Berthe Rakotosamimanana

primatologue et paléontologue malgache

Berthe Rakotosamimanana, née Berthe Rasoamialinivo, le , à Andasibe, morte le , à Antananarivo, est une géologue, paléontologue, anthropologue et primatologue de Madagascar.

Berthe Rakotosamimanana
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Berthe RasoamialinivoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Biographie modifier

Berthe Rasoamialinivo naît à Andasibe dans le district de Moramanga le [1]. Elle fait des études de géologie, biologie animale et d'anthropologie à la faculté des sciences de l'université de Paris Jussieu[1].

Elle se marie en 1963 avec le Docteur Philibert Rakotosamimanana.

À son retour dans son pays, en 1967, elle enseigne au département de géologie de l'université de Madagascar[1],[2]. Elle mène des recherches sur la faune des mammifères fossiles et subfossiles de Madagascar[3]. Après sept ans, elle crée, avec son collègue le professeur Henri Rakotoarivelo, le premier service de paléontologie de l'université en 1974[2]. En 1977, elle obtient un doctorat de l'université de Paris-VII, intitulé La diversité anthropologique des isolats des Hautes Terres (Imerina, Madagascar). Confrontation de la biologie et du social[4]. Cette thèse examine la diversité des implantations humaines et des espèces, et leurs interactions, dans les Hautes terres de l'Imerina[1].

En 1993, le service de paléontologie devient un département à part entière, principalement grâce à ses initiatives. Elle en est la responsable de 1995 à 1998[1]. Elle crée également trois nouveaux départements : Anthropologie physique, Anthropologie nutritionnelle, Primatologie et biologie de l'évolution[2]. Elle y est active jusqu'en 2003 et supervise des doctorants jusqu'à sa mort, survenue le , à 67 ans[1],[2].

Tout au long de sa carrière, Berthe Rakotosamimanana est membre de plusieurs organismes professionnels, dont le Groupe d'étude et de recherche sur les primates de Madagascar (GERP)[2],[1].

Elle milite pour la définition d’un plan national d'action environnementale à Madagascar. En tant que secrétaire générale du 17e congrès de la Société internationale de primatologie, elle persuade le gouvernement d'accorder un financement important à l'université pour préparer la conférence de 1998, qui se tient à Antananarivo[5]. De 1977 à 1983, elle est également directrice de la recherche scientifique au sein du ministère malgache de l'éducation et de la recherche scientifique[2].

 
Microcèbe de Mme Berthe

Plusieurs espèces ont été nommées de son vivant en faisant référence à elle :

  • Un nouveau type de lémurien a été baptisé en son honneur Microcèbe de Mme Berthe ou Microcebus berthae. Les auteurs de la première description ont ainsi rendu hommage à sa coordination sur la durée de la recherche avec le Centre allemand des primates dans le parc national de Kirindy Mitea, l'habitat de ce lémurien. C'est le plus petit primate du monde. Il a été découvert en 1992 dans les forêts du Menabe[6].
  • En 1993, des chercheurs ont nommé une espèce éteinte de coua, Coua berthae (de) ou Coua de Mme Berthe[7].

Travaux et publications (exemples) modifier

Elle a fait partie des équipes qui ont livré la première description de diverses espèces éteintes telles que :

  • † Le Babakotia, un genre de lémurien qui s'est éteint il y a moins de 1000 ans[8].
  • † L'Ambondro mahabo, un mammifère primitif du Jurassique moyen malgache, ce qui a fait l'objet d'une publication dans la revue Nature[9].

Elle a participé à des travaux de recherche sur les primates de Madagascar, notamment sur leur répartition historique sur l'île[10]. Elle a fait partie d'une équipe qui a utilisé le séquençage de l'ADN pour démontrer que tous les lémuriens malgaches descendaient d'un ancêtre commun[11]. Elle a participé à l'identification de quelques-uns des premiers dinosaures de l'île, dont deux nouvelles espèces d'eucynodontes non mammifères[12],[13].

Elle s'est intéressée au lémurien sportif de Milne-Edwards (en), ou lémurien belette de Milne-Edwards[14],[15]. Elle a fait partie d'une équipe plus large qui a étudié les liens entre la distance génétique et la distribution géographique chez les lémuriens nains[16]. Ses travaux sur le Pachylemur insignis, avec des collègues, ont montré qu'il est plus proche du genre variecia que du lémurien[17]. Elle a également étudié les dermatoglyphes des lémuriens[18].

