Victoria Woodhull

personnalité politique américaine
Victoria Woodhull
Victoria Woodhull par Mathew Brady, vers 1870.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
BredonVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Victoria California Claflin Woodhull Blood MartinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Victoria California ClaflinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Activités
Fratrie
Conjoints
Canning H. Woodhull (d) (de à )
James Blood (en) (de à )
John Martin (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Byron Woodhull (d)
Zula Maud Woodhull (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Equal Rights Party (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Distinction
signature de Victoria Woodhull
Signature

Victoria Claflin Woodhull, née le et morte le , est une voyante, femme politique, féministe, directrice de publication américaine, première femme à se présenter à l'élection présidentielle américaine en 1872. Avec sa sœur Tennessee Claflin, dont la vie est inséparable, elle est la première femme agent de change à New York. Sa large audience médiatique en fait, durant le Gilded Age, une des leaders du mouvement pour le droit de vote des femmes aux États-Unis. Après son mariage en 1883 avec le Britannique John Biddulph Martin (en), elle partage sa vie entre le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et les États-Unis.

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Victoria Claflin est née le , à Homer (Ohio) (en), dans le comté de Licking, dans l'État de l'Ohio, entre deux années fatidiques, la crise économique de 1837 et la dépression de 1839, ainsi que par les turbulences du Grand Réveil, au sein d'une famille dysfonctionnelle[1],[2].

Une famille entre escroqueries et mysticisme modifier

Victoria Claflin est la septième des dix enfants de Ruben Buckman Claflin, dit Buck, et de Roxanna Hummel. La fratrie est composée de deux garçons, Maldon et Hebern et de huit filles Margaret, Mary, Delia, Odessa, Utica, Maldiva, Victoria et Tennessee. Victoria et sa sœur Tennessee, de sept ans sa cadette, restent très proches pendant une grande partie de leur vie. Son prénom de Victoria lui est attribué en hommage à la reine Victoria[1],[3],[4],[5],[6].

Ruben Buckman Claflin modifier

Son père, Buck Claflin, descend d'un soldat écossais, Robert Mackclothlan, qui a migré à Wenham dans l'actuel État du Massachusetts autour de l'année 1661. Son père Robert Claflin épouse Anna Underwood, en 1796 ; ils donnent naissance à des jumeaux, Samuel Carrington Claflin et Ruben Buckman Claflin. Samuel Carrington Claflin devient un pionnier et un fermier réputé de Troy (Pennsylvanie), en revanche Ruben Buckman Claflin déteste la vie de pionnier dans des régions loin de tout. Dans un premier temps, il travaille dans un magasin puis il se tourne vers l’exploitation forestière, où il travaille comme radelier pour apporter les troncs d'arbres aux scieries. Régulièrement, il s'attarde dans les tavernes des communes le long de la Susquehanna Valley (en), il est réputé pour son alcoolisme, ses escroqueries diverses, mais aussi comme joueur de cartes, trafiquant de chevaux ou de vente de potions. C'est dans son trafic de maquignon qu'il fait la connaissance de John Snyder, le fils du troisième gouverneur de la Pennsylvanie Simon Snyder (en). John Snyder donne la gérance de son moulin à papier, de sa scierie et de ses terres, biens qu'il achète plus tard après la crise de 1837 pour la somme de 4 000 $[note 1]. Buck Claflin fait la connaissance de Roxanna Hummel, surnommée Annie dans une taverne, le Rising Sun, qui appartient à l'oncle de Roxanna Hummel. Ils se marient en 1825[1],[2],[7].

Roxanna Hummel modifier

Sa mère, Roxanna Hummel, dite « Roxie » ou « Annie », est une servante, au tempérament vif, voire coléreux, excentrique. Elle est la petite fille de John Jacob Hummel, qui est arrivé au comté de Berks de la Pennsylvanie en 1743, son père John Hummel, accompagné par son épouse Margaret Moyer Hummel part s'installer dans la Susquehanna Valley en 1793 ; ils y ouvrent une taverne. Leur fille Roxanna Hummel, dite Annie, naît en 1804. Bercée par des mythes et légendes germaniques, elle devient encline à l'interprétation des rêves et à la voyance, à qui il lui arrive, lors de visions, de prédire l'avenir[1],[3],[4],[7],[8].

