Confraternité de la hache noire

La Black Axe Confraternity (BAC) ou confraternité de la hache noire est une organisation criminelle internationale ou mafia, née au Nigeria.

Historique modifier

Cette mafia est née à la fin des années 1970 au Nigeria[1], au sein de l'université de Benin [2]. C'est d’abord une fraternité d'étudiants, Nouveau Mouvement noir d'Afrique (Neo-Black Movement of Africa - NBM), qui avait pour but de permettre aux membres d'étendre leur réseau. Bien que les dirigeants du NBM affirment ne pas avoir de relations avec Black Axe, les autorités américaines et canadiennes disent que les deux sociétés sont « les mêmes » [3].

La Black Axe arrive en Italie au début des années 2000 et se voit confier par Cosa Nostra la gestion du trafic de crack et d'héroïne. Une fois implantée à Palerme, la Black Axe se lance dans le trafic d'être humains : entre 2014 et 2016 le nombre de Nigérianes arrivant en Italie passe de moins de 1 500 à plus de 11 000, environ 80 % avec une part croissante de mineures étant livrées à la prostitution[4].

Elle étend son activité dans le reste de l'Europe : reste de l'Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Suisse. Des dizaines de milliers de femmes nigérianes seraient prostituées par l'organisation[4].

Ses membres et leurs victimes se sont fondus dans les flux d'immigrés provenant d’Afrique subsaharienne, débarquant sur les côtes italiennes, notamment via le Niger et la Libye. L'organisation s'est implantée dans le sud de la péninsule italienne, en Sicile, notamment à Palerme, agissant en sous-traitance de la mafia, avant de remonter vers le nord de l'Italie puis de l’Europe.[réf. nécessaire]

En 2022 sa présence est attestée en Suisse dans la ville de Zurich[5].

Activités et crimes modifier

L'organisation s'est spécialisée dans le cybercrime mais se livre aussi au trafic de stupéfiants et à la traite des êtres humains.[réf. nécessaire]

Parmi de nombreux crimes, elle est responsable du massacre de l'université Obafemi-Awolowo [6],[7]. En 2021, elle tente de voler 1 million d'euros en pratiquant la fraude à l'aide sociale lors de la pandémie de Covid-19 en république d'Irlande. En novembre 2021, un massacre perpétré par le groupe fait six morts dans la communauté d'Okitipupa au Nigeria.

Elle est impliquée dans les meurtres de plusieurs centaines de personnes et la participation à de multiples activités criminelles dans le monde entier : fraude sur Internet (escroqueries sentimentales, escroqueries à l'héritage, escroqueries immobilières et escroqueries par courriel), trafic international de stupéfiants, traite, prostitution, mise au service de politiciens de « voyous à gages », extorsion, contrefaçon de documents d'identité, copie de cartes de crédit, fraude par chèque, vol et viol.[réf. nécessaire]

Organisation modifier

Les membres du groupe sont connus sous le nom de "Axemen". Son aile sud-africaine aurait une milice connue sous le nom de "bouchers" pour maintenir la discipline. Les membres de cette confrérie sont reconnaissables à leur habillement : ils portent des pantalons noirs, une chemise blanche à manches longues, un manteau noir avec l'insigne de la hache sur le devant et dans le dos, et un béret noir entouré d'un ruban jaune.[réf. nécessaire]

Chaque pays de l'Union européenne est dirigée par un responsables avec un adjoint. Ils se réunissent une fois par an, généralement aux États-Unis[4].

Leurs tueurs à gages sont nommés bucha ou killers et utilisent souvent des armes blanches[4].

Interpellations modifier

Interpol a arrêté six dirigeants présumés de Black Axe à Johannesbourg en 2021, et ils pourraient être extradés vers les États-Unis[8].

En 2022 Interpol organise l'opération JACKAL. L'opération a permis de saisir 1,2 million d'euros,d'arrêter 75 personnes, et 49 propriétés ont été fouillées[9], [10], [11].

Idéologie modifier

Les membres prêtent allégeance à une divinité appelée Korofo, le Dieu invisible. Selon leur idéologie, ils luttent contre l'oppression coloniale. Leur nom vient de leur symbole qui représente une hache noire coupant les chaînes de l'oppression. Ils ont des espions connus sous le nom d'« yeux » dans toute la société nigériane.[réf. nécessaire]

Comme d'autres mafias nigérianes, les Black Axe ont recours au juju pour dissuader leurs victimes de parler[12]. Les membres du Black Axe ont eux-mêmes recours aux rituels juju lors des cérémonies d'intronisation[4].

Politique modifier

De nombreux élus de l'État d'Edo sont des axemen[13].

Documentaires modifier

Bande dessinée modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. (en) Jeff Burt, « Interpol busts global 'Black Axe' cyber-fraud suspects », The Register,‎ (lire en ligne)
  2. Africa Eye, « Crime organisé : le culte ultra-violent qui est devenu une mafia mondiale », BBC World Service,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Black Axe mafia: Italian police arrest 30 Nigerian suspected gang members », BBC News,‎ (lire en ligne)
  4. a b c d et e Ana Pouvreau, « Les mafias nigérianes investissent l’Europe », sur revueconflits.com, .
  5. (en) NZZ/sb, « Report: Nigerian Black Axe criminal gang expands in Switzerland », sur SWI swissinfo.ch (consulté le ).
  6. (en) OLUWAFEMI OGUNJOBI, OLUFUNMINIYI SALAWU, DHIKRU AKINOLA et KEMI BUSARI AND OLUFEMI AROWOLO, « OAU students remember colleagues, 14 years after killing », National Mirror,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Peluola Adewale, « OAU cult attack », www.socialistworld.net,‎ (lire en ligne)
  8. (en) Aron Hyman, « Interpol arrests another alleged Black Axe member in Johannesburg », sur timeslive.co.za, .
  9. Cléophée Cimino, « Interpol arrête 70 cybercriminels affiliés au groupe Black Axe », sur Siècle Digital, (consulté le )
  10. « Coup de filet international contre des réseaux criminels financiers d’Afrique de l’Ouest », (consulté le )
  11. (en) « Closing ranks on West African organized crime: more than EUR 2 million seized in Operation Jackal », sur www.interpol.int, (consulté le )
  12. Etienne Dubuis, « L’ombre des gangs nigérians s’étend en Europe », sur letemps.ch, .
  13. « Le culte ultra-violent qui est devenu une mafia mondiale », BBC News Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).