Cacho fio

cérémonie liée à Noël et au solstice d'hiver

Le cacho fiò ou cacho-fue (cacha-fuòc, selon la norme classique) est une ancienne cérémonie liée à Noël et au solstice d'hiver durant laquelle l'on met une grosse bûche d'arbre fruitier au feu. Liée au paganisme, elle avait été christianisée puisqu'elle s'accompagnait d'une bénédiction, durant le transport de la bûche vers le foyer. Typiquement provençal, ce rite du cacho fiò, selon Frédéric Mistral, signifiait « mettre au feu ».

Cacho fio pour Noël 2011 à Beaumes-de-Venise

La fête du feu

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Lou grand et lou pitchoun au cacho fio
 
Embrasement de la bûche du cacho fio

En Provence, la soirée de Noël commençait par l'ancienne coutume païenne du cacho fio[1]. Cet allumage rituel de la bûche de Noël (calendau, en provençal) correspondait à un rite du feu caché et présageait le retour du feu neuf, le feu du premier Soleil de la nouvelle année[2].

La cérémonie avait lieu devant la cheminée avant de se mettre à table pour le gros souper. Le plus jeune et le plus vieux portaient ensemble une bûche d’un arbre fruitier (poirier, cerisier, olivier) [3] qui devait brûler pendant trois jours et trois nuits[2]. Ils devaient faire trois fois le tour de la table recouverte de ses trois nappes[4].

Une triple libation sur la bûche était ensuite pratiquée par le plus jeune de l'assemblée, avec du vin cuit, et le plus ancien prononçait les paroles suivantes :

En provençal En français

Cacho-fiò
Bouto-fiò
Alègre, alègre
Dièu nous alègre
Calèndo vèn, tout bèn vèn
Dièu nous fague la gràci de veire l’an que vèn
E se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens[4]

Bûche de Noël,
Donne le feu
Réjouissons nous
Dieu nous donne la joie
Noël vient, tout vient bien
Dieu nous fasse la grâce de voir l’an qui vient
Et si nous ne se sommes pas plus
Que nous ne soyons pas moins[4].

La bûche devait durer jusqu'au jour des Rois. Quand elle était calcinée, elle passait pour miraculeuse. Ses cendres, déposées sur la nappe de Noël, ne la brûlaient pas et des morceaux de charbon étaient placés dans les étables pour protéger le bétail des maladies[4].

Notes et références

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  1. Le Gros Souper, Anita Bouverot-Rothacker, éd. Jeanne Laffitte, p. 16
  2. a et b Arts et traditions de Noël en Provence
  3. Tradition du cacho-fio René Husson, Les 13 desserts en Provence, Saint-Affrique, Fleurines, , 192 p. (ISBN 978-2-912690-21-0), P52 Tradition avant le Gros souper de Noël
  4. a b c et d Lo cacho-fio sur le site tradicioun.org

Voir aussi

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