Chaque soir, Roxanna Hummel, prise par ses visions parcourt la ville en accusant des habitants de leurs péchés réels ou supposés. Elle est atteinte de folie mystique, lors de crises paroxystiques elle sort dans la rue en suppliant Dieu d'accorder son pardon au monde pour ses péchés. Elle se qualifie de « Mère sainte »[9].

 
Portrait de Lyman Beecher par le peintre James Henry Beard.

Une éducation entre mysticisme et maltraitance modifier

Victoria Claflin vit entre la violence de son père et les délires mystiques de sa mère.

Roxanna Hummel est une ardente fidèle des sectes évangélistes, aussi amène-t-elle ses enfants à des camps meeting pour écouter divers prédicateurs. Parmi ceux-ci figure le pasteur presbytérien Lyman Beecher aux sermons enflammés. Durant ces assemblées, Roxanna Hummel se met avec d'autres à entrer dans des transes et à parler en langues alors quelle est analphabète[3],[10].

Roxanna Hummel inculque à ses enfants la loyauté, la fidélité envers la famille, principe qui fait que Victoria devenue adulte pourvoira toujours aux besoins des membres de sa famille[3].

Victoria Claflin et sa sœur grandissent dans une atmosphère imprégnée par des prédicateurs dont le leitmotiv est « Pécheurs repentez-vous ! Sans le repentir, vous connaîtrez les flammes de l'enfer ! ». Visions horrifiques consolidées par des récits sanglants d'indiens scalpeurs[3].

Régulièrement, Ruben Buckman Claflin, escroc et joueur professionnel frappe jusqu'au sang ses filles Victoria et Tennessee lors de crises de rage consécutives à son alcoolisme[4],[6],[8].

Les signes annonciateurs de la voyance modifier

Âgée de trois ans, Victoria Claflin connaît sa première vision, à la suite de la mort de sa nourrice ; cette dernière lui apparaît pour l'emmener auprès de sainte Catherine[11].

En 1845, alors que Victoria Claflin est âgée de sept ans, elle s'impose auprès de ses camarades en proclamant des sermons sur un escarpement qu'elle nomme « le mont des Oliviers ». Quand ses camarades se fatiguent de ses exhortations au repentir, à la crainte de l'Enfer et du Diable, elle raconte des histoires peuplées d'Indiens sanguinaires massacrant et scalpant des familles de pionniers[12].

Durant les jeux avec ses camarades, Victoria Claflin déclare qu'elle voit le Diable et qu'elle parle aux esprits de ses sœurs mortes dans leur petite enfance et que les esprits lui promettent un avenir hors du commun. Elle se rapproche de sa sœur Tennessee Claffin, qui comme elle, est « douée » de voyance[3],[13].

Lors de ses dix ans, Victoria Claflin est au chevet d'un jeune garçon à l'agonie, elle entre en transe, touche de ses mains l'enfant, qui alors guérit. Cette guérison donne à Victoria Claflin une aura particulière dans le village, régulièrement elle est consultée pour ses dons de voyance et ses oracles[14],

Scolarité modifier

En 1846, Victoria Claflin, alors âgée de huit ans, commence sa scolarité auprès de l'école gérée par l'église méthodiste de Homer. Ses enseignants remarquent sa vive intelligence ainsi que sa mémoire eidétique. Malgré cela, Victoria Claflin quitte l'école au bout de trois ans, à ses onze ans. En revanche grâce à la « Akron Law » de 1848 qui réforme le système scolaire de l'Ohio, les sœurs cadettes de Victoria Claflin, Tennessee et Utica, pourront suivre une scolarité normale. Roxanna Hummel, pour compenser la scolarité erratique de sa fille Victoria, la persuade que son intelligence est un don d'esprits célestes afin de la préparer à un « destin exceptionnel »[4],[1],[15].

