Coup d'État de 1993 en Libye

Le coup d'État de 1993 était un coup d'État militaire raté initié par les officiers militaires supérieurs de Ouarfella contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi le 22 octobre 1993. Le coup d'État a été dirigé par Khalifa Haftar, un officier supérieur de premier plan de l'armée libyenne qui a fait défection lors de ce coup d'État[1]. Le résultat a été l'exécution de nombreux officiers supérieurs et leur remplacement par des membres loyaux[2].

Coup d'État de 1993 en Libye
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Carte de la Libye
Informations générales
Date
Lieu Libye
Issue

Coup d'état échoué

Belligérants
Drapeau de la Libye Gouvernement libyen Drapeau de la Libye Membres de l'armée libyenne
Commandants
Drapeau de la Libye Mouammar Kadhafi Drapeau de la Libye Khalifa Haftar

Contexte modifier

Le dirigeant libyen Kadhafi était largement considéré comme un dictateur et croyait au nationalisme panarabe ainsi qu'au nationalisme panafricain. Depuis qu'il a obtenu le pouvoir en 1969, Kadhafi avait nommé à des postes de haut niveau dans son gouvernement et ses services de sécurité des membres de sa propre tribu, la Kadhafa, afin de dissuader un coup d'État. La tentative de coup d'État a eu lieu l'année suivant l'imposition d'un régime de sanctions contre la Libye, en vertu de la résolution 748 du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce régime de sanctions eut un impact significatif sur la Libye, il fut la cause d'importantes difficultés économiques et a provoqué des troubles internes en conséquence[3].

Coup d'État modifier

Le 22 octobre, les soldats qui s'opposaient à la Jamahiriya ont commencé à se mobiliser pour un coup d'État, à manifester et à préparer des mouvements de rébellion contre Kadhafi. Des révoltes ont éclaté à Misurata et à Bani Walid où la rébellion a tenté de renverser Kadhafi à Tripoli, mais elle a échoué[4].

Des groupes exilés comme le Front national pour le salut de la Libye ont déclaré qu'ils attaqueraient Kadhafi avec leurs 2 000 soldats encore stationnés en Libye. La CIA aurait été impliquée dans le coup d'État[5]. La rébellion à Bani Walid a été violente selon les rapports[6]. Khalifa Hunaysh, commandant des "gardes présidentielles" de Kadhafi, a joué un rôle de premier plan dans l'écrasement du coup d'État à Bani Walid[7]. Plus tard, ce jour-là, l'armée de l'air libyenne a contrecarré la progression des membres du coup d'État et l'a ensuite écrasée[8].

Conséquences modifier

De nombreux membres de la tribu Warfalla ont été exécutés et Khalifa Haftar a été exilé au Tchad[9]. Les Nations unies ont cessé d'imposer des sanctions à la Libye après le coup d'État[10]. Kadhafi a plus tard commencé à retirer les officiers suspects et à les remplacer par des officiers loyaux, ainsi qu'à élargissement de l'armée[11].

De nombreux critiques ont déclaré que « personne » n'a gagné à part Kadhafi[12].

Notes et références modifier

  1. « Khalifa Haftar, a hard-headed Libyan warrior », Financial Times,‎ (lire en ligne)
  2. « Libya's conflict: A patchwork of local divisions and regional interests | the Broker »,
  3. Ethan Chorin, Exit the Colonel: The Hidden History of the Libyan Revolution, PublicAffairs, , 53 p. (ISBN 978-1-61039-171-9, OCLC 1091718993, lire en ligne)
  4. « Qaddafi Reported to Quash Army Revolt - The New York Times », sur The New York Times, (consulté le )
  5. Christopher M. Blanchard, Libya: Background and U. S. Relations, (lire en ligne), p. 12
  6. Jesse Helms, Country Reports on Human Rights, , 994e éd. (lire en ligne)
  7. (en-US) Michel Cousins, « Qaddafi aide Khalifa Hunaysh dies from cancer in hospital in Munich. », sur LibyaHerald, (consulté le )
  8. Anthony H. Cordesman, A Tragedy of Arms: Military and Security Developments in the Maghreb, (lire en ligne), p. 193
  9. Florence Gaub, The Libyan Armed Forces between Coup-proofing and Gaddafi, (lire en ligne)
  10. GBHS Poli Sci, « Qadhafi », Cbvrce.ca, (consulté le )
  11. Peter Cole et Brian McQuinn, The Libyan Revolution and Its Aftermath, (lire en ligne), p. 291
  12. تاريخ الانقلابات في ليبيا.. لم ينجح أحد سوى القذافي.. أخطرها وقعت في العام 1984 وأكثرها غموضا التي تزعمها نجله المعتصم Rai Al Youm. 16 February 2014. Retrieved 29 February 2022. (in Arabic)