İdil Üner

actrice turque-allemande

İdil Üner, née le à Schöneberg à Berlin, est une actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice germano-turque.

Elle se fait connaître en tant qu'actrice en 1998 par le film Kurz und schmerzlos, réalisé par Fatih Akin. Elle joue également pour ces autres films : Gegen die Wand (2004) et The Cut (2014). Elle apparaît aussi pour le réalisateur Thomas Arslan, dans Dealer (1999) ou Im Juli (2000).

En 2001, elle remporte le Prix du court-métrage allemand en or avec la réalisation de son premier court-métrage Die Liebenden vom Hotel von Osman.

Depuis 2008, elle est membre du casting permanent de la série policière Mordkommission Istanbul.

Biographie

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Origines, enfance et études

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İdil Üner naît le [1] à Schöneberg[2],[3](Berlin), dans une famille intellectuelle et politiquement engagée. Ses parents, sont turques et originaires de la région du Bosphore[4]. Elle grandit dans le quartier bourgeois de Steglitz dans un milieu ouvert et libéral, où les traditions religieuses et culturelles ne sont pas prédominantes[5],[3].

Sa passion pour le théâtre commence à six ou sept ans, lors d'une représentation d'Oliver Twist au théâtre Hansa. Émerveillée par les acteurs et leur accueil avec des fleurs, elle ose demander à jouer avec eux. Invitée à participer aux répétitions de la pièce suivante, elle y joue une étoile. À la fin de sa scolarité, elle se produit déjà régulièrement sur la scène du théâtre turc de Berlin, le Tiyatrom (de)[6].

Après son bac, Idil Üner étudie entre 1992 et 1996 à la Hochschule der Künste à Berlin[1],[4],[6].

Parcours professionnel

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En tant qu'actrice

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En parallèle de ses études, Idil Üner fait ses premières apparitions télévisées dans les séries Tatort et Polizeiruf 110, où elle rencontre Fatih Akin au milieu des années 1990[7]. Ils jouent un couple d'adolescents impliqué dans un club de théâtre[4],[6] dans une série scolaire[7]. À cette époque, celui-ci lui montre la première version de Kurz und schmerzlos, son futur premier long-métrage, où elle obtient en 1997[4], un rôle secondaire important[7]qui la fait connaître en 1998[8].

Ils continuent à collaborer sur huit projets (notamment Gegen die Wand en 2004 et The Cut en 2014), devenant amis dans la vie privée. Fatih Akin se consacre principalement à la réalisation et n’apparaît que rarement à l'écran, tandis qu’elle continue de jouer devant la caméra et sur scène[7].

Idil Üner joue également dans deux films réalisés par Thomas Arslan : Dealer (1999) et Im Juli (2000)[3]. Dans de nombreux films, elle se fait connaître en tant que chanteuse[4]. Elle chante des chansons turques devant une mosquée à Istanbul dans Gegen die Wand (2004) de Fatih Akin[6],[3].

Depuis 2008, elle est membre du casting permanent de la série policière Mordkommission Istanbul, où elle joue le rôle du commissaire interprété par Erol Sander[4].

En 2014, elle joue également dans le film Einmal Hans mit scharfer Soße[4]. Celui-ci ébranle les clichés sur les traditions familiales, les rituels de rencontre et les hommes, qu'ils soient allemands ou turcs, tout en divertissant[6].

Idil Üner fait face à des difficultés car elle est souvent cantonnée à des rôles stéréotypés en raison de son origine turque, malgré ses compétences variées. Cela limite sa carrière et reflète les préjugés persistants dans l'industrie cinématographique allemande[5].

En tant que réalisatrice

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En 2001, Idil Üner réalise son premier film, intitulé Die Liebenden vom Hotel von Osman[9]. Ce court-métrage remporte le Prix du court-métrage allemand en or[6],.

En 2022, elle fait partie des jurys pour les prix de films du Festival Max Ophüls[10].

En tant que metteuse en scène

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En 2003, Idil Üner réalise sa première mise en scène théâtrale au Tiyatrome avec Hysteria de Terry Johnson (en)[9]. Cette pièce est la rencontre fictive entre Sigmund Freud et Salvador Dali, et Norway Today, une pièce sur deux personnes suicidaires qui se rencontrent sur Internet[6].

Ensuite, Şermin Langhoff (en), la directrice du Ballhaus Naunynstraße (de), l'invite à un festival de théâtre ou elle participe à Berlin Arabesque, une production collaborative qui fusionne des chants romantiques allemands avec des chants arabesques turcs. L'ensemble raconte une histoire similaire à une demi-comédie musicale[6].