Une nouvelle escroquerie modifier

En 1849, après la victoire américaine de la guerre américano-mexicaine, le Mexique cède aux États-Unis la Californie et le Nouveau-Mexique, une des conséquences est une ruée vers l'or en Californie. En 1853, Buck Claflin veut se joindre aux prospecteurs, mais n'ayant pas d'argent, il conçoit une escroquerie : il prend une assurance incendie pour son moulin à papier qui prend feu. La population de Homer suspecte Buck Claflin, connu pour son alcoolisme et son indigence financière, d'avoir mis volontairement le feu à son moulin pour toucher l'indemnité de son assurance et solder son hypothèque. Buck Clafin se victimise auprès de ses enfants, notamment Victoria et Tennessee, il leur fait croire que le sort s'acharne sur la famille Claflin et qu'elle n'a pas sa place en ce monde. Victoria et Tennessee développent un sentiment de revanche : récupérer la fortune perdue de leur famille[1],[16],[17].

Débuts des activités paranormales et mariage précoce modifier

En , Buck Claflin emmène son fils Hebern et ses filles, dont Victoria et Tennessee, à Mount Gilead, lieu de passage de l'Ohio. Dans l'hôtel qu'ils occupent, Tennessee pratique la voyance, tandis que Victoria pratique le spiritisme par le biais des « tables tournantes ». Buck Claflin se présente comme un médecin le « Dr. Reuben Buckman Claflin » et vend une panacée, le « Magnetic Life Elixir », qu'il vend 2 $[note 2] le flacon et comme le manager de ses deux filles Amazing Child Clairvoyants (« Enfants aux dons extraordinaires de voyance »). Il vante la beauté de sa fille Tennessee, qu'elle doit au « Magnetic Life Elixir »[18],[19].

Parmi leurs clients réguliers figure un pharmacien, Enos Mills, qui vend le « Magnetic Life Elixir » dans son officine. Ce dernier devient un familier de la famille Claflin et tombe amoureux de Margaret Claflin, âgée de 17 ans, et la demande en mariage ; lors de la cérémonie, parmi les invités il y a Canning Woodhull, un médecin de 28 ans originaire de Rochester dans l'État de New York qui, fasciné par la beauté de Victoria Claflin, âgée de 15 ans, lui fait la cour et la demande en mariage ; la cérémonie est célébrée le par un pasteur presbytérien à Cleveland dans la plus stricte intimité. Pour Victoria Claflin devenue Victoria Woodhull, c'est un moyen pour échapper à la vie erratique de sa famille[3],[20],[19],[21].

 
Portrait photographique de Tennessee Celeste Claflin.

De Charybde en Scylla modifier

 
Portrait de Lord Byron par le peintre Thomas Phillips.

Victoria Woodhull découvre vite qu'elle a quitté une vie compliquée pour une vie encore plus compliquée. Elle apprend qu'aux yeux de la loi, une femme mariée n'a aucun droit, qu'elle dépend du bon vouloir de son époux. Le couple s'installe à Rochester. Elle découvre que le docteur Canning Woodhull n'est pas le « prince charmant » attendu mais qu'il est un coureur de jupons, un habitué des bordels et un alcoolique invétéré. D'après sa sœur Tennessee Claflin, la prise de conscience de qui est le docteur Canning Woodhull a fait mûrir Victoria Woodhull de dix ans. C'est dans des conditions sordides que le , Victoria Woodhull donne naissance à un premier enfant, Byron, en hommage au poète Lord Byron. Pendant l'accouchement, Canning Woodhull se pavane dans les tavernes alentour, où il boit à un point qu'il entre dans un état d'ivrognerie avancé. En plus, Victoria Woodhull se rend compte que Byron est atteint de retard mental probablement dû, d'après elle, à l'alcoolisme de son père[3],[22],[23],[24].

Désireuse de vouloir changer son mari, elle lui propose de commencer une nouvelle vie en partant pour San Francisco, qui est à l'époque, une ville de pionniers en pleine ruée vers l'or, qui s'est développée. En vain, Canning Woodhull sombre dans son addiction à un point qu'il devient incapable d'assurer les revenus de la famille. C'est bientôt Victoria Woodhull qui doit y pourvoir. Elle travaille comme vendeuse de cigares dans un saloon sur la place Portsmouth Square [3],[22],[23],[25].

Les débuts de comédienne modifier

À San Francisco, Victoria Woodhull fait la connaissance de la comédienne Anna Cogswell ; cette dernière, persuadée de son potentiel, lui donne un coup de pouce pour ses débuts sur la scène. Elle joue notamment une adaptation théâtrale du roman Les Frères corses d'Alexandre Dumas, où elle touche un cachet de 52 $[note 3] par semaine[26],[22],[27].

