Circulation d'un champ vectoriel

intégrale curviligne d'un champ de vecteurs

La circulation d'un champ vectoriel du point au point le long d'une courbe est un scalaire défini comme l'intégrale curviligne :

où :

est le vecteur position d'un point quelconque P de la trajectoire (O est l'origine du repère),
et le déplacement élémentaire le long de .

Propriétés modifier

Circulation le long d'une courbe fermée modifier

La circulation d'un champ vectoriel le long d'une courbe   fermée (  et   sont confondus) est égale au flux de son rotationnel à travers une surface   s'appuyant sur la courbe (le résultat ne dépend pas de la surface choisie, du moment qu'elle est délimitée par la courbe  ) :

 

Circulation d'un gradient modifier

Quand le champ   est irrotationnel ( ), il peut être écrit comme le gradient d'un champ scalaire   :  . Alors sa circulation de   à   est égale à la variation du champ scalaire de   à   :

 

Dans ce cas la circulation dépend donc seulement des points   et  , elle ne dépend pas de la courbe   choisie pour les relier.

Exemples en physique modifier

Travail d'une force modifier

Le travail   d'une force   appliquée à un point matériel   quand il se déplace d'un point   à un point   est égal à la circulation de   le long de la trajectoire   menant   de   à   :

 

Remarques :

  • une force appliquée à un point matériel n'est pas nécessairement un champ vectoriel (elle n'est pas nécessairement définie en tout point de l'espace), mais la définition du travail reste valable du moment que la force est définie en tout point de la trajectoire ;
  • la définition du travail s'applique aussi à une force appliquée à un solide en un point précis   de ce dernier ;
    • dans certains cas il est important d'écrire    est la vitesse du point   et   le temps, notamment quand   est un point de contact du solide avec un autre solide. Par exemple, le travail d'une force de frottement est nul dans le cas d'un roulement sans glissement ( ) ;
  • la définition du travail s'applique aussi à une force appliquée uniformément aux points matériels d'un solide (force par unité de masse constante). Dans ce cas la trajectoire   est celle du centre de gravité du solide ; c'est notamment le cas du travail du poids du solide.

Circulation du champ électrique modifier

Le champ électrique   étant irrotationnel ( ), on peut l'écrire comme le gradient d'un champ scalaire   :  . Par convention (d'origine historique), on définit le potentiel électrique comme  , donc  . Le théorème du gradient s'écrit alors :

 

Ce résultat est dénommé « différence de potentiel » ou « tension » entre   et  .

Circulation du potentiel vecteur le long d'une courbe fermée modifier

Le champ magnétique   étant de divergence nulle ( ), on peut l'écrire comme le rotationnel d'un champ vectoriel  , appelé potentiel vecteur :  . Le théorème de Stokes s'écrit alors :

 

Ce résultat est appelé « flux magnétique » à travers la surface  .

Théorème de Kelvin modifier

Le théorème de Kelvin établit que, dans un fluide barotrope (un fluide dans lequel les surfaces d'égale pression se confondent avec celles d'égale densité), la circulation du vecteur vitesse   le long d'un contour   fermé est nulle :