En 2011, elle crée au Ballhaus, avec Tunçay Kulaoğlu (de), sa troisième pièce de théâtre comédie Funk is not dead, adapté du film japonais Radio No Jikan en allemand[11]. La mise en scène se concentre sur un concours de pièces radiophoniques sur le thème « Buntes Deutschland – je pense en turc, j’écris en allemand ». À travers cette adaptation, elle explore la diversité culturelle en Allemagne en utilisant le médium radiophonique[12].

En 2014, Idil Üner met en scène Süpermänner[4]au Ballhaus Naunynstraße, une pièce documentaire fondée sur des interviews de cinq Berlinois d'origine turque, âgés de 27 à 73 ans, tous interprètes non professionnels[13]. Elle leur donne la parole pour contester les stéréotypes sur les Turcs en Allemagne, mettant en lumière leurs expériences personnelles et leur sensibilité[14].

Vie privée

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Idil Üner est en couple avec Laurens Walter (de), un acteur allemand, avec qui elle a deux enfants[4]. En 2016, son métier d'actrice la conduit à quitter Berlin pour s'installer à Hambourg avec sa famille[7].

Nominations & Prix

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Filmographie (sélection)

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Pièces de théâtre (sélection)

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  • 2003: Hysteria (mise en scène)[9].
  • 2006: Norway.Today[19],[20].
  • 2011: Funk is not dead[11],[12].
  • 2014: Süpermänner (mise en scène)[14].

Références

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  1. a et b Işıkoğlu 2005, p. 135.
  2. (de) « Idil Üner kommt ohne Fleisch gut aus »  , sur bz-berlin.de, (consulté le )
  3. a b c d e f et g (de) « Sagen Sie jetzt nichts, Idil Üner »  , sur SZ Magazin, (consulté le )
  4. a b c d e f g h et i (de) « Idil Üner »  , sur gala.de (consulté le )
  5. a et b (de) Harald Hordych, « Idil Üner im Porträt: Türkisch für Fortgeschrittene »  , sur Süddeutsche.de, (consulté le )
  6. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z (de) Bernd Sobolla, « Porträt - Künstlerin zwischen Orient und Okzident »  , sur Deutschlandfunk Kultur, (consulté le )
  7. a b c d et e (de) Nina Holley, « „Mit Armin Rohde zu drehen war wie ein flüssiges Ping-Pong-Spiel“ »  , sur Die Welt, (consulté le )
  8. (de) Christian Buß, « Frau Doktor, retten Sie den Vorabend! », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne  , consulté le )
  9. a b et c (de) « Schauspielerin Idil Üner hat im Theater Tiyatrom ein Stück über den Psychoanalytiker inszeniert: Freud auf Türkisch »  , sur Berliner Zeitung, (consulté le )
  10. (de) « Filmfestival Max Ophüls Preis 2022: Preisträger*innen »  , sur filmportal.de, (consulté le )
  11. a et b (de) Jan Oberländer, « Neues von Idil Üner: Deutsch mich nicht ein! », Der Tagesspiegel,‎ (ISSN 1865-2263, lire en ligne  , consulté le )
  12. a et b (de) « Theater: Buntes Deutschland », Der Tagesspiegel,‎ (ISSN 1865-2263, lire en ligne  , consulté le )
  13. Marie Urban, « La transculturalité dans les pratiques documentaires germanophones à l’exemple du "théâtre postmigrant" », Trajectoires. Revue de la jeune recherche franco-allemande, no 14,‎ (ISSN 1961-9057, DOI 10.4000/trajectoires.6355, lire en ligne  , consulté le )
  14. a et b (de) Sandra Luzina, « "Süpermänner" im Ballhaus Naunynstraße: Zeige, was du fühlst », Der Tagesspiegel,‎ (ISSN 1865-2263, lire en ligne  , consulté le )
  15. Işıkoğlu 2005, p. 136.
  16. Videau André, « Head-on. Film allemand de Fatih Akin », Hommes et Migrations, no 1251,‎ , p. 142 (www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_2004_num_1251_1_4256  )
  17. (en) Politics and Culture in Germany and Austria Today, Dora Osborne, Frauke Matthes, Katya Krylova, Myrto Aspioti, , 262 p. (ISBN 9781640140844), p. 175.  
  18. (tr) « Einmal Hans mit scharfer Sosse », Nordische Filmtage Lübeck 2013,‎ , p. 124 (lire en ligne  )
  19. (de) « Idil Üner, gastspiel Tiyatrom Norway.Today »  , sur archiv.hebbel-am-ufer.de, (consulté le )
  20. (de) « Idil Üner (Darsteller) », sur Thalia Theater (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (tr) Diğdem Işıkoğlu, Kültürlerin Kesişimi, Aksanlı Sinema ve Almanya’daki 2. ve 3. Kuşak Türk Yönetmenlerin Sinemasal Üretimi (Thèse de Master), Istambul, , 164 p. (lire en ligne [PDF]).  

Liens externes

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