La vague du spiritualisme aux États-Unis modifier

 
Portrait photographique de Horace Greeley.
 
Portrait photographique d'Isabella Beecher Hooker

Sous l’impulsion des Sœurs Fox, originaires de Rochester dans l'État de New York, une vague de spiritualisme s'étend aux États-Unis. de nombreuses personnalités croient aux communications avec les esprits comme Sarah Grimké, Isabella Beecher Hooker (en) ou Mary Todd Lincoln. La carrière des Sœurs Fox commence en 1848, où elle font état de manifestation d'esprits frappeurs qui délivreraient des messages venant de l'au-delà. En 1850, elles sont recrutées par Phineas Taylor Barnum qui les installent durant l'été 1850 à l'hôtel Barnum de New York et d'après le journaliste du New-York Tribune Horace Greeley, les séances des Sœurs Fox attirent les membres de l'élite et la haute bourgeoisie new-yorkaises. D'après plusieurs personnalités les esprits communiqueraient par le biais du réseau télégraphique. Cette obsession de la communication avec les défunts est déjà présente dans le méthodisme de John Wesley et dans le mouvement des Shakers. On ne sait si Victoria Woodhull a rencontré les Sœurs Fox, en revanche, il est sûr qu'elle avait entendu parler d'elles[28],[29].

Reprise des activités paranormales modifier

En 1857, Victoria Woodhull décide de rejoindre sa jeune sœur Tennessee, à la suite d'une vision où elle aurait entendu celle-ci lui demander de rentrer « Victoria vient me rejoindre ! ». Elle la rejoint alors à Columbus, dans l'État de l'Ohio, elle découvre que sa sœur continue de travailler pour leur père Buck Claflin en vendant le « Magnetic Life Elixir » dans les villes du Midwest. Pour une consultation d'un montant de 1 $[note 4], Tennessie prédit l'avenir de ses clients. Cette activité de voyante lui permet de gagner entre 50 $ et 100 $ par jour. Somme qui fait vivre sa famille qui exploite ses talents de médium. La famille déménage à plusieurs reprises, à la suite de divers scandales liés à des escroqueries. Il est clair que Tennie est en danger tant qu'elle est sous la coupe de ses parents[4],[30].

Victoria Woodhull quitte l'Ohio pour s'installer dans l'Indiana où elle exerce la profession de spirite et de guérisseuse magnétique, très vite elle gagne autant d'argent qu'à San Francisco[4],[30].

L'exercice de la voyance et autres activités paranormales sont des moyens, pour les femmes de cette époque, de sortir de la sphère domestique[1],[3],[4].

Naissance d'un second enfant modifier

Alors que se prépare la guerre de Sécession, naît le à New York le second enfant de Victoria et de Canning Woodhull, leur fille Zula Maude Woodhull. À l'annonce de l’événement, Canning Woodhull quitte d'un pas hésitant, lié à son état d'ivresse, son épouse la laissant dans un état de détresse, ce sont les voisins qui viennent la secourir. Cet événement lui fait envisager le divorce, elle ne peut plus supporter les frasques et le délabrement. La procédure de divorce est peu évidente pour une femme en ces temps, mais en faisant jouer l'alcoolisme chronique de son époux elle obtient le divorce en 1865 à Chicago[1],[3],[4],[31],[32].

Le départ pour Cincinnati modifier

 
Portrait photographique de Jesse Root Grant.

En 1864, Victoria Woodhul et sa sœur Tennessee Claffin partent pour Cincinnati dans l'État de l'Ohio. Elles y rejoignent leur sœur Utica Claflin Brooker. Victoria Woodhul et Tennessee Claffin font la connaissance de Jesse Root Grant (en) le père d'Ulysses S. Grant, ce dernier trouve auprès des trois sœurs une présence féminine qui le change de son épouse recluse. Pour elles, il compose des poèmes et une ode[3],[33].

Secondes noces modifier

En 1866, elle épouse en secondes noces James Blood (en), un colonel de l'Union Army, un héros nordiste de la guerre de Sécession[1],[4].

Carrière modifier

De la voyance aux activités de courtage en bourse modifier

 
Portrait par daguerréotype de Cornelius Vanderbilt.

