cybermen, qui se cachaient dans un container décident de prendre le contrôle du vaisseau. Alors que Tegan, Scott et une partie de l'équipage tentent de les contrer, ils sont trahis par Ringway, l'officier de sécurité de Brigg qui œuvrait en double agent pour les Cybermen. Tegan est capturée.

Le pont du vaisseau est pris et le Cyber-Leader révèle au Docteur qu'il a empêché leur plan initial, consistant à détruire la planète lors de la visite de grands dignitaires de l'univers, présents pour mener une alliance interstellaire contre eux. Ils pensent néanmoins être capables de détruire la Terre en provoquant un crash du vaisseau, propulsé par de la matière noire, sur la planète. Tegan prise en otage, le Cyber-Leader pousse le Docteur à utiliser le TARDIS afin de sortir du vaisseau, laissant Adric, Briggs et les autres hommes d'équipage dans un vaisseau. Ayant appris que l'or est fatal aux Cybermen, Adric réussit à donner au Docteur son badge d'excellence mathématique en or.

Sur le pont du vaisseau, Adric réussit à décrypter le code du verrou des Cybermen et provoque une anomalie qui cause un retour dans le temps, près de 65 millions d'années en arrière. Observant cet effet depuis le TARDIS, le Docteur se rend compte que le vaisseau est en réalité la météorite qui a provoqué l'extinction des dinosaures. Il réussit peu de temps après à neutraliser le Cyber Leader en utilisant le badge d'Adric. Alors que Briggs, Scott et le reste de l'équipage s'enfuient dans une capsule de sauvetage, Adric reste sur le pont du vaisseau. Le Docteur tente de le récupérer en matérialisant le TARDIS dans le vaisseau, mais les contrôles ont été endommagés dans la bataille et le Docteur et ses compagnons voient Adric mourir dans l'explosion du vaisseau.

Continuité modifier

  • Au début de l'épisode, le Docteur lit Black Orchid le livre de botanique qu'on lui a donné à la fin de l'épisode précédent.
  • Adric parle de retourner sur la planète Terradon (« Full Circle ») mais le Docteur estime qu'il faut retourner dans l'E-space (à la suite des événements de « Logopolis » et que cela est dangereux. Ils évoquent aussi le départ de Romana (« Warriors' Gate »)
  • C'est la première fois qu'un compagnon meurt depuis Katarina et Sara Kingdom dans « The Daleks' Master Plan » en 1965.
  • Lorsque les Cybermen tentent de savoir qui est le Docteur, on peut voir les visages du premier Docteur (« The Tenth Planet ») du second Docteur (« The Wheel in Space ») et du quatrième (« Revenge of the Cybermen »)
  • On retrouve l'allergie à l'or qu'auraient les Cybermen, évoquée dans « Revenge of the Cybermen » et ceux-ci sont contrés par le badge qu'Adric gagne au début de « Full Circle »
  • Certains fans ont estimé que l'épisode était incohérent avec le concept de « grâce temporelle » introduite dans « The Hand of Fear » qui empêche les armes à feu de marcher dans le TARDIS. Dans "Arc Of Infinity" Nyssa demande pourquoi la grâce temporelle ne fonctionnait pas, ce a quoi le Docteur répond élusivement "personne n'est parfait". Dans « Allons tuer Hitler », le 11e Docteur avouera que la « grâce temporelle » n'est qu'un mensonge.
  • Une pièce radiophonique « The Boy That Time Forgot » change le destin d'Adric.

Références culturelles modifier

Production modifier

Écriture modifier

L'avant dernier épisode de la saison avait été initialement prévu pour faire place à un script écrit par l'auteur de science-fiction Christopher Priest nommé « The Enemy Within » (l'ennemi intérieur) et commissionné[Quoi ?] le 5 décembre 1980. Peu de temps après, le producteur John Nathan-Turner décide que cet épisode verrait la mort du personnage d'Adric car il trouve que le personnage ne fonctionne pas dans la série et son acteur Matthew Waterhouse n'est pas apprécié sur les plateaux de tournage. De plus, cette mort permettait de faire de la publicité pour la série et d'insinuer l'idée qu'aucun personnage du casting principal n'était « en sûreté » dans la série. Il demandera à Priest de changer le script du scénario pour y inclure la mort d'Adric, mais vers la mi-juin 1981, celui-ci estima que la paye pour son travail de réécriture était trop basse et après une conversation téléphonique houleuse, Nathan-Turner supprima The Enemy Within de l'agenda de la série.

Eric Saward, peu de temps avant de devenir le nouveau script-éditor de la série, fut appelé afin d'écrire l'épisode voyant la mort d'Adric. Intitulé au départ « Sentinel » (la sentinelle) l'épisode voit la réapparition des Cybermen, monstres préférés de Saward et de Peter Davison. À l'origine, le Cyber-Leader devait survivre à l'épisode afin de garder une continuité, mais il fut décidé que non.

