Aïcha Mekki

journaliste marocaine

Aïcha Mekki, née vers 1950, morte en mai 1992, est une journaliste marocaine qui a été une pionnière du reportage sur la criminalité dans son pays alors qu'elle travaillait pour le journal L'Opinion. Elle a été l'une des rares reporters spécialistes de la criminalité et femmes journalistes du pays. De 1977 à 1992, elle a écrit une chronique intitulée «Au ban de la société».

Aicha Mekki
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Biographie
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Décès
Nationalité
Activités

Biographie modifier

Mekki est née Rokia Fetha à Taza, au nord-est du Maroc, vers 1950[1],[2],[3]. Certaines sources précisent que son année de naissance est 1952[4]. Elle grandit au sein d’une famille vivant dans la pauvreté et étudie dans une école juive de la ville, avec un intérêt particulier pour la langue française. Mekki subit des violences domestiques durant son enfance. Alors qu'elle était encore enfant, sa famille déménage aux Carrières Centrales, un lotissement de Casablanca[1]. Elle étudie le français à l’université de Rabat[3].

Elle commence son parcours professionnel comme journaliste à la station radiophonique marocaine de Rabat[3]. Au milieu des années 1970, Mekki est engagée pour travailler à L'Opinion, un journal marocain de langue française[1],[3]. D'octobre 1977 à sa mort en 1992, elle y publie une chronique intitulée «Au ban de la société»[1],[3],[5]. Cette chronique, écrite pendant les années de plomb au Maroc, est devenue célèbre pour ses descriptions de crimes et pour un style de narration semi-fictionnel. Elle s’est intéressée particulièrement aux milieux marginaux et aux personnes parmi les plus pauvres du pays, comme les prostituées et les toxicomanes. Elle étaitaussi l'une des rares journalistes à faire des reportages sur la criminalité au Maroc[1],[4] et une rare femme journaliste dans son pays à l’époque[6]. Elle est considérée comme une pionnière du reportage moderne sur cette criminalité marocaine[1].

Ses reportages sur la criminalité se caractérisent par l'accent mis sur les aspects des affaires criminelles autres que les faits de l'enquête policière. Elle écrit sur le contexte de l'affaire, le crime lui-même et les procédures judiciaires. Les affaires couvertes concernent aussi des meurtres provoqués par des crimes dits passionnels, et notamment des féminicides[1].

Elle meurt en mai 1992, âgée d’une trentaine d’années[7]. Elle vivait seule au moment de sa mort, dans un appartement dépourvu d’électricité et d’eau potable[3]. Son corps est découvert deux semaines après qu'elle ait cessé de venir au travail[1], le 16 mai[4].

Références modifier

  1. a b c d e f g et h (en) « Mekki, Aicha », dans Henry Louis Gates, Emmanuel Akyeampong et Steven J. Niven, Dictionary of African Biography, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-538207-5, DOI 10.1093/acref/9780195382075.001.0001/acref-9780195382075-e-0530, lire en ligne)
  2. Abdeljlil Lahjomri, Pleure Aı̈cha, tes chroniques égarées: vie et mort de Aı̈cha Mekki, itinéraire romancé, suivi d'une anthologie des chroniques d'Au ban de la société et Société et justice, Malika,
  3. a b c d e et f « Aicha Mekki », dans Fatima Sadiqui, Amira Nowaira, Azza el Kholy et Moha Ennaji (dir.), Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique du Nord, (lire en ligne), p. 355-356
  4. a b et c « Mekki, Aicha (1952–1992) », dans John Middleton (dir.) et Joseph C. Miller, New Encyclopedia of Africa, vol. 3, Charles Scribner's Sons, , 2e éd., p. 532
  5. Osire Glacier, Femmes politiques au Maroc d'hier à aujourd'hui: La résistance et le pouvoir au féminin, Tarik,
  6. (en) Eve Sandberg et Kenza Aqertit, Moroccan Women, Activists, and Gender Politics: An Institutional Analysis, Lexington Books, , p. 39
  7. (pt) « Biographias de Mulheres Africanas. Aicha Mekki (c. 1950–1992) », sur Université fédérale du Rio Grande do Sul

Liens externes modifier