Dans le soleil du père : Géricault

roman d'Andrée Chedid
Dans le soleil du père : Géricault
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Dans le soleil du père : Géricault est un roman d'Andrée Chedid paru en 1992. Il prend la forme d'un journal intime tenu par le fils naturel du peintre Théodore Géricault. Le thème de la relation entre le fils et le père et l'évocation des tableaux du grand artiste français sont au centre de l'œuvre.

Contexte de rédaction modifier

L'éditeur J.-L. Flohic demande à Andrée Chedid d'écrire un texte dans sa collection « Musées secrets »[1]. Le but est de proposer sous un jour inédit la biographie d'un peintre ou d'un sculpteur, accompagnée de reproductions d'oeuvres de l'artiste en rapport étroit avec le récit[1]. Parmi les figures éligibles dans la série, Andrée Chedid choisit Géricault (1791-1824), que Le Radeau de la Méduse, notamment, a contribué à rendre célèbre. Elle entreprend des recherches sur ce peintre dont la vie fait écho par certains aspects à la sienne[1].

Résumé modifier

L'auteur du journal, d'abord déclaré « né de parents inconnus », a appris, bien après la mort de Th. Géricault, qu'il est né de la relation adultère entre le jeune peintre et sa tante Alexandrine-Modeste Caruel de Saint-Martin. Le journal fictif repose en cela sur des données biographiques : Géricault a dû quitter Paris en 1816 à la suite du scandale provoqué par sa liaison avec la femme de son oncle ; l'enfant illégitime issu de cette union, Georges-Hippolyte, a été reconnu plus tard par son grand-père paternel qui l'a autorisé à porter le nom de son père mort (en 1840)[2]. La relation entre le fils et le père dans le roman pourrait rappeler celle qu'Andrée Chedid a entretenue avec son père absent à la suite du divorce du couple parental[1].

Quoique enfant abandonné, Georges-Hippolyte commande au sculpteur Antoine Etex un tombeau pour son père[2]. Il scrute les tableaux de Géricault, à la recherche de détails susceptibles de révéler le visage du disparu. Il croit ainsi reconnaître le regard du peintre figuré dans la « Tête de cheval blanc  »  : «  L’âme de Géricault hante l’œil droit de ce cheval et son regard lointain  ; ce regard planté dans l’ailleurs, dans l’absence, dans la mort prochaine. (...) Il dure, mon père, dans chaque parcelle de cette toile, dans chaque fraction de ce portrait. Jour après jour nous dialoguons, Théodore Géricault et moi »[2].

Le journal commence en 1841, quand Georges-Hippolyte Géricault est âgé de 22 ans. Le texte se compose de 23 fragments qui marquent « une compréhension de plus en plus biographique de l’art du père »[2].

Bibliographie modifier

  • Andrée Chedid, Dans le soleil du père : Géricault, J.-L. Flohic, coll. Musées secrets, 1992, rééd. en 1996.
  • Christiane Chaulet-Achour, « Andrée Chedid et le fleuve des générations – Parcours romanesque  », dans Cahiers Robinson, (CRELID, Université d’Arras), n°14, 2003, pp. 49-58 (section «Du fils au père»). lire en ligne.
  • Carmen Boustani, Andrée Chedid. L'Écriture de l'amour, Flammarion, (ISBN 978-2-08-138725-6, lire en ligne) (chapitre «Ecrire l'intime»).
  • Nella Arambasin, Littérature contemporaine et histoires de l'art: récits d'une réévaluation, Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-00973-7, lire en ligne)?p.268 et suiv.

Références modifier

  1. a b c et d Carmen Boustani, Andrée Chedid. L'Écriture de l'amour, Flammarion, (ISBN 978-2-08-138725-6, lire en ligne).
  2. a b c et d Christiane Chaulet-Achour, « Andrée Chedid et le fleuve des générations – Parcours romanesque  », dans Cahiers Robinson, (CRELID, Université d’Arras), no 14, 2003, p. 49-58 (section « Du fils au père »), lire en ligne.