Pré-production modifier

Le costumier Dinah Collin fut chargé de moderniser le costume des Cybermen. Il fut décidé de donner un côté plus « humain » aux Cybermen mais certains effets étaient trop coûteux à réaliser. Il fut question de supprimer la barre qui entoure la tête des Cybermen mais l'idée fut refusée par John Nathan-Turner qui estimait qu'elles étaient typiques du design des personnages.

Casting modifier

  • Ayant appris la mort de son personnage, Matthew Waterhouse fut extrêmement déçu, mais Nathan-Turner lui mentit en lui disant que le Docteur pourrait peut-être le revoir en revenant dans le temps.

Tournage modifier

Le réalisateur engagé pour cet épisode fut Peter Grimwade qui venait de réaliser « Kinda » un peu plus tôt dans la saison. L'épisode fut rebaptisé « Earthshock ». Il fut décidé de donner un côté plus nerveux à cet épisode et la quatrième partie compte plus de 98 plans, ce qui est bien plus que ce que la série faisait à l'époque.

Le tournage de l'épisode débuta le 29 octobre 1981 à la carrière de Springwell Lock à Rickmansworth dans le Hertfordshire pour filmer les scènes se déroulant à l'extérieur des cavernes[1]. Le tournage en studio débuta par une première session du 10 au 12 novembre, au studio 8 du Centre télévisuel de la BBC. Cette session concernait les scènes à l'intérieur du TARDIS, dans les cavernes, les scènes où les Cybermen se réveillent et celles où ils complotent. Afin de préserver la surprise du retour des Cybermen, John Nathan-Turner fit fermer une baie vitrée des studios qui permettait aux visiteurs de regarder les tournages.

La scène de flashback dans « Logopolis » ayant été particulièrement appréciée, il fut demandé à Ian Levine de rechercher quelques scènes dans les archives pouvant servir de lien. La seconde session eu lieu du 24 au 26 novembre 1981 et se concentra sur les scènes à l'intérieur du vaisseau spatial. Lors du tournage des maquettes de vaisseau, le 26 novembre, l'ingénieur inclura quelques éléments en hommage au Nostromo du film de 1979, Alien.

Post-production modifier

Il fut décidé que l'épisode terminera par un générique silencieux sur la médaille d'Adric, une idée que Nathan-Turner avait emprunté au soap opéra Coronation Street. C'est le seul épisode de Doctor Who qui se termine par ce générique.

Grimwade se montra très déçu de la musique de l'épisode, composée par Malcolm Clarke et basée sur les sons métalliques.

Diffusion et Réception modifier

Épisode Date de diffusion Durée Téléspectateurs
en millions
Archives
Épisode 1 8 mars 1982 24:22 9,1 Bandes couleurs PAL
Épisode 2 9 mars 1982 24:23 8,8 Bandes couleurs PAL
Épisode 3 15 mars 1982 24:24 9,8 Bandes couleurs PAL
Épisode 4 16 mars 1982 24:28 9,6 Bandes couleurs PAL
Diffusé en quatre parties du 8 au 16 mars 1982, l'épisode fit un bon score d'audience[2].

Bien que Doctor Who n'avait plus été en couverture du programme télévisuel Radio Times depuis 1973, John Nathan-Turner déclina une proposition de couverture, voulant garder secret la réapparition des Cybermen et la mort d'Adric. Le succès de cette surprise le poussera à ramener d'anciens ennemis dans la série. Le personnage d'Adric reviendra toutefois à la fin de l'année dans un comic-book publié dans le « Doctor Who Annual 1983 »[3].

À l'époque où les rediffusions étaient rares, l'épisode fut rediffusé en deux fois deux parties de 50 minutes les 9 et 6 août 1982 dans le cadre du programme « Doctor Who and the Monsters ».

L'épisode est l'un des trois épisodes préférés de Peter Davison durant sa période en tant qu'acteur sur la série. Il fut élu 17e meilleur épisode de la série en 1997 lors d'un sondage de Doctor Who Magazine. L'épisode fut aussi choisi en 2013 sur BBC America pour représenter la période « Davison » de la série.

Critiques modifier

En 1995 dans le livre « Doctor Who : The Discontinuity Guide », Paul Cornell, Martin Day et Keith Topping trouvent que l'épisode a un scénario très excitant et qu'il est « très bien... pour un brouillon[4]. ». Les auteurs de « Doctor Who : The Television Companion » (1998) sont plus modérés et pensent que si l'histoire se tient dans l'ensemble, les erreurs ne sont pas trop dommageables. Ils estiment que la première partie « est un chef-d'œuvre de suspense et de terreur » et vantent le retour surprise des Cybermen, plus solide que celui de « Revenge of the Cybermen »[5].