En 1868, Victoria Woodhull accompagnée de sa sœur Tennessee et de James Blood partent pour la ville de New York pour y rencontrer le magnat du chemin de fer Cornelius Vanderbilt, passionné par la voyance et le spiritisme[1],[4].

Cornelius Vanderbilt devient le mentor des sœurs Claffin, les initiant aux arcanes de la finance. Victoria Woodhull renonce à ses activités de voyante, épouse les bonnes manières pour faire bonne figure auprès des invités présents à la table de Cornelius Vanderbilt. Grâce aux conseils de ce dernier, Victoria Woodhull s'est faite une petite fortune en spéculant sur le marché de l'or, tant et si bien qu'en 1869, elle et sa sœur sont en mesure de créer leur propre maison de courtage en bourse, la « Woodhull, Claffin and Co. ». L'ouverture de leur entreprise fait l'objet de divers articles dans les colonnes du New York Times et du New York Evening Express (en)[1],[4].

 
Portrait photographique de Stephen Pearl Andrews.

De Wall Street à l'anarchisme individualiste modifier

Sa position financière et sa réputation auprès du New York Stock Exchange de Wall Street lui permettent de se lancer dans la politique ; ainsi en 1870, elle publie un article au sein du New York Herald où elle expose des prises de position inspirées de Stephen Pearl Andrews, un réformateur radical. Très rapidement, elle épouse les idées de Stephen Pearl Andrews prônant l'instauration d'une société gérée selon les principes de l'anarchisme individualiste, société dans laquelle les biens matériels et l'éducation des enfants sont pris en charge par l'État, et où les adultes sont libres de vivre et d'aimer comme bon leur semble[1].

L'éditrice et la directrice de publication modifier

 
Portrait photographique de Lucy Stone.
 
Portrait photographique de Abigail Scott Duniway.

En 1870, Victoria Woodhull fonde le Woodhull & Claflin's Weekly (en), dont le premier numéro sort des presses en . Elle en est aussi la directrice de publication. Stephen Pearl Andrews et James Blood y publient de nombreux articles. La ligne éditoriale de Woodhull & Claflin's Weekly est la promotion du droit des femmes, de l'amour libre et l'emploi des femmes ; un roman de George Sand est publié sous forme de feuilleton. Pendant les six années de sa parution, le Woodhull & Claflin's Weekly fait également la promotion des ambitions politiques de Victoria Woodhull[1],[4].

Son journal vient rejoindre les autres journaux et magazines féministes, tels que The Revolution (presse) (en) créée en 1868 par Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton, le Woman's Journal lancé par Lucy Stone en 1870 et The New Northwest (en) de Abigail Scott Duniway, qui démarre en 1871[4].

Parallèlement, profitant de la notoriété de Victoria Woodhull en matière de bourse, le Woodhull & Claflin's Weekly publie également des informations financières concernant la bourse de Wall Street[1].

La militante féministe modifier

 
Portrait photographique d'Elizabeth Cady Stanton.
 
Portrait photographique de Susan B. Anthony.

Avant même sa venue à New York, Victoria Woodhull s'intéresse au mouvement naissant pour le droit de vote des femmes ; c'est pourquoi elle se rend à la National Women's Rights Convention de 1869 organisé par la National Woman Suffrage Association. Lors de cette convention, Victoria Woodhull se sent perdue autour de femmes issues de la haute bourgeoisie bien mieux cultivée qu'elle. L'année suivante, grâce au renom de la « Woodhull, Claffin and Co. » elle est remarquée. À la fin de l'année 1870, elle va à Washington (district de Columbia) pour y faire du lobbying en faveur du droit de vote des femmes auprès de membres du Congrès des États-Unis, notamment de Benjamin Franklin Butler, sénateur de l'État du Massachusetts. Là où Elizabeth Cady Stanton et Susan B. Anthony ont échoué, le , Victoria Woodhull saisit la Commission judiciaire de la Chambre des représentants des États-Unis en lui envoyant un mémorandum quant à la question du droit de vote des femmes et des décisions prises à ce sujet, droit de vote qui serait conforme aux quatorzième amendement et quinzième amendement de la Constitution des États-Unis. Même si sa plaidoirie échoue, il demeure que ses discours enflamment le mouvement des femmes pour le droit de vote et attirent l'attention de Susan B. Anthony, de Lucrecia Mott et d'Elizabeth Candy Stanton et leurs soutiens ; aussi décident-elles d'inviter Victoria Woodhull à la National Women's Rights Convention de qui se tient à New York pour qu'elle y prenne la parole. Elle défend, en plus du droit de vote des femmes, une reforme du droit du travail, des impôts, des établissements pénitentiaires, de la fonction publique, réformes largement inspirées de Stephen Pearl Andrews. Le discours de Victoria Woodhull suscite l'enthousiasme et la place comme figure majeure du mouvement. Lors d'une diatribe enflammée concernant la libéralisation du divorce, elle déclare : « Nous dénonçons la félonie, nous voulons l'indépendance... nous préparons la révolution »[1],[4].

