Les bīja (sanskrit : semences, germes) est une notion du bouddhisme qui s'utilise dans deux contextes: dans le cadre du karma, une action pouvant — par métaphore — planter une semence ou une potentialité; et dans le cadre de la littérature tantrique, de nombreuses divinités sont dites avoir une « syllabe semence » ou un « mantra semence »[1].

Description

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Syllabe germe Ham à l'envers, utilisée dans la méditation tibétaine Tummo.

Les bîja des graines, des semences, ou encore de l'énergie pure ou impure qui va engendrer son fruit (sanskrit: phala). Bien que les bîja soient des éléments discontinus, ils n'en forment pas moins une série sans interruption, jusqu'à ce qu'ils s'éteignent complètement au moment du nirvana[2].

La théorie des bîja a d'abord été développée par le courant Vijñanavâda. Dans le tantrisme, « les bîjas sont assimilés au germe phonique des déités à l'énoncé desquels celles-ci sont amenées dans le mandala »[2].

On peut dire que ce sont des phonèmes monosyllabiques avec une prononciation spécifique à la base de la construction de la plupart des mantras de l’hindouisme, du bouddhisme, du tantrisme. Ils sont considérés comme des « vibrations » de la conscience primordiale créatrice.

Om̐ est le bīja le plus connu, il est dit « Pranava » soit « celui qui contient tous les autres bīja ».

Le bīja, au contraire de certains mantras, n’a pas de signification particulière, il est le « verbe créateur » avec un pouvoir de guérison. Le bīja est aussi perçu comme la vibration sonore d’une divinité contenant en germe tous ses pouvoirs.

Notes et références

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  1. Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, 2014 (ISBN 978-0-691-15786-3), p. 119.
  2. a et b Paul Magnin, Bouddhisme et diversité. Expériences de libération, Paris, Cerf, coll. « Patrimoines - bouddhisme », 763 p. (ISBN 978-2-204-07092-8) p. 697