Discussion:Pictogramme

Dernier commentaire : il y a 17 ans par Selvejp
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Je pense qu'il serait interessant de répertorier tous les pictogrammes existant, par catégorie, car celà n'existe apparement pas encore... selvejp 10 novembre 2006 à 11:21 (CET)Répondre

Bonjour,

Je pense quant à moi qu'il serait intéressant de distinguer deux grandes classes de techniques graphiques :

1) celles qui dessinent le monde (enfin ses éléments conceptualisés) indépendamment de toute médiation par la langue et dont les graphismes renvoient à des référents qui sont réels (on peut alors désigner les marques graphiques par un terme comme pictogramme) ou imaginaires (idéogramme) ;

[en gros, un référent réel, c'est quelque chose que nous saisissons grâce au super-caméscope de nos cinq sens (dont bien sûr la vue est ici le plus important)tandis qu'un référent imaginaire, c'est quelque chose que nous produisons grâce au super-magnétoscope de nos diverses mémoires (procédurale, etc)]

2) celles qui dessinent le monde (enfin...) en tant que déjà pris et médiatisé par la parole; et dont les signes renvoient à des éléments de première articulation (on peut alors désigner les marques graphiques par un terme comme logogramme) ou à des éléments de seconde articulation (phono- ou syllabogramme)

[en gros, les éléments de première articulation sont des morphèmes, et les éléments de seconde articulation sont les phonèmes; cette distinction remonte à A. Martinet, et les linguistes considèrent que les langues naturelles sont toutes doublement articulées, et que cette propriété leur est propre]

On aurait donc aux extrêmes:

1) des écritures "figuratives" (que j'aime appeler des pictographies narratives selon une expression de l'américaniste Baudez), comparables au 'langage' du cinéma muet ou aux images des BD sans paroles, elles englobent aussi les écritures spécialisées des disciplines scientifiques : chimie, math, etc.) et

2)des écritures "linguistiques" (que j'aime appeler des écritures au sens strict, ce qui permet de définir l'écriture comme un système sémiotique à l'intersection de la langue et de la technique).

Bien sûr toutes les formes d'écriture attestées sont des mélanges plus ou moins riches (ou pauvres) en compososants du premier (sémiotisation figurative) et du second type (sémiotisation linguistique ou verbale). Les écritures linguistiques par exemple peuvent être alphabétiques ou syllabiques mais elles possèdent souvent en plus un autre système de sémiotisation qui permet de surajouter (aux marques de la chaine parlée) une 'figure' que construit ce qu'on appelle habituellement l'orthographe des mots et qui différencie par exemple des mots comme poing et point.


Reste à donner des exemples : L'écriture grecque est alphabétique comme l'écriture arabe et bien d'autres; Les écritures de l'Inde (devanagari par ex.) sont essentiellement syllabiques; L'écriture maya est logographique + syllabique (source : michel davoust, jean-michel hoppan, etc. etc.) comme pourrait l'être le couple écriture + orthographe françaises.

L'écriture dongba utilisée par la minorité Naxi, dans la province du Yunnan en Chine est certainement la dernière forme vivante d'une écriture essentiellement pictographique (source : article pictogramme de Wikipédia); L'écriture chinoise est souvent donnée comme exemple d'écriture idéographique qui a eu plusieurs millénaires pour évoluer probablement à partir d'un état comportant une plus grande proportion de pictogrammes, un état plus proche de la pictographie (comme la plupart des écritures prises à leur état initial ou n'ayant pas longtemps évoluée comme chez les aztèques du XVIème siècle); Seraient aussi idéographiques, les écritures spécialisées comme l'écriture décimale en chiffres arabes que l'on peut lire dans n'importe quelle langue, mais tous strictement de la même manière dans son groupe linguistique.

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