Joseph d'Haussonville

historien et homme politique français
Joseph d’Haussonville
Gravure de Paul Thiriat sur un dessin de Gaston Vuillier d’après un cliché d’Eugène Pirou.
Fonctions
Sénateur inamovible
-
Fauteuil 22 de l'Académie française
-
Membre de la Chambre des députés
Septième législature de la monarchie de Juillet (d)
Seine-et-Marne
-
Membre de la Chambre des députés
Sixième législature de la monarchie de Juillet (d)
Seine-et-Marne
-
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Conjoint
Enfant
Parentèle
Pauline d'Harcourt (belle-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinction
Blason
Œuvres principales
Jules Michelet, sa vie et ses œuvres (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Joseph Othenin Bernard de Cléron, comte d'Haussonville, né à le à Paris 1er et mort le à Paris 7e, est un historien et homme politique français.

Biographie modifier

Fils de Charles Louis d'Haussonville, chambellan de Napoléon Ier, pair de France et de Jeanne Marie Falcoz de La Blache, Joseph Othenin d'Haussonville entre très jeune dans la carrière diplomatique et est en poste comme secrétaire d'ambassade à Bruxelles, Turin et Naples.

Ses parents veulent d'abord le faire élever à la maison mais Joseph d'Haussonville rapporte qu'à 12 ans, il a déjà épuisé deux précepteurs, dont un s'y est repris à deux fois. Il est placé au collège et suit les cours de Louis-le-Grand.

En 1827, il devient bachelier ès lettres et commence des études de droit. Le 19 mai 1828, il est nommé attaché à l'Ambassade de France à Rome auprès de François-René de Chateaubriand. Chateaubriand démissionne de son poste en août 1829 lors de la constitution du ministère Polignac ; Joseph d'Haussonville se dit « gros jean comme devant »[Quoi ?].

Après la révolution de 1830, il fait partie de l'ambassade de France à Londres de Talleyrand.

Il est conseiller général de Seine-et-Marne pour le canton de Donnemarie-Dontilly, où se trouve son domaine de Gurcy-le-Châtel (du -).

Il quitte la carrière diplomatique pour entrer dans la politique en étant élu le député par le 4e collège de Seine-et-Marne (Provins)[1]. Il est réélu le [2].

À la chambre, il fait constamment partie de la majorité ministérielle et prononce d'importants discours sur le droit de visite, l'enquête électorale, le scrutin public et le scrutin secret, les chemins de fer de Lyon, le budget. Il est l'auteur d'une proposition de loi sur les conditions d'admission et d'avancement dans les emplois publics, le rapporteur d'un projet de crédit destiné aux travailleurs libres dans les colonies, présente et soutient des pétitions de protestants demandant le libre exercice de leur culte.

Comme son beau-père, il rentre dans la vie privée à la chute de la monarchie de Juillet, en 1848. Sous le Second Empire, il fait partie de l'opposition orléaniste et y joue un rôle très actif, publiant à Bruxelles un journal d'opposition, Le Bulletin français.

Le 15 juillet 1854, sa mère meurt : il est son seul héritier.

En 1863, il soutient activement la candidature de Lucien-Anatole Prévost-Paradol à l'Académie française.

Ses ouvrages historiques lui valent d'être lui-même élu le 29 avril 1869 au 22e fauteuil de l'Académie française. Il y succède à Jean-Pons-Guillaume Viennet et est reçu par Saint-Marc Girardin le 31 mars 1870. Notoirement orléaniste, il est dispensé de la visite d'agrément à Napoléon III.

Il reste à Paris pendant le siège de 1870-1871 et laisse un récit de cet événement.

Après la guerre de 1870, il fonde et préside l'Association des Alsaciens-Lorrains, formée pour aider les habitants de l'Alsace-Lorraine qui ont choisi de conserver la nationalité française à s'établir en Algérie[3].

En 1871, il est candidat aux élections législatives complémentaires du sur la liste de l'Union parisienne de la presse, mais il n'est pas élu.

En 1876, il devient propriétaire du château de Coppet, en Suisse[4].

En 1878, il est nommé sénateur inamovible et le reste jusqu'à sa mort[5].

Au Sénat, il s'allie avec le centre droit pour défendre les congrégations religieuses.

Distinction modifier

Mariage et descendance modifier

Il épouse en 1836 Louise-Albertine de Broglie (château de Coppet, 25 mai 1818 - Paris 7e, 21 avril 1882), fille de Victor de Broglie, 3e duc de Broglie, pair de France, ministre puis président du conseil sous Louis-Philippe, membre de l'Académie française, et d'Albertine de Staël-Holstein. Elle est la petite-fille de Germaine de Staël. Son portrait a été peint par Ingres. Ils ont trois enfants :

À Paris, ils habitaient l'hôtel de Broglie, 35, rue Saint-Dominique, qu'ils font réaménager par Gabriel-Hippolyte Destailleur en 1865.

Le 21 avril 1882, son épouse meurt et, le 30 juin 1882, il se sépare de l'hôtel de Broglie. Il s'installe dans un autre hôtel, 9 rue Las-Cases, avec son fils Paul et sa femme. Il y meurt le 28 mai 1884[6].

Publications modifier

  • Histoire de la politique extérieure du gouvernement français : 1830-1848, Paris, Michel-Lévy frères, , 314 & 428, 2 vol.in-8º (lire en ligne).
  • Histoire de la réunion de la Lorraine à la France, Paris, Michel-Lévy frères, 1854-1859, 4 vol.in-8º (lire en ligne).
  • L'Église romaine et le Premier Empire, 1800-1814 : avec notes, correspondances diplomatiques et pièces justificatives entièrement inédites, Paris, Michel-Lévy frères, 1868-1869, 5 vol.in-8º (lire en ligne).
  • La France et la Prusse devant l'Europe, Bruxelles, J. Rozez, , 42 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica)
    Dans cet ouvrage, l'auteur dénonce avec vigueur le traitement de la France par la Prusse. La vente en fut interdite en Belgique à la requête du Kaiser Guillaume II.
  • Mon journal pendant la guerre (1870-1871) (Publié par son fils.), Paris, Calmann Lévy, , 415 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica).
  • Ma jeunesse, 1814-1830, souvenirs (Publié par son fils.), Paris, Calmann Lévy, , 342 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica).

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. 244 voix sur 473 votants et 517 inscrits contre 228 à M. Simon.
  2. 326 voix sur 603 votants et 646 inscrits contre 275 à Nicolas Bavoux.
  3. F. Mannberguer, Éloge de feu M. le comte d'Haussonville, de l'Académie française, sénateur, président de la Société de protection : prononcé dans sa séance du Comité du 19 juin 1884, Paris, Chaix, , 15 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica), p. 5.
  4. Monique Bory (dir.), Coppet. Histoire et architecture, Coppet 1998, p. 124.
  5. Arnaud Chaffanjon, Madame de Staël et sa descendance, Paris, Éditions du Palais-royal, , xv, 199, 23 cm (OCLC 1311870), p. 151-152.
  6. André Ploix (préf. Duc de Broglie), Un hotel du Faubourg St-Germain, Paris, Éditions de Minuit, , 72 p., p. 54.

Références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • F. Mannberguer, Éloge de feu M. le comte d'Haussonville, de l'Académie française, sénateur, président de la Société de protection : prononcé dans sa séance du Comité du 19 juin 1884, Paris, Chaix, , 15 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica).
  • Jean El Gammal, « Haussonville Joseph Othenin Bernard de Cléron comte d' 1810-1884 », dans Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), Les immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 37), , 512 p. (ISBN 2-85944-273-1, lire en ligne), p. 348-350.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier