Bromure d'uranyle

composé chimique

Le bromure d'uranyle est un composé chimique de formule UO2Br2. Il s'agit du sel d'uranyle et d'acide bromhydrique. Il se présente sous la forme d'un solide rouge clair hygroscopique, qui vire au jaune au contact de l'humidité de l'air. Thermiquement instable, il libère du brome y compris à température ambiante. Chauffé à 350 °C sous atmosphère inerte, il se décompose en 48 heures. Dans les solvants de coordination, il forme des complexes à un ligand, de formule UO2Br2·L (où L représente l'acétonitrile CH3C≡N), à deux ligands UO2Br2·2L (où L représente l'anhydride acétique CH3COOCOCH3, l'éther diéthylique CH3CH2OCH2CH3 ou la N-méthylacétanilide), à trois ligands UO2Br2·3L (où L représente le N,N-diméthylformamide) et à quatre ligands UO2Br2·4L (où L représente le DMSO CH3SOCH3). Il forme avec l'ammoniac NH3 des complexes doublement, triplement et quadruplement coordonnés UO2Br2·nNH3, où n = 2, 3 ou 4. Il forme également le trihydrate UO2Br2·3H2O à partir de solution aqueuse de bromure d'hydrogène, qui se présente sous forme d'aiguilles jaune sombre. Cet hydrate est stable et perd une molécule d'eau par chauffage à 60 °C. Le monohydrate UO2Br2·H2O est déshydraté par l'acide phosphorique. Dans les liquides ioniques, le bromure d'uranyle en présence d'ions bromure donne le tétrabromure [UO2Br4]2−[4].

Bromure d'uranyle
Identification
Apparence solide rouge hygroscopique
Propriétés chimiques
Formule Br2O2UUO2Br2
Masse molaire[1] 429,836 ± 0,003 g/mol
Br 37,18 %, O 7,44 %, U 55,38 %,
Propriétés physiques
Solubilité très soluble dans l'eau et les solvants polaires[2]
Précautions
Matériau radioactif
Composé radioactif
SGH[3]
SGH06 : ToxiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H300, H330, H373 et H411

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le bromure d'uranyle peut être obtenu en faisant réagir du tétrabromure d'uranium anhydre avec de l'oxygène à une température de 150 à 160 °C.

UBr4 + O2 → UO2Br2 + 2 Br2, de 150 à 160 °C.

Il est également possible de procéder à l'oxydation anodique de l'uranium métallique en présence d'oxygène sec et de brome dissous dans l'acétonitrile.

Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) Lester R. Morss, Norman M. Edelstein et Jean Fuger, The Chemistry of the Actinide and Transactinide Elements, Springer Science, (ISBN 978-94-007-0210-3, DOI 10.1007/978-94-007-0211-0, Bibcode 2011tcot.book.....M)
  3. Entrée « Uranium compounds » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 2 mars 2017 (JavaScript nécessaire)
  4. (en) Marie-Olga Sornein, Mickaël Mendes, Céline Cannes, Claire Le Naour, Peter Nockemann, Kristof Van Hecke, Luc Van Meervelt, Jean-Claude Berthet et Christoph Hennig, « Coordination environment of [UO2Br4]2− in ionic liquids and crystal structure of [Bmim]2[UO2Br4] », Polyhedron, vol. 28, no 7,‎ , p. 1281-1286 (DOI 10.1016/j.poly.2009.02.027, lire en ligne)