Une réputation précaire modifier

Le , Roxanna Hummel dépose une plainte au commissariat de police contre son gendre, le colonel James Blood, qui aurait tenté de la tuer. Bien que l'enquête ait montré l'absence de preuves et qu'il s'agissait d'une plainte fantaisiste déposée par une femme farfelue, il demeure que cette histoire qui a fait la une de plusieurs journaux nuit à la réputation de Victoria Woodhull, déjà mise à mal pour ses positions radicales. Des révélations font état du fait qu'elle n'était pas officiellement divorcée de Canning Woodhull lorsqu’elle a épousé James Blood ; pire, ses deux maris vivraient sous le même toit. Victoria Woodhull devient un objet de risée ; elle est obligée de répondre. Dans un article du New York Times en date du , elle explique que son premier époux est malade, incapable de se prendre en charge et c'est avec l'accord de son second époux qu'il vit chez elle, et qu'elle ne tient pas à devenir le bouc émissaire d'une société hypocrite[4].

La candidate à l'élection présidentielle américaine de 1872 modifier

Victoria Woodhull décide de se présenter comme candidate à l'élection présidentielle américaine de 1872 et en même temps elle fonde le National Equal Rights Party (en), qui la nomme présidente et candidate à l'élection présidentielle. Elle sillonne les États-Unis pour y tenir des conférences, où elle fait la promotion des droits des femmes, les réformes du droit du travail, le contrôle des opérations financières, l'amour libre et les bienfaits du spiritisme[1],[4].

Alors qu'elle devient une personnalité politique renommée, Victoria Woodhull perd le soutien de Cornelius Vanderbilt. Par ailleurs, sa proximité idéologique envers le marxisme fragilise sa candidature. Elle et sa sœur Tennessee Celeste Claflin, en liant le droit de vote des femmes aux réformes sociales, aux droits des ouvriers, reprennent les idées de la Première Internationale ou Association internationale des travailleurs[1].

Les articles du Woodhull & Claflin's Weekly dénoncent la corruption des financiers et l'inégale répartition des richesses. Victoria Woodhull publie des articles où elle lie les libertés individuelles, la spiritualité et un communisme libre du marxisme. Positions qui ternissent sa réputation, expliquant le fait que les historiens du mouvement en faveur du droit de vote des femmes ont longtemps ignoré son nom[1].

L'isolement modifier

De nombreuses suffragettes prennent leurs distances vis à vis de Victoria Woodhull après ses déclarations sur l'amour libre. Susan B. Anthony la trouve trop radicale, seule Elizabeth Cady Stanton continue de la soutenir. À partir de la fin de l'année 1872, elle connait la période la plus dure de sa vie ; ruinée par les frais de campagne de sa candidature à l'élection présidentielle américaine de 1872, elle est obligée de suspendre momentanément la parution du Woodhull & Claflin's Weekly , elle et ses enfants sont brièvement sans domicile fixe[1].

L'affaire Henry Ward Beecher / Elizabeth Richards Tilton modifier

 
Portrait photographique d'Elizabeth RIchards Tilton prise en 1870.
 
Photographie du pasteur Henry Ward Beecher.
Le scandale modifier

Victoria Woodhull a besoin de se refaire et d'occuper le devant de la scène. Lors d'une conférence donnée à la National Association of Spiritualists (Association nationale des spirites), Victoria Woodhull révèle une sordide affaire touchant l'une des personnalités les plus respectées par les Américains, le pasteur Henry Ward Beecher : ce dernier entretiendrait une relation adultérine avec l'une de ses paroissiennes, Elizabeth Richards Tilton (en), l'épouse de son assistant Theodore Tilton (en). Victoria Woodhull et sa sœur Tennessee Celeste Claflin dite « Tennie » publient, dans les colonnes du Woodhull & Claflin's Weekly du , les faits à charge. Dans cet article, Victoria Woodhull dénonce l'hypocrisie du pasteur Henry Ward Beecher, si prompt à condamner l'amour libre. Ce scandale favorise les ventes du Woodhull & Claflin's Weekly qui viennent renflouer les ressources financières de Victoria Woodhull[1],[3].

