Baggaras

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Les Baggaras ou Baqqārah[1] (en arabe : البقارة, litt. « éleveurs »[2] ) sont un peuple arabe nomade habitant la zone située entre le lac Tchad et le Nil, au Soudan (en particulier au Darfour), au Niger, au Tchad, au Cameroun, au Nigéria et en République centrafricaine. Comme leur nom l'indique, ce sont en général des éleveurs, qui migrent entre les prairies à la saison humide et les zones de rivières à la saison sèche. La plupart d'entre eux parlent l'arabe tchadien.

Région habitée par les Baggaras.

Ethnonymie modifier

Selon les sources, on observe des variantes dans la translittération : Baggaras, Baqara, Baqqarah, Baqqara, Fellata-Baggare[3].

Histoire modifier

Les Baggaras descendent probablement de populations arabes d’Égypte qui ont émigré dans un premier temps vers l'ouest, puis vers le sud, et à nouveau vers l'est[2]. Ils arrivent au Darfour au XVIIIe ou XIXe siècle, où ils se métissent avec les populations africaines locales[2],[4]. Ils sont alors présents dans le Kordofan, le sultanat du Darfour, et le royaume du Ouaddaï[2].

À la fin du XIXe siècle, ils sont un soutien précieux à Muhammad Ahmad lors de la guerre des mahdistes[4].

Vers la fin du XXe siècle, la sécheresse des années 1980-1990 entraîne une partie de la population à entrer en conflit avec les peuples sédentaires ou nomades voisins (Furs, Noubas, Dinkas)[4].

Territoire et population modifier

 
Femmes misseiria voyageant à dos de bœuf au Kordofan (début du XXe siècle).
 
Femmes baggara avec leur troupeau au Soudan (2016).

Les Baggaras sont un peuple nomades éleveur de bétail vivant entre le lac Tchad et le Nil à une latitude comprise entre 10° et 13°[2]. Ils occupent les régions fluviales à la saison sèche, les pâturages à la saison humide, et cultivent des céréales aux périodes de migrations saisonnières[2].

Les Arabes Baggaras du Soudan sont divisés en tribus :

Les Misseiria du Jebel Moun (Darfour du Nord) parlent un dialecte nilo-saharien, le tama (aussi appelé « Miisiirii »). Ces derniers constituent depuis 2004 la majorité des effectifs des milices Janjawids du Soudan et se revendiquent comme étant arabes.

Notes et références modifier

  1. Encyclopædia Universalis, « Bédoins » (consulté le )
  2. a b c d e et f (en) Baggaras sur l’Encyclopædia Britannica (consulté le 25 novembre 2022)
  3. Source RAMEAU, BnF [1]
  4. a b et c « Baggaras », encyclopédie Larousse (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (de) Arthur Berger, Mit den wilden Baggara am Blauen Nil : erlebniffe im Sudan, Globus Verlag, Berlin, 1935, 195 p.
  • (en) Stella Court Treatt, Sudan Sand : filming the baggara Arabs, George G. Harrap, Londres, Sydney, Bombay, 1930, 251 p.
  • (en) Ian Cunnison, Baggara Arabs, power and lineage in a Sudanese nomad tribe, Clarendon Press, Oxford, 1966, 233 p. (compte-rendu en ligne [2])
  • (en) Ian Cunnison, « Blood money, vengeance and joint responsibility: the Baggara case », in Edward Evan Evans-Pritchard (dir.), Essays in Sudan ethnography, C. Hurst, Londres, 1972 (ISBN 0-900966-54-8)
  • Patricia Musa-Launay, Histoires de familles : la représentation des relations familiales dans les contes baggara et nuba du Soudan, Institut national des langues et civilisations orientales, Paris, 1992, 2 vol., 1081 p. (thèse d'Études africaines)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier