Arnold Gluckman

pianiste, compositeur et violoniste brésilien d'origine austro-hongroise
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Arnold Gluckmann (Autriche-Hongrie, 1894 - São Paulo, 1951) est un pianiste, violoniste, compositeur et chef d'orchestre austro-hongrois actif au Brésil depuis 1917.

Arnold Gluckman
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités

Il fait partie des immigrants européens qui ont eu un impact important dans l'établissement de la samba urbaine en y apportant des éléments d'Europe.

Biographie modifier

Né en 1894 en Autriche-Hongrie, Arnold Gluckman arrive au Brésil probablement en 1917[1],[2].

Gluckman apparaît dans un grand nombre d'enregistrements de Noel Rosa, l'une des figures pionnières de la samba[3], alors que Rosa est initialement très réticent à l'intégration d'« extrangérismes »[4]. Considéré comme un bon pianiste, il fait néanmoins face à une forte concurrence. et commence sa vie comme tel, avec beaucoup de difficultés en raison du nombre de concurrents. Il compose néanmoins de nombreuses chansons pour des labels discographiques[2].

Sa formation érudite lui permettant d'accompagner des orchestres comme chanteur lyrique ou duo de chambre avec violon, il rencontre l'influent chef d'orchestre Francisco Braga (pt). Ce dernier le recommande à la tête de l'orchestre du tout nouveau (1924) Radio Club de Rio de Janeiro : Gluckman s'exprime beaucoup à la radio, arrivée il y a peu au Brésil, tant à Rio de Janeiro qu'à São Paulo[5].

Gluckman continue à diriger quelques concerts de musique classique par la suite. Il est généralement décrit comme « sympathique, mais très irritable lorsqu'il s'agissait de perfectionner l'exécution musicale sous sa responsabilité »[6].

Entre 1931 et 1940, la samba est le genre de chanson populaire le plus enregistré au Brésil, avec près d'un tiers du répertoire total ; les sambas et les marches représentent ensemble un peu plus de la moitié du répertoire enregistré pendant cette période[7]. Grâce à la nouvelle technologie d'enregistrement électromagnétique, il est possible de capturer les instruments de percussion présents dans les écoles de samba[8]. La samba Na Pavuna d'Almirante[9], interprétée par le Bando de Tangarás, est la première à être enregistrée en studio avec les percussions qui caractériseront désormais le genre : tamborim, surdo, pandeiro, ganzá, cuíca, entre autres[10]. Malgré la présence de ces instruments de percussion, les enregistrements de samba en studio sont marqués par la prédominance d'arrangements orchestraux avec des cuivres et des cordes[8]. Tandis que la question de l'authenticité de leur production est sujette à caution et décriée de par leurs origines, ce schéma orchestral est surtout imprimé par des arrangeurs d'origine européenne, dont Simon Bountman, Romeu Ghipsman, Ignácio Kolman, Lúcio Chameck, Harry Kosarin et Arnold Gluckman, des chefs d'orchestre dont la formation érudite a fini par conférer un son symphonique européen à la contre-mélodie et au rythme de tambour de la samba estacienne[11],[12],[13],[14],[15]. Un gain esthétique indéniable a été apporté par eux, les circonstances techniques exigeant des solutions créatives de la part des arrangeurs et des interprètes. Les interventions de ces « déformateurs de samba » ont pourtant eu un accueil mitigé par leurs contemporains, étant accusés d'« empêcher l'émergence de ce qu'est le Brésil »[12],[13].

Arnold Gluckman orchestre et dirige une importante production de 1941, O dia é nosso, mise en scène par Milton Rodrigues[2],[16].

Arnold Gluckman meurt à São Paulo en 1951[1],[2].

Notes et références modifier

  1. a et b (pt) « Arnold Gluckman », sur opontodosmusicos.blogspot.com, (consulté le ).
  2. a b c et d Barros 2009, p. 307.
  3. (pt) « Noel Rosa », sur dicionariompb.com.br, Dicionário Cravo Albin da Música Popular Brasileira (consulté le ).
  4. Barros 2009, p. 294.
  5. Barros 2009, p. 307-308.
  6. Barros 2009, p. 308.
  7. (pt) Zuza Homem de Mello et Jairo Severiano, A Canção no Tempo : 85 anos de músicas brasileiras, vol. 1, Sao Paulo, Editora 34, (ISBN 9788573260793), p. 67.
  8. a et b (pt) Carlos Eduardo Amaral de Paiva, Palmeira do mangue não vive na areia de Copacabana : a formação de uma esfera pública popular em fins dos anos 1920 (maîtrise), Araraquara, Universidade Estadual Paulista, (lire en ligne [PDF]), p. 85-86.
  9. (pt) « Musique et paroles de la chanson Na Pavuna », sur letras.mus.br (consulté le ).
  10. (pt) Nei Lopes et Luiz Antonio Simas, Dicionário da História Social do Samba, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, , 336 p. (ISBN 9788520012581), p. 150.
  11. (pt) Humberto M. Franceschi, A Casa Edison e seu tempo, Rio de Janeiro, Sarapuí, , 309 p. (ISBN 9788588921016), p. 292.
  12. a et b (pt) João de Lira Cavalcante Neto, Da roda ao auditório : uma transformação do samba pela Rádio Nacional (thèse de master), Sao Paulo, Pontifícia Universidade Católica, (lire en ligne [PDF]), p. 36-37.
  13. a et b (pt) João Máximo et Carlos Didier, Noel Rosa : Uma Biografia, Brasília, Universidade de Brasília, (ISBN 9788523002541), p. 244.
  14. Benetti 2018, p. 45, 74.
  15. Barros 2009, p. 305.
  16. (pt) Alice Gonzaga, 50 anos de Cinédia, Rio de Janeiro, Record, , p. 47.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (pt) Cauê Souza de Benetti, Simon Bountman e a formação da linguagem fonogênica brasileira (maîtrise en musique), Campinas, Universidade Estadual de Campinas, Instituto de Artes, (lire en ligne [PDF]).
  • (pt) Orlando de Barros, « Vozes consoantes : os artistas judeus e a MPB nos anos de Vargas », dans H. Lewin (dir.), Identidade e cidadania: como se expressa o judaísmo brasileiro, Rio de Janeiro, Centro Edelstein de Pesquisas Sociais, (ISBN 978-85-7982-018-2, lire en ligne [PDF]), p. 292-316.

Liens externes modifier