Bassin à portes marinières

Le bassin à portes marinières, appelé aussi paléo-écluse ou archéo-écluse, est un ouvrage hydraulique de franchissement de dénivelé par les bateaux, ancêtre direct de l'écluse moderne.

Treuil de pertuis à proximité de Hurley, dans le Berkshire (Angleterre)

Il consiste en un bassin, de forme généralement peu régulière, plus ou moins ovale, fait d'une maçonnerie généralement assez grossière, encadré en amont et en aval par deux pertuis, en lieu et place des portes dites « busquées » modernes (ou d'autres systèmes comme les portes à guillotines).

On suppose qu'il apparaît vers la fin du Moyen Âge sur nos rivières, peut-être de façon empirique par amélioration par des meuniers des systèmes de franchissement de leurs barrages. Son amélioration progressive conduira à l'élaboration de l'écluse « moderne ».

Ces ouvrages, pour la plupart disparus ou remplacés par des écluses, font le régal des archéologues nauticiens qui les voient un peu comme des dinosaures de l'histoire de la navigation fluviale, en tant que chaînon intermédiaire entre l'antique pertuis et l'écluse moderne[1].

Où voir, en France, des bassins à portes marinières ? modifier

Trois bassins à portes marinières se voient très facilement sur le Thouet, en aval de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), à La Salle, Rimodan et Bron. Il n'est pas impossible qu'ils aient déjà été là en 1435.

Un autre est très accessible dans le Nord, dans la petite ville de la Gorgue, sur la Lawe.

On en voit mentionnés sur des plans anciens du XVIIIe siècle notamment. Notons par exemple leur présence sur les cahiers de l'ingénieur Louis de Régemortes sur l'Ourcq en 1749.

Notes et références modifier

  1. Valérie Mauret-Cribellier, « La navigation sur le Cher du XVIe au XIXe siècle », Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, vol. 43, no 1,‎ , p. 125–132 (lire en ligne, consulté le ) :

    « Avec une Fig. 3 : Élévation de la porte marinière - 11 septembre 1858. pp. 60-77 des Bordes. -17868 : devis pour la reconstruction du pertuis des Bordes. -17919 : mention de 5 vannes (ou porte marinière*) posées quelques années précédemment au pertuis des Bordes par M. de Cemay, maître... passelis* qu’il a fallu réparer. -1808 12 : plan du barrage, du moulin et du pertuis des Bordes. -180913 : barrage en charpente et porte marinière14. Porte de 7 à 7,50 m de large fermée au moyen d’aiguilles »

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Du pertuis à l'écluse, Charles Berg. Editions Musée de la Batellerie, 1997
  • Kevin et Gwendo vont en bateau, Charles Berg, Editions Musée de la Batellerie, 1999
  • Les canaux de l'Ourcq, Jacques de La Garde, Editions Sauvegarde des Monuments, 1991
  • Les canaux du Loing, de Briare, d'Orléans, Editions Sauvegarde des Monuments, 1993
  • "La navigation sur le Cher du XVIe au XIXe siècle", in: Le Cher. Histoire et archéologie d'un cours d'eau, Tours. Fédération pour l'édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2013. pp. 125-132. (Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, 43)

Liens externes modifier