Les charges établissant la relation adultérine de Henry Ward Beecher sont corroborées par Elizabeth Cady Stanton et Paulina Kellogg Wright Davis.

Les réactions modifier

Bien que Theodore Tilton

Vie privée modifier

En 1853, Victoria Claflin épouse Canning Woodhull, un médecin de 28 ans. Le couple a un premier enfant, Byron, atteint de retard mental, en 1860, il fait une chute qui aggrave son retard mental[1],[3].

Le naît le second enfant de Victoria et Canning, leur fille Zula Maude Woodhull[1],[3].

En 1866, elle épouse en secondes noces James Blood (en), un colonel de l'Union Army, un héros nordiste de la guerre de Sécession ; le couple divorce en 1876[1],[3].

Anthologie et compilation modifier

  • Madeleine B. Stern (dir.), Victoria Woodhull Reader, Weston, Massachusetts, M & S Press, , 652 p. (ISBN 9780877300090, OCLC 1345757, lire en ligne),
  • Cari M. Carpenter (dir.), Selected Writings of Victoria Woodhull : Suffrage, Free Love, and Eugenics, Lincoln, Nebraska, University of Nebraska Pres, coll. « Legacies of Nineteenth-Century American Women Writers », , 394 p. (ISBN 9780803216471, OCLC 440562818, lire en ligne),
 
Victoria Woodhull en 1880.

Hommage modifier

Allusion dans la fiction modifier

  • 2017 : dans la saison 6 de la série télévisée Scandal, Mellie Grant fait installer une affiche de Victoria Woodhull dans le Bureau ovale lorsqu'elle devient présidente des États-Unis.

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w (en-US) John A. Garraty (dir.) et Kathleen Feeney, American National Biography, vol. 23 : Wellek - Wrenn, New York, Oxford University Press, USA, , 899 p. (ISBN 9780195128024, lire en ligne), p. 799-801
  2. a et b (en-US) Lois Beachy Underhill, The Woman Who Ran for President : The Many Lives of Victoria Woodhull, Bridgehampton, Etat de New York,, Bridge Works Publ., , 384 p. (ISBN 9781882593101, OCLC 31865246, lire en ligne), p. 11
  3. a b c d e f g h i j k l m n o et p (en-US) Anne Commire (dir.), Deborah Klezmer (dir.) et Susan Gonda, Women in World History, vol. 16 : Vict - X, Waterford, Connecticut, Yorkin Publications (réimpr. 2002) (1re éd. 1999), 881 p. (ISBN 9780787640750, OCLC 248305660, lire en ligne), p. 767-773
  4. a b c d e f g h i j k l m n o et p Teri Finneman, Press Portrayals of Women Politicians, 1870s–2000s : From "Lunatic" Woodhull to "Polarizing" Palin, Lanham, Maryland, Lexington Books, coll. « Women in American Political History » (réimpr. 2017) (1re éd. 2015), 220 p. (ISBN 9781498524261, OCLC 1013292529, lire en ligne), p. 12-41
  5. Underhill, op. cit. (lire en ligne), p. 12-15
  6. a et b (en-US) James Brough, The vixens : A biography of Victoria and Tennessee Claflin, New York, Simon and Schuster (réimpr. 1981) (1re éd. 1980), 296 p. (ISBN 9780671226886, OCLC 6708393, lire en ligne), p. 14-15
  7. a et b Underhill, op. cit. (lire en ligne), p. 12-14
  8. a et b (fr) Nicole Blondeau et Jean Paul Feuillebois, Victoria, la scandaleuse : La vie extraordinaire de Victoria Woodhull, 1838-1927, Saint-Lambert, province du Québec, Canada, Éditions Héritage,, coll. « Héritage plus », , 441 p. (ISBN 9780777353547, lire en ligne), p. 13-16
  9. Blondeau, op. cit. (lire en ligne), p. 16-18
  10. Underhill, op. cit. (lire en ligne), p. 16
  11. Blondeau, op. cit. (lire en ligne), p. 20
  12. Blondeau, op. cit. (lire en ligne), p. 22
  13. Blondeau, op. cit. (lire en ligne), p. 23
  14. Blondeau, op. cit. (lire en ligne), p. 24
  15. Underhill,, op.cit. (lire en ligne), p. 19
  16. Blondeau, op. cit. (lire en ligne), p. 25-28
  17. Underhill, op. cit. (lire en ligne), p. 19-21
  18. Brough, op.cit. (lire en ligne), p. 48-49
  19. a et b Underhill, op. cit. (lire en ligne), p. 22-24
  20. Blondeau, op.cit. (lire en ligne), p. 34-37
  21. Brough, op. cit. (lire en ligne), p. 54-56
  22. a b et c Underhill, op. cit. (lire en ligne), p. 25-26
  23. a et b Brough, op. cit. (lire en ligne), p. 57-62
  24. (en-US) Miriam Brody, Victoria Woodhull : Free Spirit for Women's Rights, New York, Oxford University Press, coll. « Oxford Portraits », , 163 p. (ISBN 9780195143676, OCLC 53374986, lire en ligne), p. 18-20
  25. Brody, op.cit. (lire en ligne), p. 20-24
  26. Brough, op. cit. (lire en ligne), p. 63
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  30. a et b Brody, op.cit. (lire en ligne), p. 24-26
  31. Brody, op.cit. (lire en ligne), p. 30-31
  32. Underhill, op.cit. (lire en ligne), p. 29-30
  33. Underhill, op.cit. (lire en ligne), p. 34-35
  34. (en-US) « Victoria Woodhull »