En 2012, Patrick Mulkern de Radio Times apprécie la tension et l'excitation de l'épisode, « le scénario d'Eric Saward et la réalisation de Grimwade marchent à l’unisson, délivrant une atmosphère tendue et un choc éponyme. ». Il vante le nouveau design des Cybermen, le jeu de Beryl Raid et le fait que l'épisode réussit « la chose inimaginable de nous faire apprécier Adric. ». Il est d'accord avec les critiques qui ont pointé du doigt les incohérences scénaristiques et le manque de logique, mais estime qu'il préfère passer outre[6]. Christopher Bahn du site The A.V. Club reste positif sur l'épisode, notamment la façon dont il réussit à donner du caractère à Adric avant sa mort. Il aime bien la première partie qui est « pleine de tension et de mystère » mais note qu'elle se sépare du reste de l'histoire qui accumule trop de personnages dans les trois derniers épisodes. Il critique aussi le fait que les Cybermen sont loin du côté « sans émotion » qu'ils avaient à l'origine et qu'à partir de leur apparition « l'histoire commence à s'enfoncer dans les impossibilités[7]. ».

Le site du magazine SFX a classé la mort d'Adric dans la 19e place des « 31 meilleurs tire-larme de la science fiction et du fantastique » rappelant que cette « tragédie » permet au public de se soucier de lui[8]. Le magazine a aussi mis la mort d'Adric comme 3e plus beau départ d'un compagnon du Docteur, dans une « scène de mort bien construite » en dépit du fait que le personnage soit « détesté par les fans[9] ».

En 2010, pour le site io9, Charlie Jane Anders liste la fin de la première partie, dans laquelle les robots se révèlent être commandés par les Cybermen, dans les meilleurs cliffhangers de la série[10].

Novélisation modifier

L'épisode fut romancé par Ian Marter et publié une première fois en 1983 aux éditions Virgin Books puis réimprimé en 1992[11]. Le roman porte le numéro 78 de la collection Doctor Who des éditions Target Books[12]. Ce roman n'a jamais connu de traduction à ce jour[13].

Éditions commerciales modifier

L'épisode n'a jamais été édité en français, mais a connu plusieurs éditions au Royaume-Uni et dans les pays anglophones.

  • L'épisode est sorti en VHS en juillet 1992[11]
  • L'épisode fut édité en DVD le 18 août 2003[14] dans le cadre des 40 ans de la série afin de représenter la période « Peter Davison » de la série. L'édition contient les commentaires audios de Peter Davison, Matthew Waterhouse, Sarah Sutton et Janet Fielding, un documentaire « Putting the shock into Earthshock » avec des interviews des différents acteurs, des fans et des futurs scénaristes de la série, Steven Moffat et Mark Gatiss[15]. La version DVD connu une réédition en juillet 2007[16].
  • En février 2012, une lecture audio d'une version abrégée de la novélisation, lue par Peter Davison, fut publiée en CD aux éditions BBC audiobook[17].

Liens externes modifier

Références modifier

  1. (en) « Earthshock - Story Locations », Doctor Who The Location Guide (consulté le )
  2. « Earthshock »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Doctor Who Reference Guide (consulté le )
  3. (en) « In The Comics - The Fifth Doctor - Doctor Who Annual 1983 », Altered Vistas (consulté le )
  4. (en) Paul Cornell, Martin Day et Keith Topping, The Discontinuity Guide, Londres, Virgin Books, , 357 p. (ISBN 0-426-20442-5, lire en ligne), « Earthshock »
  5. (en) Howe, David J & Walker, Stephen James, Doctor Who : The Television Companion, Londres, BBC Books, , 1st ed. éd., 557 p. (ISBN 978-0-563-40588-7, lire en ligne)
  6. (en) Patrick Mulkern, « Doctor Who: Earthshock », Radio Times, (consulté le )
  7. (en) Christopher Bahn, « Earthshock », sur The A.V. Club, (consulté le )
  8. (en) Dave Golder, « SF and Fantasy’s 31 Greatest Tearjerkers », SFX, (consulté le )
  9. Will Salmon, « 10 Best Doctor Who Companion Departures (And 5 Worst) », SFX, (consulté le )
  10. (en) Charlie Jane Anders, « Greatest Doctor Who cliffhangers of all time! », io9, (consulté le )
  11. a et b (en) Jean-Marc and Randy Lofficier, The Doctor Who Programme Guide, iUniverse, (ISBN 0-595-27618-0, lire en ligne), « Fifth Doctor », p. 184
  12. (en) « Earthshock », On Target (consulté le )
  13. (en) « Doctor Who: Earthshock (Classic Novel) », AudioGo (consulté le )
  14. (en) « Doctor Who: Earthshock (DVD) », sur BBC Shop (consulté le )
  15. (en) Steve Roberts, « Earthshock », sur Doctor Who Restoration Team, (consulté le )
  16. (en) « Doctor Who: Earthshock - O-Ring (DVD) », sur BBC Shop (consulté le )
  17. (en) « Doctor Who: Earthshock (Classic Novel) », sur AudioGo (consulté le )