Éclampsie
Description de l'image Dissection of uterus at term eclampsia.jpg.

Traitement
Médicament Préparation parmaceutique à base de nitroglycérine (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité ObstétriqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 O15
CIM-9 642.6
DiseasesDB 4068
MedlinePlus 000899
eMedicine 253960
med/1905 emerg/796
MeSH D004461
Patient UK Pre-eclampsia-and-eclampsia

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

L'éclampsie est une crise convulsive généralisée survenant chez une femme enceinte dans un contexte d'hypertension gravidique. Elle survient habituellement comme la complication majeure de la pré-éclampsie. Il s'agit d'une urgence vitale pour la femme et l'enfant à naître.

Étymologie et histoire modifier

Le mot éclampsie vient du grec ancien ἒκλαμψις, eklampsis, « lumière éclatante », d’où le sens d’« accès soudain » ; il fut introduit au XVIIIe siècle par François Boissier de la Croix de Sauvages en référence à l'occurrence subite des convulsions chez les patientes.

Épidémiologie modifier

L'incidence de l'éclampsie a été estimée aux États-Unis à 0,04 % au Royaume-Uni à 0,05 % et seulement 0,02 % en Suède.[réf. nécessaire]

En Afrique, par contre, la fréquence de l'éclampsie est très élevée, parfois supérieure à 1%[1].

Description modifier

L'éclampsie survient exclusivement dans le cadre d'une hypertension gravidique, définie par la survenue d'une hypertension artérielle au cours de la grossesse après vingt semaines d'aménorrhée, ou au cours du post-partum avant six semaines[2]. Dans le deuxième cas, elle survient principalement dans les deux premiers jours[3]. Dans tous les cas, elle est le plus souvent la complication de la pré-éclampsie, définie par l'association d'une hypertension gravidique et d'une protéinurie[2].

La crise convulsive généralisée se développe en principe en quatre étapes qui peuvent se répéter[4] :

  1. phases d'invasion (quelques secondes) : contraction de la face et des membres supérieurs ;
  2. phase tonique (quelques dizaines de secondes) : contraction généralisée (y compris les muscles respiratoires) avec apnée ;
  3. phase clonique (quelques minutes) : convulsions généralisées avec possible morsure de langue ;
  4. phase stertoreuse (variable en durée) : obnubilation avec respiration bruyante.

Diagnostic différentiel modifier

L'éclampsie doit être différenciée des autres causes de crise convulsive, qui peuvent être par exemple une hémorragie méningée ou une crise convulsive idiopathique[5].

Facteurs de risque modifier

Le facteur de risque principal d'éclampsie est la pré-éclampsie.

Évolution modifier

L'éclampsie non prise en charge peut aboutir au décès[5].

Parmi les complications, sont possibles :

Prise en charge modifier

Le traitement de l'éclampsie doit être immédiat et comporte deux volets successifs, la stabilisation de la patiente et l'arrêt de la grossesse.

Stabilisation modifier

La stabilisation de la patiente comporte, outre les mesures habituelles de prise en charge en soins intensifs, l'arrêt des convulsions et le traitement de l'hypertension. Pour les convulsions, le traitement à privilégier est le sulfate de magnésium par voie intraveineuse, dont la dose doit être adaptée et dont le maintien est préconisé pendant 24 heures après la fin des crises[2]. En effet, ce traitement est d'efficacité supérieure au diazépam ou à la phénytoïne[2]. Pour l'hypertension, un traitement est souhaité selon les mêmes critères que pour la pré-éclampsie, à savoir si la pression artérielle diastolique est supérieure à 110 mmHg[5].

Arrêt de la grossesse modifier

L'arrêt de la grossesse est indispensable et doit avoir lieu dans les plus brefs délais, pouvant être par césarienne ou par voie basse, le plus souvent après stabilisation de la patiente[5].

Prévention modifier

La prévention de l'éclampsie est indiquée au cours de la pré-éclampsie sévère (définie par la présence d'un critère parmi : hypertension sévère, atteinte rénale, œdème aigu pulmonaire, syndrome HELLP, troubles neurologiques, thrombopénie, hématome rétroplacentaire, souffrance fœtale) lorsque surviennent des signes neurologiques associant céphalée rebelle, réflexes ostéotendineux polycycinétiques et troubles visuels[2]. Un traitement préventif par sulfate de magnésium intraveineux est alors recommandé en l'absence de contre-indications (insuffisance rénale ou maladie neuromusculaire)[2].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • Mayes, M., Sweet, B. R. & Tiran, D. (1997). Mayes' Midwifery - A Textbook for Midwives 12th Édition, p. 533–545. Baillière Tindall. (ISBN 0-7020-1757-4)

Notes et références modifier

  1. « Profil épidémiologique et prise en charge de l’éclampsie au Sénégal: à propos de 62 cas », sur The Pan African Medical Journal, The Pan African Medical Journal, .
  2. a b c d e et f Société française d’anesthésie et de réanimation, Collège national des gynécologues et obstétriciens français, Société française de néonatologie, Société française de médecine périnatale, Prise en charge multidisciplinaire des formes graves de prééclampsie, 2009 [[PDF]lire en ligne.
  3. Sabiri, A. Moussalit, S. Salmi, S. El Youssoufi, M. Miguil (2006) L'éclampsie du post-partum: épidémiologie et pronostic ; Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, Volume 36, Issue 3, Pages 276-280 B. Doi:10.1016/j.jgyn.2006.12.025 lire le résumé.
  4. Collège national des gynécologues et obstétriciens français, Item 17, item 218 : Principales complications de la grossesse – Pré-éclampsie et syndrome pré-éclamptique, 2006
  5. a b c et d (en) American College of Obstreticians and Gynecologists, « ACOG practice bulletin. Diagnosis and management of preeclampsia and eclampsia. Number 33, January 2002 », Obstet Gynecol, vol. 99, no 1,‎ , p. 159–67 (PMID 16175681), [PDF] lire en ligne
  6. (en) Luisa Caropreso, Taiane de Azevedo Cardoso, Maha Eltayebani et Benicio N. Frey, « Preeclampsia as a risk factor for postpartum depression and psychosis: a systematic review and meta-analysis », Archives of Women's Mental Health, vol. 23, no 4,‎ , p. 493–505 (ISSN 1434-1816 et 1435-1102, DOI 10.1007/s00737-019-01010-1, lire en ligne, consulté le )