Références modifier

  1. a b c d e f et g « Rakotosamimanana, Berthe », sur Université d'Antananarivo,
  2. a b c d e et f Yves Rumpler, « Professeur Berthe Rakotosamimanana », Lemur News (publication du Deutsches Primatenzentrum, ou Centre allemand des primates, institut appartenant à la communauté Leibniz, no 11,‎ , p. 1-2 (lire en ligne)
  3. (en) Bo Beolens, Michael Watkins et Michael Grayson, The eponym dictionary of mammals, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, , 592 p. (ISBN 978-0-8018-9533-3, OCLC 593239356, lire en ligne), « Berthe », p. 41
  4. « Diversité anthropobiologique des isolats des Hautes-Terres (Imerina, Madagascar) : confrontations du biologique et du social : études comparatives / Berthe Rakotosamimanana née Rasoamialinivo », sur Sudoc
  5. (en) Alison Jolly et R.W. Sussman, Lemurs. Developments in Primatology : Progress and Prospect, Boston, MA, Springer, (lire en ligne), « Notes on the History of Ecological Studies of Malagasy Lemurs »
  6. (en) Rodin M. Rasolooarison, Steven M. Goodman et Jörg U. Ganzhorn, « Taxonomic Revision of Mouse Lemurs (Microcebus) in the Western Portions of Madagascar », International Journal of Primatology, vol. 21, no 6,‎ , p. 963–1019 (DOI 10.1023/A:1005511129475)
  7. (en) Steven M. Goodman et Florent Ravoavy, « Identification of bird subfossils from cave surface deposits at Anjohibe, Madagascar, with a description of a new giant Coua (Cuculidae: Couinae) », Proceedings of the Biological Society of Washington, vol. 106, no 1,‎ , p. 24-33 (lire en ligne)
  8. (en) Elwyn L. Simons, Laurie R. Godfrey, William L. Jungers, Prithijit S. Chatrath et Berthe Rakotosamimanana, « A New Giant Subfossil Lemur, Babakotia, and the Evolution of the Sloth Lemurs », Folia Primatologica, vol. 58, no 4,‎ , p. 197–203 (ISSN 1421-9980, DOI 10.1159/000156629)
  9. (en) John J. Flynn, J. Michael Parrish, Berthe Rakotosamimanana, William F. Simpson et André R. Wyss, « A Middle Jurassic mammal from Madagascar », Nature, vol. 401, no 6748,‎ , p. 57–60 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/43420)
  10. (en) Berthe Rakotosamimanana, Hanta Rasamimanana, Jörg U. Ganzhorn,Steven M. Goodman (dir.), « Past and Present Distributions of Lemurs in Madagascar », dans New Directions in Lemur Studies (International Primatological Society - XVIIe Congrès, Springer US, , 19–53 p. (ISBN 978-1-4615-4705-1, DOI 10.1007/978-1-4615-4705-1_2)
  11. (en) K. Praveen Karanth, Thomas Delefosse, Berthe Rakotosamimanana, Thomas J. Parsons et Anne D. Yoder, « Ancient DNA from giant extinct lemurs confirms single origin of Malagasy primates », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 102, no 14,‎ , p. 5090–5095 (ISSN 0027-8424, PMID 15784742, PMCID 555979, DOI 10.1073/pnas.0408354102)
  12. (en) John J. Flynn, J. Michael Parrish, Berthe Rakotosamimanana, William F. Simpson, Robin L. Whatley et André R. Wyss, « A Triassic Fauna from Madagascar, Including Early Dinosaurs », Science, vol. 286, no 5440,‎ , p. 763–765 (PMID 10531059, DOI 10.1126/science.286.5440.763)
  13. (en) John J. Flynn, J. Michael Parrish, Berthe Rakotosamimanana, Lovasoa Ranivoharimanana, William F. Simpson et André R. Wyss, « New Traversodontids (Synapsida: Eucynodontia) from the Triassic of Madagascar », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 20, no 3,‎ , p. 422–427 (ISSN 0272-4634, DOI 10.1671/0272-4634(2000)020[0422:NTSEFT]2.0.CO;2)
  14. (en) Solofonirina Rasoloharijaona, Berthe Rakotosamimanana, Blanchard Randrianambinina et Elke Zimmermann, « Pair-specific usage of sleeping sites and their implications for social organization in a nocturnal Malagasy primate, the Milne Edwards' sportive lemur (Lepilemur edwardsi) », American Journal of Physical Anthropology, vol. 122, no 3,‎ , p. 251–258 (ISSN 1096-8644, PMID 14533183, DOI 10.1002/ajpa.10281)
  15. (en) Solofonirina Rasoloharijaona, Berthe Rakotosamimanana et Elke Zimmermann, « Infanticide by a Male Milne-Edwards' Sportive Lemur (Lepilemur edwardsi) in Ampijoroa, NW-Madagascar », International Journal of Primatology, vol. 21, no 1,‎ , p. 41–45 (ISSN 1573-8604, DOI 10.1023/A:1005419528718)
  16. (en) Andreas Hapke, Joanna Fietz, Stephen D. Nash, Daniel Rakotondravony, Berthe Rakotosamimanana, Jean-Baptiste Ramanamanjato, Gisèle F. N. Randria et Hans Zischler, « Biogeography of Dwarf Lemurs: Genetic Evidence for Unexpected Patterns in Southeastern Madagascar », International Journal of Primatology, vol. 26, no 4,‎ , p. 873–901 (ISSN 1573-8604, DOI 10.1007/s10764-005-5327-0)
  17. (en) S. Crovella, D. Montagnon, B. Rakotosamimanana et Y. Rumpler, « Molecular biology and systematics of an extinct Lemur:Pachylemur insignis », Primates, vol. 35, no 4,‎ , p. 519–522 (ISSN 1610-7365, DOI 10.1007/BF02381961)
  18. Berthe Rakotosamimanana, « Etude des dermatoglyphes et des coussinets palmaires et plantaires de quelques Lemuriens Malgaches », Bull. Ass. Anat., vol. 148,‎ , p. 413–510 (lire en ligne)

Liens externes modifier