Ximénès Doudan

critique et moraliste français
Ximénès Doudan
Portrait gravé de Ximénès Doudan et sa signature (Imprimerie A. Salmon, Paris).
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Ximénès Doudan, né à Douai en 1800 et mort à Paris le [1],[2], est un critique et moraliste français, dont l'œuvre ne fut découverte qu'à titre posthume.

Biographie modifier

Durant sa jeunesse parisienne, et après un séjour à Cambrai, il devient répétiteur au collège Henri-IV, vit rue des Sept-Voies, et a pour camarades Saint-Marc Girardin et Silvestre de Sacy. Il écrit dans La Revue française et au Journal des débats. Au milieu des années 1820, Girardin le recommande à Abel François Villemain, qui le présente à son tour à Victor de Broglie[3].

Devenu l'intime d'Albertine de Staël-Holstein, fille de Mme de Staël qui avait épousé Victor de Broglie, il est nommé précepteur de Louis-Alphonse (1812-1842), fils d'Albert de Rocca et de Germaine de Staël, un enfant qui s'était retrouvé orphelin en 1818.

Doudan devient le chef du cabinet des différents ministères du duc de Broglie entre 1830 et 1836, puis resta son secrétaire particulier, avant d'être nommé maître des requêtes au Conseil d'État.

Très gros lecteur, admirateur de Sainte-Beuve, il publia des critiques littéraires dans des journaux et correspondit avec un cercle d'ami(e)s, dont Eugénie de Guérin et Théobald Piscatory. Sa correspondance conservée court de 1823 à 1872[3].

Aucun livre de Doudan ne fut publié de son vivant. Après sa mort, c'est principalement Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury qui édite de lui des Mélanges et Lettres (1876-1877), des Lettres (1879), des Pensées et fragments, suivis des Révolutions du goût (1881). En , Cuvillier-Fleury donne une conférence à l'Institut de France et sort de l'oubli, « l'aimable Doudan », qu'il présente comme « un auteur inconnu de tous, un libre-penseur dans le monde », et que la presse littéraire qualifie bientôt de « moraliste inédit »[4]. Il fut lu par Friedrich Nietzsche, Jean-Marie Guyau, et Marcel Proust, entre autres.

Pasteur a donné une certaine notoriété, en le citant dans son Discours de réception à l'Académie française[5], à un passage de Doudan qui commence par la phrase : « Il y a longtemps que je pense que celui qui n'aurait que des idées claires serait assurément un sot »[6].

Selon Antoine Compagnon, il retombe après 1910, dans un relatif oubli[7].

Œuvre modifier

Citations modifier

  • « Ne dites rien contre l'affectation du style ; c'est bien souvent un travail nécessaire pour faire sortir sa pensée du marbre où elle est enfermée ».
  • « Il ne faut jamais quitter son mari parce que cela fait trop de peine de le revoir ».
  • « Il y a quelque fantaisie de se faire exorciser, bien que cette cérémonie ne soit plus guère en usage dans l'Église. Aujourd'hui, c'est l'homéopathie qui a remplacé l'exorcisme ».

Bibliographie modifier

  • (en) Mary Fischer, A group of French critics: Edmond Schérer, Ernest Bersot, Saint-Marc Girardin, Ximénès Doudan, Gustave Planche, Chicago, A.C. McClurg and company, 1897, pp. 198-227sur archive.org.
  • Claire Witmeur, Ximénès Doudan. Sa vie et son œuvre, Paris, E. Droz, Bibliothèque de la faculté de philosophie et lettres de l'université de Liège -LX-, 1934.
  • Ernest Seillière, Un familier des doctrinaires, Ximénès Doudan, Recueil Sirey, 1943.
  • Gabrielle Clopet, Ximénès Doudan, épistolier au XIXe siècle, 1953.
  • Laurent Theis, Ximénès Doudan (1800-1872) : une perle inconnue : suivi d'un choix de lettres, Paris, Perrin, coll. « Biographies », , 368 p. (ISBN 978-2-262-10456-6).

Notes et références modifier

  1. Acte de décès à Paris 7e, n° 1004, vue 10/31.
  2. Henri Moncel, Introduction à l'ouvrage de Ximénès Doudan Des révolutions du goût, Paris, 1924, p. X et LXXVI.
  3. a et b M. Fischer (1897), p. 196-199.
  4. Journal des débats politique et littéraires, 27 octobre 1876, p. 2-4.
  5. Prononcé en 1882. Œuvres complètes de Pasteur, t. 7, p. 339, consultable sur Gallica.
  6. Cité comme de Ximénès Doudan par Jean-Marie Guyau, L'art au point de vue sociologique, 1888, rééd. Ayer Publishing, 1975, (ISBN 0-405-06510-8), 9780405065101, p. 206, passage consultable sur Google Books.
  7. A. Compagnon, Proust essayiste : Aimer Sainte-Beuve 8e partie, Cours du Collège de France, diffusion sur France culture le 28 juillet 2019 — écouter en ligne.

Liens externes modifier