Antonio Bosio

archéologue et historien

Antonio Bosio (né en 1575 ou 1576 à Malte et mort le à Rome) est un archéologue italien d'origine maltaise.

Biographie modifier

Confié à la garde de son oncle Giacomo Bosio, Antonio Bosio arrive à Rome en 1587, quand son oncle est nommé représentant de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem auprès de Saint-Siège.

Antonio Bosio et la naissance de l'archéologie paléochrétienne à Rome modifier

Il arrête ses études de littérature, philosophie et jurisprudence à l'âge de 18 ans quand il commence à s'intéresser aux catacombes chrétiennes de la via Salaria découvertes dans la campagne romaine en 1578. Il employa 35 ans de sa vie à mettre au jour, décrire et étudier les catacombes de Rome dont il trouve trace dans les actes des martyrs. Il meurt en 1629 en laissant deux volumes de notes manuscrites de plus de 1 000 feuillets chacun confiés à la Biblioteca Vallicelliana à Rome[1].

L'ouvrage a été publié in-folio en 1632-1635[2], par le chevalier Carlo Aldobrandino sous le patronage de Giovanni da S. Severino Severani, sous le titre de Roma Sotterranea, opera postuma di Antonio Bosio Romano, antiquario ecclesiastico singolare de' suoi tempi, Compita, disposta, et accresciuta dal MRP Giovanni da S. Severino Severani[3]. Il a été traduit de l'italien au latin par un prêtre de l'Oratoire de Rome Paolo Aringhi en deux volumes publié à Rome en 1651[2] et à Cologne en 1659, largement complété par Giovanni Gaetano Bottari en trois volumes entre 1737 et 1753.

Le succès de l'ouvrage Roma Sotterranea repose en partie sur ses riches illustrations : il contient de nombreux plans et coupes des catacombes, ainsi que de nombreuses reproductions de peintures, inscriptions funéraires et objets précieux[1].

Une conséquence fâcheuse de cette publication est qu'une fois les emplacements connus, les catacombes ont été fouillées faisant disparaitre tout ce qui pouvait avoir une valeur marchande. Bien que beaucoup d'informations sur l'état des catacombes, de leurs inscriptions et de leurs fresques aient été conservées dans les manuscrits de Bosio, un grand nombre ont été perdues à la suite de la publication. Certains des catacombes décrites par Bosio ont été détruites depuis par des constructions ultérieures. A noter , que le nom d'Antonio Bosio est cité dans le très beau roman historique de Monaldi & Sorti, "Imprimatur" , où est, notamment évoquée, la chasse aux reliques dans les catacombes romaines,installée par le pape Grégoire XV vers 1620 et encore plus exploitées, plus tard, par le Pape Innocent X Pamphili.

Notes et références modifier

  1. a et b Décultot, Elisabeth (dir), Musées de papier. L'antiquité en livres, 1600-1800, Paris, Ouvres éditions, Goucuff Gardenigo, , 168 p. (ISBN 978-2-35340-091-1), p. 52-53
  2. a et b Manuel du libraire et de l'amateur de livres... Par Jacques-Charles Brunet, 1810 page 161, col. 1
  3. L'ouvrage est numérisé et consultable dans Gallica (en ligne).

Bibliographie modifier

  • Décultot, Elisabeth (dir), Musées de papier. L'Antiquité en livres, 1600-1800, catalogue d'exposition, Paris, Louvre éditions, Goucuff Gradenigo, 2010, 168 p.
  • Fiocchi Nicolai, Vincenzo (ed.), Roma sotteranea di Antonio Bosio romano, fac-similé de l'édition de Rome 1632, Rome, 1998.
  • Ghilardi, Massimiliano, « Le catacombe di Roma dal Medioevo alla Roma sotteranea di Antonio Bosio », Studi Romani, vol. 49, 2001, pp. 27-56.
  • Meez, Jörg Martin, « Pietro da Cortona und das Frontispiz zu Antonio Bosios Roma sotteranea », Marburger Jahrbuch für Kunstwissenschaft, vol. 20, 2003, pp. 229-244.

Liens externes modifier

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