Vœu du faisan

vœu formulé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne
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Le Vœu du faisan est un vœu formulé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et sa cour lors du « Banquet du faisan », tenu à Lille le [1],[2]. L'engagement concerne le fait d'aller délivrer Constantinople prise par les Turcs l'année précédente.

Le Vœu du faisan (anonyme).

Cet engagement chrétien pour la croisade ne fut jamais tenu[3]. Cette fête précédait de peu la diète impériale de Ratisbonne concernant la Turquie, qui n'aboutit pas elle non plus. La croisade n'eut donc pas lieu. Philippe le Bon semble pourtant sincère dans son vœu de croisade. La diplomatie fut très active en la matière. De plus, le duc leva de l'argent pour enrôler des troupes et armer des navires. Il semble même qu'il ait voulu participer lui-même à cette croisade. En effet, il réunit des états généraux en pour organiser le gouvernement en son absence.

Le Banquet du faisan

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Illustration du banquet du faisan dans l’histoire de Lille et de l la Flandre wallonne de Victor Derode(1848)

Mathieu d'Escouchy, chroniqueur de l'époque, fit un récit détaillé du Vœu du faisan :

« Après l'apparition d'un géant escortant une dame représentant la sainte Église, apparaît dans la salle du banquet : « Toison-d'Or, roy d'armes, lequel portoit en ses mains un phaisant (faisan) en vie, orné d'un riche collier d'or, garny de pierres fines et de perles ; et après iceluy Toison-d'Or, vinrent deux damoiselles adextrées de deux chevaliers de la Toison-d'Or. Ils s'avancèrent jusques devant le duc, où après avoir fait la révérence, ledit Toison-d'Or parla à icelui duc en ceste manière : »

« Très haut et très puissant prince, et mon très redoutable seigneur, voyez ici les dames qui très humblement se recommandent à vous ; et pour ce que c'est la coutume qui a esté anciennement instituée, après grandes festes et nobles assemblées, on présente aux princes et seigneurs et aux nobles hommes le paon ou quelque autre noble oiseau pour faire des vœux utiles et valables, pour ce sujet on m'a ci envoyé avec ces deux damoiselles pour vous présenter ce noble phaisant, vous priant que le veuillez avoir en souvenance. »

« Ces paroles estant dites, icelui duc print un bref escript, lequel il bailla à Toison-d'Or, et dit tout haut : Je voue à Dieu, mon Créateur, à la glorieuse Vierge Marie, aux dames et au phaisant, que je feray et entretiendray ce que je baille par escript. »

« Toison-d'Or prend alors l'écrit et en fait lecture à haute voix. C'était le vœu que faisait le prince d'entreprendre et d'exposer son corps pour la défense de la foi chrétienne, et pour résister à la dampnable entreprinse du Grand-Turc et des infidelles… Et, ajouta-t-il, si je puis, par quelque voye ou manière que ce soit, sçavoir ou cognoistre que ledit Grand-Turc eût volonté d'avoir affaire à moy corps à corps, je, pour ladite foy chrestienne soustenir, le combattray à l'ayde de Dieu tout-puissant et de sa très douce mère, lesquels j'appelle toujours à mon ayde. » »

Il est fait appel spécialement à de nombreux artistes pour participer à la décoration des lieux de festivités. La liste nominative et leur rémunération sont connues grâce aux archives ducales. On signale la présence de Jacques Daret, le mieux payé d'entre eux, mais aussi de Jean Hennecart, Jean Le Tavernier, Simon Marmion[4]. L'objet du banquet est en effet avant tout de montrer la splendeur de la cour du Duc de Bourgogne[3].

Voir aussi

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Sources primaires

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  • Marie-Thérèse Caron (éd.), « Les vœux du faisan, noblesse en fête, esprit de croisade : le manuscrit français 11594 de la Bibliothèque Nationale de France », Turnhout, Brepols, Burgundica no 4, 2003, 420 p.

Bibliographie

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  • Georges Doutrepont, « À la cour de Philippe le Bon. Le Banquet du Faisan et la littérature de Bourgogne », Revue générale no 35, 1899, p. 787-806 et no 36, 1900, p. 99-118.
  • Georges Doutrepont, « Les historiens du « Banquet des vœux du Faisan » », dans Mélanges d'histoire offerts à Charles Moeller. Recueil de travaux publiés par les membres des conférences d'histoire et de philologie de l'Université de Louvain, Louvain, Bureaux du Recueil, 1914, p. 654-670.
  • Georges Doutrepont, « Notice sur le ms. français 11594 », Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques no 41, 1923, p. 1-28.
  • Agathe La Fortune-Martel, Fêtes noble en Bourgogne au XVe siècle : Le banquet du Faisan (1454) : aspects politiques, sociaux et culturels, Montréal et Paris, Vrin, (ISBN 978-2-7116-9273-6).
  • (en) Gail Orgelfinger, « The Vows of the Pheasant and late chivalric ritual », dans Howard Chickering et Thomas Seiler (éd.), The Study of Chivalry: Resources and Approaches, Kalamazoo, Medieval Institute Publications, 1988, p. 611-643 (ISBN 0-918720-94-X).
  • Yvon Lacaze, « Politique « méditerranéenne » et projets de croisade chez Philippe le Bon : de la chute de Byzance à la victoire chrétienne de Belgrade (mai 1453-juillet 1456) », Annales de Bourgogne, t. XLI, nos 161-162,‎ , p. 5-42 ; 81-132 (lire en ligne).
  • Sylvie Lefèvre, entrée « Vœux du faisan », dans Geneviève Hasenohr et Michel Zink (éd.), Dictionnaire des lettres françaises : le Moyen Âge, Paris, Fayard, 1992, p. 1 488-1 489 (ISBN 2-213-59340-X).
  • Michel Stanesco, « Le banquet du faisan : de la fête courtoise au scénario rituel », dans Danielle Quéruel (dir.), Rencontres médiévales en Bourgogne (XIVe – XVe siècles), no 2, Presses Universitaires de Reims : Centre de Recherche sur la Littérature du Moyen Âge et de la Renaissance, 1992, p. 47-67.
  • Marie-Thérèse Caron, «  : Le Banquet du Vœu du Faisan, fête de cour et stratégies de pouvoir », Revue du Nord, vol. 78, no 315, 1996, p. 269-288 [lire en ligne].
  • Marie-Thérèse Caron et Denis Clauzel (éd.), Le Banquet du Faisan, 1454. L'Occident face au défi de l'Empire ottoman, Arras, Artois Presses Université, 1997, 368 p. (ISBN 2-910663-12-4).

Articles connexes

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Notes et références

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  1. « Le vœu du faisan », sur larousse.fr (consulté le ).
  2. « FAISAN VŒU DU (1454) », sur universalis.fr (consulté le ).
  3. a et b Joël Chandelier, L'Occident médiéval : D'Alaric à Léonard (400 - 1450), Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 700 p. (ISBN 978-2-7011-8329-9), chap. 11 (« Moderne Moyen Âge (1300-1450) »), p. 545.
  4. Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes : 1404-1482, Paris/Bruxelles, Bibliothèque nationale de France/Bibliothèque royale de Belgique, , 464 p. (ISBN 978-2-7177-2499-8), p. 34.