Discussion:Kol Nidre

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La démonstration de ce que le Kol Nidre peut déclencher comme élucubrations antisémites, merci de votre contribution

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Connaissant l'esprit et les principes de responsabilité qui prévalent dans le judaïsme, je doute que le KOL NIDRE soit une chose qui caractérise la légèreté du serment ou de l'engagement d'un juif.

Le socle du judaïsme, la loi mosaïque avec ses dix commandements (tu ne tueras pas, tu ne commettras pas de mensonges, tu ne convoiteras pas le bien de ton voisin, etc.), confirme l'esprit rigoureux avec lequel la vie sociale et la relation avec la divinité doivent être menées.

Yéhoshua ben Maryam, un certain rabbin né à Nazareth et surnommé Jésus par les Chrétiens, l'a rappelé au souvenir de certains de ses coreligionnaires oublieux. Même s'il n'a pas été reconnu par sa communauté comme le Messie, il n'en disait pas moins des choses justes et conformes à nos textes de loi.

Alors de quels voeux ou serments un juif chercherait à se départir par le KOL NIDRE?

  • a) Des contrats qu'il a engagés avec les membres de sa communauté ?

-- Pourquoi le reste de sa communauté, présente à la synagogue lors du Kol Nidre, laisserait un de ses membres se libérer à peu de frais d'engagements qui les intéressent ? Ils comptent sur ces engagements pour gérer leur affaires familiales, domestiques et commerciales et ne se laisseront certainement pas déposséder aussi facilement.

  • b) Des contrats qu'il a engagés avec des clients étrangers à sa communauté ?

-- Fort peu probable puisque des lois commerciales et civiles existaient déjà et étaient appliquées sévèrement par les acteurs économiques et politiques de sa localité dont il se savait connu. Alors ?

Il faudrait certainement regarder du coté des pressions exercées, avec la torture ou la menace, par les autorités locales, politiques ou religieuses en particulier. La conversion forcée était chose courante dans ces contrées et au long de cette très longue période. D'autant plus que les textes ou prières précisent que cette annulation des voeux concernait toute la communauté. Ce qui confirmerait cette idée. On devait savoir publiquement, dans le cadre de la synagogue, que certains voeux étaient répudiés. Les détails de ces voeux étaient dans le dialogue intime de chacun avec la divinité et n'avaient pas à être publiés.

Quant à la formulation de la prière où le "nous" caractérise à la fois les deux parties de l'engagement (alors qu'une seule partie est sensée demander son annulation), il faut y voir l'impossibilité de nommer l'autre partie en raison des espions qui étaient partout et auraient pu rapporter cela aux autorités locales. Cela expliquerait que certains rites conservent le KOL NIDRE et d'autres l'ignorent.

L'annulation de ces voeux et le pardon demandé à Dieu se rapportaient exclusivement aux promesses faites sous la pression. Ceci est écrit sous ma seule responsabilité, par mon intime conviction, et ne saurait être considéré comme la vérité absolue. Je me base sur les textes lus, sur mon éducation et sur ce que je sais de mes ancêtres.

J'attends la critique de cet article ou la participation à son étaiement par d'autres acteurs plus doctes que moi.

Réponse:

J'apprécie vos tentatives d'explications, mais ce n'est pas convaincant. Il faut faire une explication par le texte, par les citations, et non par les impressions ou l'éducation reçue, ça n'a pas de valeur scientifique et exégétique.

Premièrement, citer Jésus le rabbi fils de Maryam, devrait être écarté de toute référence, c'est étranger au texte et à la religion. C'est comme ramener un fait venant du bouddhisme dans le judaïsme, pour un talmudiste, cela n'a pas de sens. Jésus n'est pas une référence pour aucun juif, à l'excepetion des juifs messianiques. Ce qui n'est pas le cas ici. Il faudrait éviter de tout mélanger. Ou alors, on peut insérer des citations du Bouddha aussi. Il me semble que Jésus s'est pas mal éloigné de ce qu'est la religion juive rabbinique. Hors sujet.

On ne parle pas de conversions forcées, le texte ne parle pas de ce genre de choses, et cette pratique est encore d'actualité (vous le confirmez d'ailleurs plus loin), alors que les conversions forcées, vous me direz où il y en a à l'heure actuelle. Donc, ça me paraît comme la mention de Jésus, totalement hors sujet.

Ceci est encore enseigné et pratiqué, ça ne fait pas partie du passé. Ou alors, il faut en faire la démonstration.

Le fait qu'il y ait des lois commerciales, n'a non plus rien à voir. Depuis quand les religions tiennent compte du Code Civil par exemple? C'est encore une fois complètement hors sujet.

"Quant à la formulation de la prière où le "nous" caractérise à la fois les deux parties de l'engagement (alors qu'une seule partie est sensée demander son annulation), il faut y voir l'impossibilité de nommer l'autre partie en raison des espions qui étaient partout et auraient pu rapporter cela aux autorités locales"

Explication vraiment bizarre. Des espions se cachent dans les synagogues maintenant? Tiré par les cheveux au possible. En partant de là, on peut expliquer toute omission de mots dans tout texte religieux, et justifier l'ajout de mots et d'idées qui ne sont pas dans le texte original. On tord les textes ce faisant. Si l'idée y est vraiment, mais qu'elle n'est qu'implicite, ça figure automatiquement dans d'autres textes ou commentaires. Sinon, on peut tout ajouter à un texte...

"Cela expliquerait que certains rites conservent le KOL NIDRE et d'autres l'ignorent." Je ne vois pas du tout de lien de cause à effet, que pourrait supposer le "cela expliquerait". Par contre, il serait très intéressant de détailler les rites qui le conserve et les rites qui l'ignore.

"L'annulation de ces vœux et le pardon demandé à Dieu se rapportaient exclusivement aux promesses faites sous la pression." Tant que ce n'est mentionné nulle part, c'est seulement VOTRE interprétation. ça ressemble aux justifications de certains hadiths, en ajoutant des mots qui n'y sont pas...

L'étude scientifique des textes religieux n'a rien à voir avec l'antisémitisme, si ce mot revient sans arrêt dans l'étude, il est impossible de faire une étude impartiale, comme il est impossible d'étudier le Coran ou les hadiths, si le mot islamophobie est dit à la moindre critique. Pour l'instant, seuls les chrétiens semblent assez sereins face à la critique de leurs textes. Les autres religions, n'ont pas encore franchi ce pas, et n'acceptent, semble-t-il pas la moindre étude ou critique.

Ceci est écrit sous ma seule responsabilité, par mon intime conviction, et ne saurait être considéré comme la vérité absolue. Je me base sur les textes lus, sur mon éducation et sur ce que je sais de mes ancêtres.

C'est donc un avis personnel, c'est intéressant à connaître, c'est infiniment louable de tenter d'expliquer, mais ça n'a aucune valeur, tant que la démonstration ne s'appuie pas sur des textes et des citations.

On peut très bien comprendre que le fait d'annuler un serment puisse choquer énormément. Il faut alors être pédagogue, et démontrer en s'appuyant sur les textes, les conditions et exigences à satisfaire. Il semblerait quand même, jusqu'à preuve ferme du contraire, que la rupture du serment est unilatérale.

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