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notices dans des encyclopédies ou des livres de références modifier

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Essais et biographies modifier

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  • (en-GB) Johanna Johnston, Mrs. Satan : The incredible saga of Victoria C. Woodhull, Londres & Melbourne, Macmillan, , 336 p. (OCLC 220758545, lire en ligne)
  • (en-US) Arlene Kisner (dir.), Woodhull & Claflin's weekly : the lives and writings of notorious Victoria Woodhull and her sister Tennessee Claflin, Washington, New Jersey, Time Change Press, , 68 p. (ISBN 9780878100170, OCLC 415961, lire en ligne),
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  • (en-US) Lois Beachy Underhill, The Woman Who Ran for President : The Many Lives of Victoria Woodhull, Bridgehampton, Etat de New York, Bridge Works Publ., , 384 p. (ISBN 9781882593101, OCLC 31865246, lire en ligne).  ,
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  • (en-US) Miriam Brody, Victoria Woodhull : Free Spirit for Women's Rights, New York, Oxford University Press, coll. « Oxford Portraits », , 168 p. (ISBN 9780195143676, OCLC 53374986, lire en ligne).  ,
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Articles modifier

  • (en-US) Barbara McCrimmon, « Victoria Woodhull Martin Sues the British Museum for Libel », The Library Quarterly: Information, Community, Policy, vol. 45, no 4,‎ , p. 355-372 (18 pages) (lire en ligne  ),
  • (en-US) Helen Lefkowitz Horowitz, « Victoria Woodhull, Anthony Comstock, and Conflict over Sex in the United States in the 1870s », The Journal of American History, vol. 87, no 2,‎ , p. 403-434 (32 pages) (lire en ligne  ),
  • (fr) Camille Raymond, « L’utopie féminine américaine au 19e siècle : Victoria Woodhull et Tennessee Claflin », Horizons philosophiques, vol. 14, no 1,‎ , p. 56-76 (lire en ligne),
  • (en-US) Lisa Cochran Higgons, « Adulterous Individualism, Socialism, and Free Love in Nineteenth-Century Anti-Suffrage Writing », Legacy, vol. 21, no 2,‎ , p. 193-209 (17 pages) (lire en ligne  ),
  • (en-GB) Jason Jones, « Breathing Life into a Public Woman: Victoria Woodhull's Defense of Woman's Suffrage », Rhetoric Review, vol. 58, no 4,‎ , p. 352-369 (18 pages) (lire en ligne  ),

Liens externes modifier